Envoi de troupes en Ukraine : Macron isolé

Envoi de troupes en Ukraine : Macron isolé

Emmanuel Macron seul contre tous. Au lendemain de sa déclaration fracassante sur l’Ukraine à Paris, ses alliés lui opposent une fin de non-recevoir.

À l’issue d’une réunion à l’Élysée ce lundi 26 février presque deux ans jours pour jour après le début de l’invasion russe, Emmanuel Macron a déclaré que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait pas « être exclu ». Le chef de l’État a reconnu qu’il n’y a « pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol ». « Mais en dynamique, rien ne doit être exclu », a-t-il continué.

Emmanuel Macron a encore assuré « assumer » une « ambiguïté stratégique ». Moins de 24 heures après avoir lâché cette bombe diplomatique, le chef de l’État semble à présent bien isolé.

"Aucun soldat" ne sera envoyé, répond Berlin

L’Otan n’a « aucun projet » d’envoi de troupes de combat en Ukraine, a ainsi commenté ce mardi à l’AFP un responsable de l’Alliance, au lendemain des déclarations du président français. Un désaccord très clair qui s’ajoute à la longue liste des alliés qui se désolidarisent de ses propos.

Macron
Emmanuel Macron lors de la conférence à Paris ©AFP

Londres et Madrid disent non aussi

Londres non plus n’a pas suivi les positions tricolores sur la question. Le Royaume-Uni ne prévoit pas de « déploiement à grande échelle » de troupes en Ukraine en plus du « petit nombre » de personnes déjà sur place en soutien à l’armée de Kiev, a indiqué ce mardi Downing Street. « Un petit nombre » de personnes envoyées par le Royaume-Uni se trouvent déjà sur place « pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale », précise un porte-parole.

Le gouvernement italien a, pour sa part, souligné que l’aide occidentale à l’Ukraine « ne prévoit » pas le déploiement de troupes européennes ou de l’Otan.

De son côté, Madrid s’est dite « pas d’accord » avec l’idée d’envoyer des troupes en Ukraine. Varsovie et Prague ont également opposé une fin de non-recevoir à l’éventualité esquissée par Paris.

Le Kremlin remarque l'absence de consensus

Budapest, seule capitale parmi les Vingt-Sept à avoir maintenu des liens étroits avec Moscou après le lancement de l’invasion de l’Ukraine il y a deux ans et qui a bloqué un certain temps une nouvelle aide européenne à Kiev, a sans surprise affichée son opposition.

Le Kremlin a quant à lui jugé qu’il n’était « absolument pas dans l’intérêt de ces pays » d’envoyer des soldats en Ukraine. Le simple fait d’évoquer cette possibilité constituait « un nouvel élément très important » dans le conflit, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, tout en notant qu’il n’y avait « pas de consensus » sur le sujet chez les Occidentaux.

Interrogé sur le risque d’un conflit direct entre l’Otan et la Russie en cas de présence militaire en Ukraine, Dmitri Peskov a répondu que « dans ce cas, nous ne devrions pas parler de probabilité, mais d’inévitabilité ».

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