En France, bilan des élections européennes

La liste RN arrive en tête (23,31 %), devant celle du parti présidentielle (22,41 %) et des Ecolos (13,47 %). La participation est de 50,12 %

► RN et LREM, les meilleurs ennemis

Le Rassemblement national et la majorité macroniste partageaient une stratégie commune, qui s’est avérée gagnante : réduire le débat à une alternative binaire, « mondialistes » contre « patriotes » pour Marine Le Pen ; « progressistes » contre « nationalistes » pour Emmanuel Macron. Cette fois, c’est l’extrême droite qui sort gagnante de ce duel.

► Marine Le Pen, la revanche

La jeune tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, termine à la première place des élections européennes. Par procuration, Marine Le Pen prend ainsi sa revanche de la présidentielle.

Le score de l’extrême droite est cependant inférieur à celui des européennes de 2014, où le FN (devenu RN) était déjà arrivé en tête. Le contexte est néanmoins bien différent : l’effondrement de la droite (environ 8 % pour LR, 2,5 % pour l’UDI) et la stagnation de Nicolas Dupont-Aignan (3,5 %) semblent l’ériger en unique force d’alternance à vocation majoritaire à la droite de la majorité macroniste.

L’enjeu pour le RN est maintenant celui de la crédibilité en tentant de faire oublier le désastreux entre-deux tours de 2017.

► Après le PS, LR s’effondre à son tour

La recomposition de la vie politique provoquée en 2017 par le face-à-face, au second tour de la présidentielle, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, est confirmée. Les anciens partis de gouvernement, de droite et de gauche, ne parviennent en effet plus à rivaliser électoralement avec le centre et l’extrême droite.

Siphonné lors de la présidentielle, le PS – qui avait investi comme tête de liste Raphaël Glucksmann (Place publique) – reste au sol mais parvient finalement à dépasser le seuil de 5 % des exprimés, et donc à avoir des élus. Le parti Les Républicains chute à son tour en passant lui aussi sous la barre symbolique de 10 %.

► EELV, en tête à gauche

Yannick Jadot donne à l’écologie politique son deuxième meilleur score historique, après les européennes de 2009. Surtout, Europe Écologie Les Verts (EELV) devient la première force de gauche, loin devant La France insoumise (qui baisse) et le PS (qui se maintient à un niveau bas).

La tête de liste avait toutefois brouillé les pistes : si son programme défendait une réorientation écologique et antilibérale de l’Union européenne, Yannick Jadot avait tactiquement affiché un positionnement « ni de droite ni de gauche ».

► La France insoumise, retour à la case départ

Les lendemains d’élection s’annoncent difficiles pour La France insoumise, qui retrouve son étiage de 2009 et 2014. Même en ajoutant le score du PCF (2,5 % pour la liste conduite par Ian Brossat), allié de Jean-Luc Mélenchon aux précédents scrutins, le résultat de l’addition est décevant (9 % environ).

Non seulement La France insoumise est devancée, à gauche, par EELV, mais en plus elle se retrouve au même niveau que le PS, l’ancien parti de Jean-Luc Mélenchon.

► Nicolas Dupont-Aignan, le pari raté

La progression électorale de Nicolas Dupont-Aignan, continue entre 2009 et 2017, est stoppée. L’ex-UMP qui avait soutenu Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017 n’est pas parvenu à fidéliser un électorat.

Une partie de ses électeurs potentiels a sans doute voté « utile » contre Emmanuel Macron en choisissant Jordan Bardella (RN). Nicolas Dupont-Aignan n’ira donc pas siéger au Parlement européen et conservera son fauteuil à l’Assemblée nationale.

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  • redactionafp

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