D’après le dernier bilan des services de secours, diffusé samedi soir, 213 personnes sont mortes à cause des pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit de mardi à mercredi. Avec 210 morts, la région de Valence a été la plus durement frappée. Deux personnes ont par ailleurs péri dans la région voisine de Castille-la-Manche et une en Andalousie (Sud). Aucune victime française n’est à déplorer pour l’instant, mais de nombreux Français de passage, nous étions en période de vacances scolaires en France, manquent toujours à l’appel. Si les autorités consulaires sont mobilisées sur ces cas, les Français d’Espagne ne sont pas en reste, ils se sont organisés autour de la Société de Bienfaisance de Valence pour collecter denrées, vêtements, et fonds pour nos compatriotes et bien sûr toutes les victimes quelle que soit leur nationalité. Être résident d’un pays c’est aussi partager le destin des nationaux sur place.
Une année de précipitation
D’après l’agence météorologique espagnole, il est tombé dans certaines localités l’équivalent « d’une année de précipitations » en quelques heures. Ce déluge est lié à un phénomène de « goutte froide », une dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes qui durent parfois plusieurs jours. Ce phénomène météorologique, assez fréquent en automne sur la côte méditerranéenne espagnole, est très probablement aggravé par le réchauffement climatique, selon les scientifiques.
Les autorités s’attendent à ce que le bilan s’alourdisse encore, alors que les carcasses de voitures accumulées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinées.
Samedi soir, le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazon, a annoncé une batterie d’aides économiques et promis le retour de l’ordre, alors que des actes de pillage ont été signalés dans plusieurs magasins, entraînant l’interpellation de 82 personnes. « Il y a des gens qui ont pu se sentir seuls, désemparés, peu protégés et je le comprends », a reconnu l’élu. Mais « nous allons venir en aide à tous les foyers » qui en ont besoin, a-t-il dit. « Nous sommes confrontés au défi de notre vie et nous allons trouver les solutions ».
Les autorités mises en accusation
La région de Valence n’avait pas encore terminé de compter ses morts dans les terribles inondations survenues mardi 29 octobre au soir que déjà la colère a commencé à monter contre la gestion de la crise par le gouvernement local. La raison ? Ce n’est qu’à 20 heures, mardi, que les Valenciens ont reçu une alerte sur leurs téléphones leur demandant de ne pas sortir de chez eux. A cette heure-ci, le sud de la ville avait déjà sombré dans le chaos, la rocade de Valence, la V30, et la route de l’Albufera, la V31, commençaient à être inondées et à recouvrir entièrement les roues des voitures, obligeant les usagers à abandonner sur place leurs véhicules et chercher refuge à leurs risques et périls. Les communes alentour étaient déjà dévastées.
Des critiques rejetées par Carlos Mazon, le Président de la Généralité valencienne, qui assure avoir suivi le protocole en vigueur et qui a mis en avant samedi « l’esprit de solidarité de la population » de sa région face à l’adversité. Mais après les inondations, les autorités pourraient être mises encore à défaut alors que les scientifiques, comme la population, s’inquiètent des risques sanitaires. Les coulées de boue pourraient provoquer des maladies. À Chiva, l’une des localités les plus touchées, le risque est palpable pour les habitants et ceux venus les aider.
Des Français toujours recherchés
Tandis que les secours sont toujours à la recherche de victimes potentielles, le député des Français établis dans la péninsule ibérique, Stéphane Vojetta, appelle les ressortissants français susceptibles d’avoir été signalés disparus par leurs proches à se manifester.
« Si les personnes se savent portées disparues mais sont saines et sauves, il faut qu’elles appellent le numéro qui a été mis en place (…) afin de se faire éliminer de cette liste ».
Le député des Français établis dans la péninsule ibérique, Stéphane Vojetta, sur BFMTV
Ces personnes sont invitées à appelées le 00 34 900 365 112, le numéro d’urgence mis à disposition par la communauté de Valence pour signaler la disparition de proches dans les inondations. Quatre jours après la catastrophe, les autorités espagnoles se gardent bien pour l’heure de donner le chiffre exact de personnes portées disparues, jugé trop fluctuant. La tâche est tout aussi délicate pour estimer le nombre éventuel de Français parmi les disparus.
Une solidarité exemplaire
À Paiporta, commune du sud de Valence, une rangée de volontaires, équipés de raclettes, tentent d’évacuer l’eau qui subsiste devant les habitations. Cette scène on la retrouve dans toutes les villes et tous les villages touchés par les inondations et dans les files de volontaires, on retrouve de nombreux binationaux ou Français expatriés dans la région. Ils sont plus de 4000 à vivre dans les zones touchées.
Et évidemment, cet élan spontané de la population, on le retrouve au sein des instances consulaires et s’exprime au sein de l’association « Société française de Bienfaisance de Valence » (SFB). Au quotidien, en collaboration avec l’agence consulaire, la SFB participe aux rapatriements des Français de passage en situation précaire. L’association vient également en aide aux familles françaises qui la sollicitent lors de leur emménagement à Valence, en les guidant dans leurs démarches. Elle accompagne aussi les familles qui présentent des dossiers de bourses scolaires pour leurs enfants. De la même manière, elle contribue aux diverses commissions de bourses et aux réunions de la Caisse de Solidarité du Lycée français de Valence, apportant un soutien financier supplémentaire lorsque les circonstances l’exigent et que le Lycée français ne peut pas, à lui seul, faire face à tous les frais.
C’est donc tout naturellement que les élus consulaires comme le député Stéphane Vojetta, appellent les Français qui veulent s’impliquer à se tourner vers Christiant Berret et son équipe de la SFB pour participer utilement aux travaux de déblayage, aux distributions de vivres, etc. L’association a d’ailleurs lancé un appel aux dons ce samedi 02 novembre 2024.
Société Française de Bienfaisance de Valencia
Adresse : C/Embajador Vich nº 3 – Planta 4ª – Puerta S, Valencia
Téléphone : (+34) 607 77 35 63
Contact : sfb@telefonica.net
Vous pouvez adresser vos dons financiers par virement sur le numéro de compte suivant : ES2202163710578500132980
Bizum au 607 77 35 63 (pour les numéros espagnols, uniquement)