Le président de la République Emmanuel Macron se rendra en Suède les 30 et 31 janvier, sur invitation du roi de Suède Charles XVI Gustave. Les deux pays évoqueront la défense européenne, le futur partenariat économique franco-suédois et des mesures de soutien à l’innovation.
Alors que la Suède, pays « allié » de la France, est en plein processus d’adhésion à l’OTAN, la défense européenne sera au cœur des échanges de la visite du président.
Le renforcement du partenariat franco-suédois en matière de défense européenne et la réaffirmation du soutien à l’Ukraine constitueront les priorités de la réunion, a déclaré l’Élysée avant la visite.
La visite de M. Macron intervient également à quelques jours d’une réunion délicate du Conseil européen, qui se tiendra le 1er février et au cours de laquelle les dirigeants de l’UE discuteront de la proposition d’aide financière de 50 milliards d’euros à l’Ukraine, que Budapest a bloquée, ainsi qu’un soutien militaire, alors que la guerre en Ukraine atteindra bientôt le cap des deux années de combat.
La Commission devrait également présenter sa stratégie globale pour l’industrie européenne de la défense (EDIS) à la fin du mois de février, dans le but de stimuler la production d’armes au sein de l’Union.
Bien que les deux pays entretiennent des liens étroits en matière de défense en raison de leur participation à la force opérationnelle de lutte antiterroriste française Takuba au Sahel et qu’ils aient toujours trouvé des compromis, Paris et Stockholm ont démontré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils ne partageaient pas la même vision de ce que devrait être la politique de défense de l’UE.
Alors que Paris a insisté à plusieurs reprises pour que l’industrie de défense de l’Union soit prioritaire dans les programmes et les fonds de défense de l’Union, Stockholm — ainsi que les pays baltes et les États membres de l’UE les plus réticents à l’Est — a fait valoir que cela n’était pas compatible avec les besoins urgents de la guerre et la reconstitution des stocks.
Cela dit, « la Suède est un pays qui pense comme la France », autant dans les instances européennes qu’à l’OTAN, insiste l’Élysée, avant d’ajouter que les deux pays veulent aller plus loin en matière de sécurité européenne, sans toutefois donner plus de détails.
Le nouveau débat sur une stratégie à long terme pour l’industrie de la défense a quelque peu rapproché les deux pays, Politico rapportant qu’ils ont récemment signé un document appelant à une approche « ascendante ».
En ce qui concerne le renforcement des relations bilatérales entre les puissances nucléaires que sont la France et la Suède, il existe un « respect mutuel » et une « volonté commune », a déclaré l’Élysée, car Stockholm attend toujours de rejoindre l’alliance militaire occidentale, l’OTAN.
La relation franco-suédoise est « excellente » d’un point de vue opérationnel et industriel, a également déclaré l’Élysée
Emmanuel Macron veut « confirmer la place de la France comme partenaire de confiance de la Suède sur la défense et la sécurité », résume l’Élysée.
Emmanuel Macron prononcera un discours sur les enjeux de la défense européenne devant de jeunes officiers suédois et des représentants des forces armées.
La visite d’Emmanuel Macron est la première visite d’un chef d’État français depuis 2000.
Frustration en Hongrie
Le parlement turc a ratifié mardi (23 janvier) l’adhésion de la Suède à l’OTAN afin qu’elle devienne le 32e membre de l’alliance militaire, la Hongrie demeurant le dernier obstacle à l’adhésion du pays nordique à l’organisation.
En Hongrie, le parti social-démocrate MSZP (Parti socialiste hongrois) a appelé à un vote immédiat sur la candidature de la Suède à l’OTAN, et le Premier ministre Viktor Orbán a déclaré que la ratification devrait avoir lieu « dès que possible ».
Toutefois, dans une interview accordée à index.hu, le président de l’Assemblée nationale hongroise, László Kövér, a déclaré qu’il n’y aurait probablement pas de vote extraordinaire sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
« Je n’ai pas l’impression que quelque chose soit urgent pour nous », a déclaré M. Kövér.
Selon lui, la Suède a calomnié la Hongrie et aurait dû faire plus pour améliorer les relations diplomatiques entre les deux pays, alors que le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a clairement exprimé sa position à ce sujet.
« Non, je ne partage pas le jugement selon lequel nous avons agi de la sorte. En tant que ministre des Affaires étrangères, je n’ai pas calomnié la Hongrie », a déclaré M. Billström au journal suédois Aftonbladet.
La déclaration du président hongrois László Kövér ne reflétait que « son opinion », a déclaré M. Billström.
« Il représente le Parlement, mais je suppose que les Hongrois sont conscients des promesses qu’ils ont faites au monde extérieur. Ils ne seront pas les derniers à ratifier la Suède », a ajouté M. Billström.
La Hongrie a déjà déclaré qu’elle ne serait pas la dernière à ratifier l’adhésion de la Suède à l’alliance de défense. Une promesse qui n’est pas gravée dans le marbre, selon le président du parlement hongrois.
« Quelqu’un doit être le dernier », a-t-il simplement conclu.