Elections en Israël : Netanyahu en route vers un 5ème mandat

Les élections en Israël sont toujours complexes à analyser. Multitude de listes, Knesset éclatée et possibilités quasi infinies de coalitions possibles, l’issue du scrutin de ce jour n’est pas nécessairement facile à deviner. L’on semble cependant se diriger vers la reconduction du gouvernement Netanyahu.

Netanyahu cherche à se maintenir au poste dans un contexte judiciaire complexe

Benyamin Netanyahu fait le pari d’un maintien au pouvoir. Fragilisé par les accusations de corruption et du départ de son allié Avigdor Lieberman, il compte cependant sur un score suffisamment fort de sa formation le Likoud pour garder la direction de l’exécutif avec ses alliés. Ceux-ci incluraient probablement notamment les partis religieux.D’après les résultats officiels, il a remporté son pari avec le meilleur score du Likoud depuis 16 ans.

 

«Je suis heureux de me mettre au service d’Israël, je suis heureux de m’engager pour le bien des citoyens sur une nouvelle voie»

Benny Gantz, nouvelle figure politique 

Parmi ceux qui espéraient devenir les grands gagnants des élections, il y a Benny Gantz, général au sein de Tsahal et leader du parti « Résilience pour Israël » qui a présenté une liste « blanc-bleu » au centre gauche de l’échiquier politique.

«Je suis heureux de me mettre au service d’Israël, je suis heureux de m’engager pour le bien des citoyens sur une nouvelle voie». La liste « blanc-bleu » arrive deuxième à la Knesset et dirigera vraisemblablement l’opposition.

La communauté française très implantée, et impliquée

Israël n’est pas membre de la francophonie, en raison de l’opposition du Liban, qui a opposé son véto au sein de l’organisation. Pour autant, Israël compte 500,000 locuteurs de langue française, majoritairement composée de personnes venues d’Afrique du nord et de France. Cette dernière immigration est en hausse fréquente en raison notamment de l’augmentation des actes antisémites, même si le taux de retours est relativement important.

« Notre langue est considérée comme une langue de culture et de communication prestigieuse qui fait rêver mais qui peut être utilitaire également »

En Israël, le français est enseigné comme deuxième langue vivante dans les écoles publiques à partir de la classe de cinquième. L’apprentissage en est obligatoire jusqu’à la fin de la seconde puis il devient optionnel jusqu’au bac. L’université de Tel Aviv et l’université de Bar Ilan proposent des départements de français actifs et innovants.

Myriam Rozenbaum, Présidente de l’Association des Professeurs de Français en Israël, a fait pour nous le bilan de l’enseignement du français en Israël. Citons, outre les deux universités citées, l’Institut Français de Tel Aviv, le Centre Romain Gary de Jérusalem, l’Institut Français de Haïfa et d’autres écoles de langues dans le pays. Pour elle, « Notre langue est considérée comme une langue de culture et de communication prestigieuse qui fait rêver mais qui peut être utilitaire également ».

Pour Julien Bahloul, franco-israëlien et ancien journaliste vedette de la chaine i24, le climat fut pesant.

Pour M. Bahloul, qui croit comme très probable la reconduction de la coalition actuelle droite-extrême droite, « tout le monde s’engueule sur les élections ». Il a indiqué sur les réseaux sociaux sa satisfaction que la campagne se termine, une campagne qu’il juge « pire que celle de 2015 ».

Les franco-israéliens du Likoud engagés autour de leur candidat

La communauté française en Israël est très diverse, entre laïcs attirés par le dynamisme de Tel Aviv et de ce qui est, pour le coup réellement, une start-up nation, religieux qui voulaient effectuer un retour en terre sainte, et foule de personnes de tous secteurs qui travaillent.

Parmi ceux-ci, les francophones soutiens du Likoud sont particulièrement actifs, avec notamment une page sur Facebook qui compte des milliers de membres. Binyamin Lachkar, Français établi en Israël, est optimiste pour sa formation politique, le Likoud. « Les Français d’Israel sont à droite à 90% environ donc ils ne se sont pas vraiment déchirés, mais c’est vrai que la minorité de gauche était particulièrement hystérique. L’essentiel des conflits ont été à droite, chacun accusant le parti de l’autre de ne pas être assez à droite, mais ça restait respectueux » selon lui.

Les partisans du Likoud sont sans ambiguïté, et ne voient que deux possibilités : le maintien de Netanyahu ou l’apocalypse que représenterait, selon eux, le retour de la gauche aux affaires.

« Electeurs de droite, il faut se réveiller ! La gauche est aux portes du pouvoir avec les conséquences catastrophiques pour le pays que vous pouvez imaginer ».

Une manière d’hystériser le débat qui ne va pas contribuer à l’apaisement post-scrutin.

Une façon aussi d’occulter les enjeux : l’avenir judiciaire incertain du Premier Ministre, les inégalités sociales de plus en plus importantes et aussi, et surtout, bien entendu, la question des colonies et d’un processus de paix avec les Palestiniens totalement bloqué.

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