Elections consulaires: les listes sont déposées

Elections consulaires: les listes sont déposées

Alors que la France est en pleine campagne des municipales, les Français de l’étranger, eux, vont pouvoir suivre une autre campagne : celle des élections consulaires.

L’Assemblée des Français de l’étranger

Le rôle des élus consulaires sera renforcé, ils présideront les conseils consulaires, fonction qui est actuellement dévolue à l’ambassadeur ou au consul, leur nom va changer de conseillers consulaires à conseillers des Français de l’étranger. Mandat parfois méconnu, il est pourtant essentiel pour les Français de l’étranger : attribution des bourses, permanence consulaire, association à la gestion du lycée français …

Les listes des différents candidats ont été déposées dans les Consulat. Les chiffres sont importants : il y a 130 circonscriptions, 447 conseillers consulaires et 77 délégués consulaires (dont le seul rôle consiste à participer en tant que grands électeurs à l’élection des 12 sénateurs des Français de l’étranger).

Alliance solidaire, qui soutient Jean-Pierre Bansard, présente des candidats dans de très nombreuses circonscriptions

Belgique, Côte d’Ivoire, Corée du sud, Japon, Suisse, Liban, Luxembourg, Madagascar, Indonésie, Turquie, à Rabat, à Montréal, … les listes Alliance Solidaire sont très largement présentes dans ce scrutin. Présidée par la Sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian, rattachée au groupe Les Républicains, l’association est bien connue des élus des Français de l’étranger tant elle est active dans l’information et l’assistance des représentants des expatriés.

Evelyne Renaud-Garabedian

Jean-Pierre Bansard, puissant homme d’affaire dont Mme Renaud-Garabedian est depuis longtemps la principale collaboratrice historique. Il est le fondateur de l’ Alliance Solidaire et était devenu Sénateur des Français de l’étranger en 2017 avant de voir son élection invalidée par la commission nationale des comptes de campagne pour irrégularité dans ses comptes de campagne.

Avec cette force de frappe aux quatre coins du monde, il espère sans doute réitérer l’exploit de 2017 face aux listes des partis « traditionnels » PS et LR. D’ailleurs après l’effondrement en France de ces deux partis, leurs candidats ont décidé dans de nombreuses circonscriptions de ne pas toujours indiquer clairement être de ces familles politiques.

Des listes dissidentes à LREM

Le Sénat, l’autre enjeu des élections consulaires

Pour LREM et ses alliés, l’enjeu est considérable. Comme nous l’indiquions, ce sont les élus consulaires qui élisent les 12 sénateurs des Français de l’étranger. La Haute Assemblée compte actuellement, pour 348 sénateurs au total, 144 membres au sein du groupe LR, 71 dans le groupe socialiste. Le groupe centriste, qui inclue certains alliés du gouvernement comme le MoDEM mais pas seulement compte 51 membres. LREM n’a que 23 sénateurs. Autant dire que, à l’occasion du renouvellement de la moitié du Sénat en octobre, chaque grand électeur comptera.

LREM pour autant n’a pas été en mesure de présenter des listes indépendantes partout. La majorité présidentielle n’a pas de liste propre à Istanbul, Madagascar, en Indonésie par exemple.

Le parti présidentiel devra aussi dans certaines circonscriptions faire face à des listes dissidentes. Une liste « Agir », parti de centre-droit membre de la majorité présidentielle, est présente face à une liste « En Marche » à Montréal, un ancien candidat du MoDEM aux élections européennes de 2009 présente sa liste en Belgique.

Surprise : l’UPR de François Asselineau également présent

Autre formation qui a décidé de présenter quelques listes, l’UPR de François Asselineau. Le parti du « Frexit »est par exemple présent aux Pays-Bas et y a déposé une liste, comme en Belgique. Alors que les Français de l’étranger ont très largement soutenu Emmanuel Macron et les candidats de la majorité présidentielle à l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives de 2017, les partis protestataires espèrent que la situation a changé et que la colère contre l’exécutif leur sera bénéfique.

C’est aussi le cas pour le Rassemblement National. Ce dernier est cependant largement inexistant chez les Français de l’étranger et ne présente que peu de listes, dont une en Thaïlande. Cependant c’est le Portugal qui cristallise toute son attention à la vue du scores de ce parti aux élections européennes. Cependant,  le parti de Marine Le Pen mise probablement beaucoup plus sur les élections municipales et ses fiefs locaux que sur les Français de l’Etranger.

Des listes associatives présentes partout

Autre présence importante, celle de listes associatives. Elles sont souvent composées de représentants locaux d’associations de Français de l’étranger et revendiquent leur caractère souvent largement apolitique. Une fenêtre possible face aux partis politiques qui suscitent aussi à l’étranger le rejet d’une partie de la population. Elles sont présentes à Dubai, au Maroc, en Belgique etc..

La gauche et la droite tenteront de se maintenir

Enfin, les listes de gauche et de droite, qui sont à l’heure actuelle massivement présentes au niveau du réseau des élus de l’étranger, n’ont naturellement pas dit leur dernier mot. Dans toutes les circonscriptions ou presque elles présentent des listes, avec bien souvent des élus sortants habitués à mener des campagnes électorales et ancrés localement. Leur expérience et leur connaissance du terrain seront, sans nul doute, mis en avant durant cette campagne lors des prochaines semaines.

Chacun joue ainsi sa partition, espérant sortir victorieux les 16 et 17 mai prochains (vote par internet possible du 8 au 13 mai 2020).

Aux Français de l’étranger de s’exprimer. Le taux de participation est le vrai enjeu de ces élections à l’aune d’une réforme institutionnelle qui pourrait être douloureuse pour la représentation des Français de l’étranger au niveau national… 

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