Au cours du weekend du 7-8 décembre, les autorités roumaines ont procédé à des perquisitions visant des personnes liées à la campagne présidentielle du candidat pro-russe Călin Georgescu, alors que la Cour constitutionnelle de Roumanie a invalidé les résultats du premier tour du scrutin.
Les enquêteurs ont perquisitionné trois propriétés appartenant à l’homme d’affaires Bogdan Peșchir à Brașov, dans le centre de la Roumanie. 7 millions de dollars, des ordinateurs et d’autres équipements ont été saisis.
La police soupçonne Bodgan Peșchir d’avoir financé la campagne TikTok de Călin Georgescu, malgré la déclaration officielle de dépenses nulles du candidat. L’homme d’affaires a été interrogé, mais les procureurs ont décidé de le libérer sans mesures restrictives.
L’enquête porte sur des allégations de corruption électorale, de blanchiment d’argent, de falsification informatique et de violation des lois interdisant les organisations et symboles fascistes, racistes ou xénophobes.
Selon les documents soumis par le service de renseignement roumain (SRI) au Conseil suprême de la défense nationale (CSAT), Bodgan Peșchir a utilisé le compte TikTok « bogpr » pour financer la campagne de Călin Georgescu à hauteur de plus d’un million d’euros.
Les représentants de la plateforme chinoise TikTok ont confirmé l’identité du compte et ont signalé des paiements d’un montant total de 381 000 $ effectués entre le 24 octobre et le 24 novembre 2024 à divers utilisateurs promouvant le candidat pro-russe, a indiqué le service roumain de renseignement.
Par ailleurs, 18 perquisitions ont été menées samedi 7 décembre contre des extrémistes qui avaient récemment fait le salut nazi sur un monument dédié à Corneliu Zelea Codreanu, le chef de la légion de l’entre-deux-guerres admiré par certains Roumains.
Les perquisitions ont également visé des individus qui avaient proféré des menaces sur les réseaux sociaux et appelé à la rébellion après l’annulation par la Cour constitutionnelle du premier tour de l’élection présidentielle.
Dans la nuit de samedi à dimanche, la police a arrêté plusieurs voitures qui se rendaient à Bucarest. Vingt personnes, dont Horațiu Potra — le chef des mercenaires qui protègent Călin Georgescu — ont été interrogées. La police a trouvé dans leurs véhicules un arsenal d’armes, dont des dizaines d’armes blanches, du matériel pyrotechnique et d’importantes sommes d’argent.
Laura Antimiu, porte-parole de la police du comté de Prahova, a déclaré que deux personnes avaient été inculpées pour violation de la réglementation sur les armes et les munitions.
Les autorités soupçonnent Horațiu Potra, un ancien combattant de la Légion étrangère ayant combattu en Afrique, d’avoir orchestré une campagne d’intimidation. Călin Georgescu lui-même s’est rendu dimanche dans un bureau de vote à Mogoșoaia, près de Bucarest, malgré l’annulation des élections.
Une centaine de personnes étaient présentes, protestant contre le fait qu’elles n’avaient pas pu voter. Samedi, l’équipe de campagne du candidat pro-russe a publié une déclaration affirmant que les Roumains avaient le droit de se présenter aux bureaux de vote et « d’attendre d’être reçus ».
Dans un contexte de tensions accrues, le dirigeant du parti d’extrême droite de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), George Simion, a lancé un appel au calme inhabituel, déclarant que son parti souhaitait la paix et la stabilité
« Nous ne voulons pas non plus le chaos… Il est important de rester calme. La Roumanie doit être un pays démocratique, qui fait partie du monde libre, de l’Union européenne et de l’OTAN, et qui a confiance en son potentiel », s’est exprimé George Simion lors d’un événement à Bucarest.
L’eurodéputé Claudiu Târziu (AUR, Conservateurs et Réformistes européens/CRE) a quant à lui défendu les extrémistes visés par les perquisitions de police, comparant de manière controversée ceux qui ont fait le salut nazi aux victimes de l’oppression communiste.
Désinformation sur les réseaux sociaux
Parallèlement, la désinformation continue de se répandre sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok.
Dimanche, le ministère de la Défense nationale a mis en garde contre les fausses affirmations concernant des vidéos montrant le déplacement d’équipements militaires. Les images, qui ont été tournées plus tôt, sont présentées comme ayant eu lieu le 7 décembre.
Le président Klaus Iohannis a annoncé sur X qu’il s’était entretenu avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et qu’il avait convenu de la nécessité de renforcer la sécurité des réseaux sociaux.
Laisser un commentaire
lol…J’aime bien la fin de l’article qui résume les enjeux…entretenu avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,…des corrompus qui parlent de corruption …elle est pas belle la vie ?