Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, les règles de remboursement des frais de campagne empêchent le parti de droite traditionnelle et le parti écologiste d’accéder aux sommes qu’ils espéraient, mettant ainsi leur survie en jeu.
Ayant recueilli moins de 5 % des suffrages, Europe Ecologie Les Verts et Les Républicains ne recevront que 800 000 € de remboursement des frais de campagne. Une situation d’autant plus problématique qu’ils avaient dû tous deux s’endetter pour financer la campagne électorale.
Avec 4,78 % des voix, le score le plus bas de l’histoire pour le parti gaulliste, « on est évidemment en danger de mort », selon son secrétaire général, Aurélien Pradié.
Début 2019, le parti avait déjà été contraint de vendre son siège historique, rue Vaugirard à Paris, pour une somme de 46 millions d’euros.
C’est donc un nouveau coup dur pour le parti Les Républicains, qui, selon nos calculs, aurait dépensé entre 14 et 15 millions d’euros pour la campagne de Valérie Pécresse. Au lendemain du premier tour, lundi 11 avril, la candidate a lancé un appel aux dons aux « Français qui sont attachés au pluralisme politique et à la liberté d’expression », car « il en va de la survie […] de la droite républicaine ».
Selon elle, « 7 millions d’euros » étaient attendus de la part de l’État, au titre des remboursements des frais de campagne, si le score final avait été supérieur à 5 %. Avec 800 000 euros, c’est une somme presque 10 fois moins élevée qui arrivera dans les caisses du parti.
La candidate a révélé s’être « endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros » pour les dépenses engendrées lors de cette élection et que « la situation financière de [sa] campagne est désormais critique ».
Les Verts, qui avaient bon espoir de terminer la course au-dessus de 5 %, ont contracté des prêts à hauteur de 7,6 millions d’euros (dont 1,2 million directement auprès du parti EELV), selon les données publiées sur leur site de campagne.
La somme de 800 000 euros est encore une fois largement insuffisante pour recouvrir les engagements financiers pris lors de la campagne. Le secrétaire national du parti, Julien Bayou a indiqué que les dépenses s’élèvent à environ « 6 millions d’euros », mais que « dans l’immédiat […] nous devons trouver deux millions d’euros dans les cinq semaines qui viennent », évoquant une première échéance fin mai.
Yannick Jadot, le candidat de EELV pour cette élection de 2022, a donc aussi exhorté les Français à faire un don, dès son discours de défaite dimanche (10 avril) au soir : « l’écologie a besoin de votre soutien financier pour poursuivre ses indispensables combats ».
Les deux partis comptent désormais sur les élections législatives de juin pour pouvoir renflouer leurs caisses, et continuer de compter politiquement.
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