Droit des Femmes : comment réagir face à la violence conjugale quand on est expatriée ?

Droit des Femmes : comment réagir face à la violence conjugale quand on est expatriée ?

Selon le baromètre de Femmexpat de 2022, 80 % des conjoints d’expatriés sont des femmes. Et seules 48 % d’entre elles travaillent sur place. Différents paramètres entrent en compte : la barrière de la langue, un marché de l’emploi difficile à percer, la nécessité d’un visa spécifique dans certains pays et aussi, la situation favorable du contrat d’expatrié du conjoint. Cette situation a une conséquence : le renforcement de l’isolement du conjoint, qui, s’il est mal accompagné, peut créer un contexte favorable à l’émergence de violences conjugales.

Conscientes du problème, les autorités ont réagi. Sous l’impulsion des anciennes sénatrices Claudine Lepage (PS) et Joëlle Garriaud-Maylam (LR), le parlement s’est emparé de la question afin de réfléchir à des solutions pérennes, comme par exemple la formation en amont des agents consulaires ou le renforcement du réseau associatif dédié.

Pour les Femmes, mais aussi les Hommes expatriés, on fait le point. 

Un schéma assez classique

Aujourd’hui, le schéma de l’épouse qui suit son mari fraîchement promu ou embauché est encore largement répandu. Bien souvent, l’épouse arrive dans un nouveau pays qu’elle ne connaît pas et dont elle ne maîtrise ni la langue, ni les codes. Sans famille, sans réseau et sans promesse d’embauche préalable, elle ne peut compter que sur les revenus de son conjoint pour subvenir aux besoins de toute la famille. Si cette configuration peut parfaitement convenir à des foyers dits « sains », elle piège les victimes d’abus domestiques en les rendant dépendantes financièrement et administrativement de leur conjoint violent.

Pourtant, il arrive souvent qu’après plusieurs années d’expatriation, le couple soit parvenu à se constituer un réseau et soit bien intégré dans la communauté française locale. On pourrait alors penser que cet effet communautaire romprait l’isolement de la victime et la pousserait à trouver le soutien nécessaire, or, c’est souvent l’inverse qui se produit. Dans des petites communautés où tout le monde se connaît, la victime n’ose pas parler par honte, de peur de ne pas être crue ou encore par crainte que ses propos soient rapportés à son agresseur. D’où l’importance de proposer aux femmes concernées des dispositifs qui garantissent une confidentialité totale.

Violence conjugale
©Stockadobe

Les « coutumes locales »

En sus, les situations sont aussi influencées par le droit local et l’état d’esprit des populations du pays dans lequel on s’est installé. Rappelons que dans certains pays, comme la Russie, les autorités ont dépénalisé les faits de violence conjugale, ce qui rend toute poursuite judiciaire à l’encontre du conjoint violent quasiment impossible. Il existe également beaucoup de pays où les visas des épouses et des enfants dépendent encore de celui du père. Sans l’accord de celui-ci, ils ne peuvent simplement pas quitter le territoire.

Un service français dédié aux expatriées

On l’a dit dès le début de cet article, l’isolement est donc un facteur propice à l’éclosion de situations de violence au sein de la cellule familiale. C’est donc en essayant de briser cette solitude, que les professionnels veulent déjà agir.  

Ainsi, si vous êtes confrontée à de tels faits, la première des choses à faire est d’essayer de vous mettre en sécurité : auprès d’un voisin, d’un ami, si vous en avez sur place, dans un commerce… Le groupe Facebook “Expats nanas : séparées, divorcées” peut vous permettre d’échanger avec d’autres femmes expatriées en toute bienveillance et sororité, et peut-être de nouer des liens et d’avoir des personnes à qui parler en cas de danger.

Vous pouvez également joindre une association ou une structure d’aide locales. Le ministère des Affaires étrangères a publié un annuaire international des structures d’accueil des victimes de violence à l’étranger.

Enfin, depuis l’étranger, vous pouvez même appeler le numéro d’aide aux victimes de France Victimes, grâce à un numéro spécifique pour les Français de l’étranger : 116 006 depuis l’Europe, ou 00 33 1 80 52 33 76 depuis le reste du monde. Vous pouvez également les joindre par mail : victimes@france-victimes.fr. Pour finir, sachez qu’un guide a été publié par les autorités. Vous pouvez le consulter ou le télécharger directement ci-dessous. 

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2 Comments

  1. Chères femmes expatriées et résidentes permanentes,
    Je tiens à partager une réalité importante qui différencie le statut d’expatriée de celui de résidente permanente, notamment en matière de justice. Les droits qui vous sont accordés ne sont pas les mêmes, et cette disparité peut avoir des conséquences significatives, surtout lorsqu’il s’agit de situations familiales complexes, comme la garde d’enfants.
    Il est crucial de comprendre que les droits dérivant du statut d’expatriée peuvent différer de ceux associés à la résidence permanente. En particulier, les démarches légales, la reconnaissance des droits du sol, et la prise en compte de la Convention d’Istanbul peuvent varier.
    Je vous encourage vivement à vous tourner vers les associations locales qui peuvent vous offrir un soutien adapté à votre situation spécifique. Trouver un avocat compétent, sensible à ces questions et capable de répondre à vos besoins particuliers est également essentiel.
    N’oubliez pas de solliciter l’aide de professionnels du secteur, car être accompagnée dans ces démarches peut faire toute la différence. Les droits des femmes expatriées ou résidentes permanentes doivent être défendus avec détermination, et ensemble, nous pouvons contribuer à sensibiliser davantage sur ces enjeux spécifiques.
    Soyez assurées de ma solidarité et de mon soutien. http://www.womenslisboa.com Portugal

  2. Chères femmes expatriées et résidentes permanentes,
    Je tiens à partager une réalité importante qui différencie le statut d’expatriée de celui de résidente permanente, notamment en matière de justice. Les droits qui vous sont accordés ne sont pas les mêmes, et cette disparité peut avoir des conséquences significatives, surtout lorsqu’il s’agit de situations familiales complexes, comme la garde d’enfants.
    Il est crucial de comprendre que les droits dérivant du statut d’expatriée peuvent différer de ceux associés à la résidence permanente. En particulier, les démarches légales, la reconnaissance des droits du sol, et la prise en compte de la Convention d’Istanbul peuvent varier.
    Je vous encourage vivement à vous tourner vers les associations locales qui peuvent vous offrir un soutien adapté à votre situation spécifique. Trouver un avocat compétent, sensible à ces questions et capable de répondre à vos besoins particuliers est également essentiel.
    N’oubliez pas de solliciter l’aide de professionnels du secteur, car être accompagnée dans ces démarches peut faire toute la différence. Les droits des femmes expatriées ou résidentes permanentes doivent être défendus avec détermination, et ensemble, nous pouvons contribuer à sensibiliser davantage sur ces enjeux spécifiques.
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