Dix dirigeants européens se réunissent pour réfléchir à l’avenir de l’élargissement de l’UE

Dix dirigeants européens se réunissent pour réfléchir à l’avenir de l’élargissement de l’UE

Un groupe de dix dirigeants de l’UE s’est réuni de manière informelle ce vendredi 30 juin en marge d’un sommet européen à Bruxelles pour réfléchir aux conséquences d’un élargissement de l’Union européenne sur celle-ci.

La réunion informelle de vendredi, initiée par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, a rassemblé un groupe de pays « géographiquement équilibré », comprenant des dirigeants de la Belgique, de l’Italie, de la Pologne, du Portugal, de la Roumanie, de l’Espagne et de la Suède.

La composition du groupe visait également à établir un équilibre entre les pays traditionnellement plus favorables à l’égard des efforts d’élargissement et ceux plus hésitants en la matière.

Les discussions ont porté sur « les modalités de gestion du processus d’élargissement » parallèlement à l’examen des futurs membres, ont expliqué à EURACTIV plusieurs diplomates de l’UE qui ont été informés des discussions.

« Pour se préparer à l’avenir, les États membres doivent commencer à réfléchir à certaines des conséquences et à certaines des questions qui doivent être traitées si et quand l’UE s’élargit », a expliqué l’un des diplomates à EURACTIV.

élargissement de l’Union européenne

L’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie

L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le changement du contexte géopolitique actuel ont relancé le processus d’élargissement de l’UE après presque une décennie de gel de la situation.

Toutefois, alors que l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie devraient accélérer le rythme de leurs efforts de réforme cet été dans le cadre de leur candidature à l’adhésion à l’UE, l’Union n’a jusqu’à présent progressé que lentement sur son propre débat de réforme des institutions.

Les discussions informelles ont commencé sur la base d’un document de travail préparé par le Brussels Institute for Geopolitics, créé en octobre dernier en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui soulève un large éventail de questions que les États membres devraient envisager d’aborder.

Les points abordés portaient sur la gouvernance et les processus de prise de décision, tels que le passage de l’unanimité au vote à la majorité qualifiée, le fonctionnement du marché intérieur de l’UE et les changements relatifs au budget de l’Union, les répercussions sur les domaines politiques tels que l’agriculture et la cohésion ainsi que la rapidité de l’introduction de la liberté de circulation.

« Ils se rendent compte qu’ils ne devraient pas attendre que l’élargissement soit un fait pour commencer à réfléchir à ces questions — nous devons commencer à préparer l’avenir », a déclaré un second diplomate de l’UE.

« C’était la première fois que les dirigeants de l’UE s’asseyaient autour d’une table pour en discuter », a-t-il déclaré, ajoutant que l’objectif était de « commencer à réfléchir à ces éléments et à déterminer ce à quoi nous devrions commencer à penser ».

« Ce n’est pas quelque chose qui devra être résolu demain, nous avons un peu de temps, mais nous ne devrions pas non plus attendre la toute dernière minute et nous précipiter pour trouver des réponses », a-t-il ajouté.

Un nouveau fonctionnement ?

Les discussions informelles des dirigeants interviennent une semaine après que les ministres des Affaires européennes ont été invités à explorer la manière dont une Union potentiellement élargie pourrait fonctionner, sans envisager de réforme des traités de l’UE, du moins dans un premier temps, selon une note interne consultée par EURACTIV.

En octobre, la Commission européenne devrait, comme chaque année, présenter son paquet « élargissement » comprenant des rapports sur les progrès réalisés par les pays candidats en vue de rejoindre l’Union à l’avenir.

Jusqu’à présent, les six pays des Balkans occidentaux — l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie — ainsi que la Turquie font partie des pays candidats à l’adhésion.

Pour la première fois, le paquet de l’exécutif européen comprendra également des rapports sur l’Ukraine, la Moldavie (qui ont demandé le statut de pays candidats à l’UE l’année dernière) et la Géorgie, qui a bénéficié d’une « perspective européenne ».

À la suite des discussions de vendredi, les dirigeants de l’UE devraient approfondir le débat sur le degré d’élargissement de l’Union et les réformes nécessaires lorsqu’ils se réuniront pour leur sommet informel à Grenade, organisé sous la présidence espagnole de l’UE, en octobre.

Le caractère informel du sommet de Grenade pourrait contribuer à consolider certaines des idées lancées, ont déclaré plusieurs personnes informées des discussions.

« Après [le sommet de] Grenade, les discussions se poursuivront lors des prochains sommets de l’UE et nous aurons probablement des résultats l’année prochaine — nous parlons d’un processus à long terme », a déclaré un troisième diplomate européen.

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