Pour ceux qui ont l’intention de déménager au Québec, la date du 1er juillet peut rendre perplexe… Une semaine juste après celle du Québec, il y la fête nationale du Canada avec un foisonnement de festivités. Mais le vrai sujet brûlant au Québec est le jour des déménagements ! En effet, un Québécois sur cinq déménage ce jour-là.
Une ancienne tradition devenue pragmatique
Par le passé les baux locatifs au Québec expiraient fin avril. Mais en 1974, le premier ministre Robert Bourassa a fait repousser cette échéance au 30 juin. En effet, des centaines de milliers de locataires étaient confrontés au défi de changement d’école pour leurs enfants. La date du 30 juin, permettait ainsi de terminer l’année scolaire en toute tranquillité. À noter que la tradition est demeurée depuis même si les propriétaires sont libres de choisir les dates des baux locatifs à leur guise. Mais encore une fois, le pragmatisme prévaut, garder le 1er juillet comme entrée dans les lieux facilite le marché. Ainsi impossible de louer un camion de déménagement au dernier moment et c’est également le festival des canapés abandonnés, des meubles à récupérer dans la rue et des trottoirs jonchés de détritus de toutes sortes… mais aussi des trésors qui n’attendent que de trouver une nouvelle maison.
Moins cher que Paris, mais quand même !
Si vous comparez avec de grandes métropoles où nombre d’expatriés vivent (Zurich, Londres, Singapour, New-York…), il est certain que Montréal, Québec ou Sherbrooke peuvent vous sembler abordables. Même en venant de Paris, Lyon ou Nice d’ailleurs ! Mais ne jamais négliger que le regard de ceux qui arrivent de France est teinté des références financières en Euros. Au Québec, on gagne sa vie en dollars canadiens (1 $ CAN = 0,70 €) et les postes de dépenses budgétaires sont différents. Alors oui, les loyers au Québec sont devenus rares et chers pour la vie locale.
Mauvaise nouvelle
Il manque de logements, c’est une équation complexe qui s’est développée au fil des années. L’offre est limitée au niveau de la location comme de la vente. Le taux d’inoccupation a chuté dramatiquement ce qui a entraîné une hausse vertigineuse des loyers. Si Montréal a connu un développement économique sans précédent, la construction de logements, en particulier abordables, n’a pas suivi hélas. On peut voir des ‘’condos de luxes’’ en construction à vendre un peu partout dans la métropole, mais quid de logements à loyers »normaux « ?
Une vraie crise du logement
Selon leRegroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), à Montréal il y a eu une augmentation de 14% du prix moyen des loyers selon les données entre 2022 et 2023. L’écart monte à 21% si l’on compare le prix des loyers entre 2021 et 2023, indique le RCLCLQ. Pour la ville de Québec, l’augmentation des loyers est 19% en une année seulement, de 25% en deux ans rien de moins. L’équation est fatidique : manque d’offre locative, construction insuffisante, covid, immigration, spéculation…
Choisir son lieu de vie, une vraie question à se poser en venant vivre au Québec
Certains quartiers surcotés de Montréal vivent une crise encore plus grande comme le Plateau Mont-Royal qui plait beaucoup (trop ?) aux Français, Rosemont-Petit Patrie ainsi que Villeray pour les petites familles, Côte-des-neiges pour les étudiants de l’Université de Montréal, le Ghetto McGill pour sa proximité avec l’université éponyme, Verdun au bord du fleuve qui se gentrifie à grande vitesse. Même Hochelaga-Maisonneuve connu pour son accessibilité (métro et architecture intéressante) se gentrifie rapidement au grand dam des locaux.
La colocation, le bouche à oreille, s’éloigner du métro, imaginer la banlieue avec le train, tenter un quartier différent tout peut se combiner pour trouver notre chez nous au Québec ! Ce qui est certain est que le temps où les propriétaires pouvaient, pour attirer les locataires, vous offrir le premier loyer est définitivement révolu! Il faut être créatif pour trouver un logement qui vous convient sans ruiner votre expérience au Québec.
Avec la pénurie de main d’œuvre même en région, parfois s’éloigner des grands centres urbains peut être une aventure à envisager pour explorer les richesses du Québec différemment. Sherbrooke, même la Gaspésie en télétravail ou encore des villes intermédiaires comme Gatineau (pour la proximité avec Ottawa) peuvent être des destinations qui sortent des sentiers battus et peuvent offrir une expérience riche et bien différente de la ville.
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