Début de la campagne pour la succession de Theresa May

Début de la campagne pour la succession de Theresa May

Les principaux candidats à la tête du Parti conservateur britannique, et donc au poste de Premier ministre, ont lancé leur campagne officielle pour succéder à Theresa May et mener à bien le Brexit.

Le grand favori, l’ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, s’est engagé à réduire les impôts des classes moyennes et supérieures.

Sa promesse de relever de 50 000 livres (56 000 euros) à 80 000 livres (près de 90 000 euros) par an le seuil à partir duquel les travailleurs commencent à payer 40% d’impôt sur le revenu fait lundi la une de la presse britannique.

Le coût de cette mesure est estimé à 9,6 milliards de livres (10,8 milliards d’euros) par an, et serait financé par l’argent mis de côté dans le budget pour faire face aux conséquences du Brexit, rapporte le Daily Telegraph.

Onze candidats espèrent succéder à Theresa May à la tête du Parti conservateur dont celle-ci a officiellement démissionné vendredi, n’ayant pas réussi à fédérer les Britanniques derrière son plan de sortie de l’Union européenne.

Les candidats doivent être soutenus par huit autres parlementaires conservateurs, un seuil quatre fois plus élevé que par le passé. Les parlementaires conservateurs procéderont ensuite à plusieurs tours de scrutin pour réduire le nombre de candidats.

Outre Boris Johnson, partisan d’un durcissement des négociations avec Bruxelles et d’un Brexit d’ici au 31 octobre quelles que soient les circonstances, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt, partisan d’une approche plus souple vis-à-vis de Bruxelles, figure parmi les favoris.

Lundi, Jeremy Hunt a dit espérer un nouvel accord avec l’UE, ajoutant que si cela n’était pas possible, il quitterait sans accord l’Union « le cœur lourd ».

« D’après mes conversations avec les dirigeants européens, il est clair pour moi qu’un accord doit être conclu, ils veulent que nous formulions des propositions », a-t-il dit.

Dominic Raab, qui défend une ligne dure, mène sa campagne sur le thème « Bâtir une Grande-Bretagne plus juste ».

Johnson ne veut pas payer la facture

Il a déclaré lundi que le Royaume-Uni devrait quitter l’UE le 31 octobre même si cela signifie un retour aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« Nous ne serons pas pris au sérieux à Bruxelles si on ne dit pas clairement que nous nous en tiendrons aux conditions de l’OMC au cas où l’UE refuserait de bouger », a-t-il dit.

Il a cependant assuré souhaiter un accord afin d’assurer le Brexit d’ici la fin octobre. « Je suis le Brexiter sur lequel vous pouvez compter. Je veux un accord mais si l’obstination de l’UE nous force à partir (aux conditions de l’OMC) nous pourrions puiser dans les 39 milliards de livres budgétisés pour l’accord de Brexit pour aider les entreprises à traverser ce qui constitue sans aucun doute une transition. »

Matt Hancock, qui exclut de quitter l’UE sans accord, a promis quant à lui un « nouveau départ » pour le pays, avec une campagne favorable aux entreprises, visant à atteindre de nouveaux électeurs chez les jeunes.

Andrea Leadsom a proposé, elle, « une sortie contrôlée » de l’UE et le ministre de l’Intérieur Sajid Javid a souligné que sa priorité était un Brexit avec accord.

Boris Johnson a menacé ce week-end de ne pas payer la facture du Brexit s’il devient Premier ministre, dans le but d’obtenir un meilleur accord de sortie de l’Union européenne, ce qui lui a valu dimanche une réponse cinglante de la France.

« Je pense que nos amis et partenaires doivent comprendre que l’argent sera conservé jusqu’à ce que nous soyons plus au clair sur ce qui nous attend. Pour obtenir un bon accord, l’argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant », a-t-il déclaré au Sunday Times.

La « facture du Brexit » correspond à la part des engagements financiers que Theresa May a accepté en décembre de verser aux prochains budgets européens, soit une somme de 35 à 39 milliards de livres (39 à 44 milliards d’euros).

Ne pas acquitter cette facture, c’est comme faire défaut sur sa dette souveraine, a estimé la France.

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