Le club des Brics qui rassemble des pays émergents a admis six nouveaux membres: l’Arabie Saoudite, l’Argentine, les Emirats Arabes Unis, l’Iran, l’Egypte et l’Ethiopie. Ces pays rejoignent la Chine, la Russie, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Brésil. L’objectif est clair, il est de constituer un contrepoids au G7 et peser sur le cours de l’économie mondiale.
A compter du 1er janvier 2024, les BRICS rassembleront 3,7 milliards d’habitants, soit 45 % de la population mondiale, contre 775 millions d’habitants pour le G7 qui réunit l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. En matière de PIB, les pays du G7 conservent un avantage, 43 000 milliards de dollars contre 30 000 pour les BRICS. La dynamique est en revanche en faveur des seconds. En 1975, les pays du G7 représentaient plus des deux tiers du PIB mondial contre 43 % en 2022. Dans le même temps, le PIB des BRICS est passé de 5 % du PIB mondial (pays initiaux) à 30 %. En revanche, l’écart en matière de PIB par habitant demeure élevé, le rapport étant de 1 à près de 4.
Au niveau du commerce mondial, les BRICS font jeu égal avec les pays occidentaux
Au niveau du commerce mondial, les BRICS sont devenus incontournables et font jeu égal avec les pays occidentaux. En quelques décennies, la Chine est devenue la première puissance commerciale mondiale. L’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et la Russie sont les principaux exportateurs d’énergies fossiles. En concentrant un grand nombre d’usines, les onze pays émergents figurent parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, 22 millions de tonnes équivalent pétrole en 2022, contre quelque 9 millions de tonnes équivalent pétrole pour le G7. Ces émissions sont en partie réalisées pour le compte des pays importateurs. Il n’en demeure pas moins que la transition énergétique est un défi majeur pour ces pays.
Les BRICS se distinguent des pays du G7 par leur hétérogénéité. Ils rassemblent des États autoritaires comme la Chine ou la Russie et des démocraties comme l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud. Ce bloc comprend des États à forte imprégnation religieuse comme l’Iran ou l’Arabie saoudite.
De nombreux différends
Les Etats membres de ce groupe entretiennent parfois des relations complexes. L’Inde et la Chine ont de nombreux différends qui dans le passé se sont traduits par de nombreux incidents militaires. L’Iran et l’Arabie saoudite, la première étant chiite et la seconde sunnite, ont longtemps entretenu de mauvaises relations. Ces deux pays se sont opposés indirectement au Yémen. Si la Chine, le Brésil et dans une moindre mesure le Brésil sont des pays ayant une industrie puissante, il n’en est pas de même pour l’Egypte, l’Afrique du Sud ou la Russie.
Les niveaux de vie diffèrent de manière plus importante qu’au sein du G7. Entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Brésil, les écarts de niveau de vie sont élevés.
Défiance de l’Occident, absence de cohérence
Le point de convergence de ces pays est actuellement leur défiance à l’encontre des pays occidentaux et la volonté de promouvoir un autre ordre mondial moins dépendant des Etats-Unis. Sur ce terrain, des nuances existent également. Si la Russie est en opposition totale à l’Occident depuis le début de la guerre en Ukraine, les autres pays sont plus prudents. La croissance de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, de l’Ethiopie, de la Chine et de l’Inde dépend des importations du G7. L’Egypte a besoin des aides occidentales en particulier pour assurer sa sécurité. L’Arabie Saoudite souhaite s’affranchir de la tutelle américaine mais sans pour autant casser les liens. En face, les pays du G7 partagent un même idéal démocratique et sont membres des mêmes alliances militaires. Ils ont montré leur unité lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La montée en puissance des pays émergents et leur volonté de peser sur les rapports de force géopolitique est assez logique. L’absence de cohérence du groupe et les intérêts divergents constituent des freins à son affirmation.
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