À la suite d’une réunion avec les ministres européens à la Concurrence, le ministre allemand de l’Économie Peter Altmaier s’est prononcé en faveur de l’ouverture des frontières à travers le navire européen. Un article d’Euractiv Allemagne.
La fermeture des frontières n’était pas la bonne réaction à adopter face au nombre grandissant des cas d’infections par le nouveau coronavirus, a déclaré Peter Altmaier lors d’une réunion informelle des ministres européens à la Concurrence qui s’est tenue vendredi 23 octobre et dont il était le président. Des propos appuyés par le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, selon qui une nouvelle fermeture des frontières ne devrait avoir lieu « sous aucun prétexte », car le marché intérieur de l’UE ne peut pas être démembré.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement allemand met en garde contre la fermeture des frontières. La chancelière allemande Angela Merkel a d’ailleurs admis que la fermeture des frontières allemandes plus tôt dans l’année en réaction à la pandémie était « un réflexe national » et « surtout déraisonnable ».
Toutefois, la Bavière n’exclut pas de réinstaurer des contrôles à ses frontières, comme l’a annoncé le ministre bavarois de l’Intérieur Joachim Herrmann (CSU) la semaine dernière. « Les discussions sur les contrôles aux frontières pourraient reprendre si la situation échappe à tout contrôle dans les pays voisins », avait-il indiqué dans un entretien avec Funke Mediengruppe.
Tandis que le taux d’infection augmente fortement dans toute l’Europe, la situation devient également particulièrement préoccupante dans le Land allemand. La circonscription de Berchtesgaden a d’ailleurs imposé un confinement de deux semaines à ses 105 000 habitants, ordonnant la fermeture des commerces, restaurants et écoles. Le ministre de la Santé Jens Spahn (CDU) a salué les mesures prises, tout en admettant, lors d’un entretien avec ZDF, que les prochaines semaines seraient difficiles pour la population.
Exclusion en demi-teinte ?
En outre, lors de la réunion, les ministres se sont accordés sur l’importance de la souveraineté technologique du bloc, notamment dans le cadre du développement de la 5G. « Nous disposons de bons fournisseurs, nous sommes bien préparés », a souligné M. Breton. Parallèlement, celui-ci a déclaré ne pas vouloir exclure les prestataires de pays tiers d’emblée, avançant que « nous accueillons tout le monde, mais ils doivent connaître nos règles », également en matière de sécurité.
Le commissaire européen fait ici référence aux débats actuels concernant les fournisseurs de 5G chinois, en particulier Huawei. Plusieurs acteurs européens craignent que le matériel de ces firmes soit utilisé par Pékin à des fins d’espionnage ou de sabotage.
Les discussions à cet effet sont toujours en cours en Allemagne : Berlin joue les funambules. Tandis qu’Angela Merkel ne veut exclure personne – contrairement à Boris Johnson -, les sociaux-démocrates partenaires de la coalition au pouvoir appellent à la mise en place de mesures de sécurité strictes.
Les constats préliminaires de ces entretiens devraient aboutir sur une réforme de la loi concernant la sécurité informatique, selon laquelle les fournisseurs 5G seront non seulement soumis à un examen d’ordre technique, mais également d’ordre politique. En cas de risque d’ingérence de la part du prestataire, le gouvernement peut décider de l’exclure. Le projet devrait bientôt être débattu par le cabinet ministériel, reste à voir si et quel ministère opposerait son veto. Par ailleurs, il incombe aux autres États membres d’emboîter le pas, ou non.
Nouveaux projets communs
L’année prochaine, la Commission européenne devrait également présenter une nouvelle stratégie industrielle afin de garantir la concurrence du bloc à l’avenir. De plus, Peter Altmaier souhaite renforcer les projets importants d’intérêt européen commun – des projets soutenus financièrement par les 27 afin de faire avancer la recherche dans le domaine des sciences et du développement.
Dernièrement, le ministre allemand de l’Économie a notamment utilisé cet instrument dans le cadre du projet « Gaia-X », visant à mettre en place une infrastructure de « cloud » à l’échelle européenne. La France y avait d’ailleurs largement pris part. Désormais, M. Altmaier entend utiliser les projets susmentionnés afin de stimuler la production d’énergie à partir de l’hydrogène. À l’issue de la réunion, cette initiative a été saluée par Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne chargée de l’ère numérique.
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