Le géant pharmaceutique AstraZeneca a confirmé que son nouveau vaccin contre le SARS-CoV-2, efficace à 90 % selon les derniers essais cliniques, était désormais prêt à recevoir l’approbation réglementaire et à être lancé sur le marché.
Les résultats de la phase finale des tests cliniques du vaccin se fondent sur une analyse intermédiaire menée au Royaume-Uni et au Brésil ; un vaccin qui se trouve être le fruit d’une collaboration entre l’université d’Oxford et AstraZeneca.
Au cours d’une conférence de presse lundi (23 novembre), Andrew Pollard, directeur du groupe Oxford Vaccine, a souligné l’efficacité et l’accessibilité du vaccin, qualifiant celui-ci de « vaccin pour le monde ».
« C’est un moment palpitant pour la santé publique »
ndrew Pollard, directeur du groupe Oxford Vaccine
Les données relatives à son efficacité sont désormais prêtes à recevoir l’approbation réglementaire dans l’UE et au Royaume-Uni, tandis que des millions de doses de vaccin devraient être fabriquées et mises à disposition d’ici à la fin du mois de décembre.
« Quatre millions de doses devraient être disponibles d’ici à la fin de l’année, et 40 millions d’ici à mars 2021 »,
Pam Cheng, vice-présidente exécutive chargée des opérations d’AstraZeneca.
Le vaccin présente certaines caractéristiques qui lui donneraient un avantage sur d’autres candidats proposés.
Parmi celles-ci figure son administration : d’abord une demi-dose, suivie d’une dose complète – une procédure dont l’efficacité s’est révélée supérieure à celle issue de l’injection de deux doses.
Pourquoi ? Sarah Gilbert, professeure à l’université d’Oxford, n’en est pas certaine. C’est pourquoi des recherches sont en cours afin de déterminer si la réponse immunitaire a été déclenchée par la « quantité ou la qualité ».
L’utilisation d’une demi-dose accélérerait non seulement le déploiement du vaccin, mais elle maximiserait aussi les ressources disponibles de substances actives.
En utilisant une demi-dose, le nombre de vaccins prévus d’ici à la fin de l’année pourrait doubler, a soutenu Mme Cheng.
D’après M. Pollard, même si cette démarche n’est pas courante et ajoute un niveau de difficulté dans la fabrication du vaccin, elle est plus logique en matière d’optimisation des ressources afin de garantir un niveau de protection plus élevé.
Étant donné qu’un seul sous-groupe de la phase finale d’essais cliniques s’est vu administrer ce régime particulier, davantage d’études et analyses devront être menées afin de creuser la question, bien que les chercheurs se disent « relativement confiants ».
Facilité de distribution
Un autre avantage du vaccin réside dans sa thermostabilité : il peut être stocké dans un réfrigérateur normal et non dans un congélateur. Autrement dit, la distribution peut s’effectuer grâce à des canaux existants.
« La thermostabilité du vaccin constitue un énorme point positif. Lorsque vous étudiez l’approche adéquate à adopter en matière de vaccination, vous devez prendre en compte la rapidité avec laquelle le vaccin peut être rendu accessible, et comment. Tout n’est pas question de réponse immunitaire », a fait savoir Mme Gilbert.
Sarah Gilbert, professeure à l’université d’Oxford
Cela signifie que le vaccin peut être « accessible à tous, pas seulement les pays riches », ce qui est un des objectifs clés de la coopération établie, selon la vice-chancelière de l’université d’Oxford Louise Richardson.
Coopération et non compétition
Toutefois, les experts n’ont pas tardé à insister sur le fait qu’il n’y avait pas de concurrence entre les vaccins en tête de file, arguant que les différentes options devaient être perçues comme « complémentaires ».
« Même en combinant les capacités actuelles de fabrication de Moderna, Pfizer et AstraZeneca, nous ne parviendrions pas à produire assez de vaccins pour le monde entier »
Pascal Soriot, responsable exécutif d’AstraZeneca
AstraZeneca est la troisième société pharmaceutique à enregistrer des résultats positifs en phase finale d’essais cliniques pour son vaccin contre le Covid-19.
Pfizer et Moderna ont, elles, publié leurs résultats préliminaires la semaine dernière, leur vaccin affichant une efficacité de presque 95 % lors de la phase finale des tests.
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