L’Italie souffre.
Alors que les chiffres sont édifiants : l’Italie s’approche des 100 000 cas et dépasse les 10 700 morts, le confinement s’est durci. Heureusement les données du 30 mars commencent à indiquer un fléchissement de la courbe des nouveaux contaminés. En France, ils sont nombreux à demander un durcissement à l’espagnole (obligation d’avoir son ticket de caisse du produit indispensable justifiant la sortie) pour éviter une courbe à l’italienne en France.
Lesfrancais.press ont contacté Alexandre Bezardin, élu des Français d’Italie, et force est de constater que la situation est toujours complexe dans la péninsule.
« Ils sont de plus en plus sévères, il faut désormais rester dans les 100 mètres de son logement » Alexandre Bezardin, conseiller consulaire à Milan
Chaque jour il faut avoir avec soit un document justifiant le déplacement. « Ils sont de plus en plus sévères, il faut désormais rester dans les 100 mètres de son logement » nous indique M. Bezardin.
« La situation perdure depuis 3 semaines, en confinement sauf pour faire ses courses » nous rappelle l’élu.
L’Europe, la déception italienne…
Pour le conseiller Bezardin, une des raisons de ce durcissement est claire : « les gens des régions touchées comme la Lombardie ont pris d’assaut les trains ! ». En décidant de ne pas suivre le confinement et de se disperser dans la botte italienne, ils ont par là-même provoqué l’extension de la zone de contamination.
A cela s’ajoute une crise économique, sociale et politique.
Alors que le premier mois de confinement s’achève et que l’Italie était déjà au bord de l’asphyxie budgétaire, la chute drastique du PIB (on évoque une contraction de 30 à 50% de l’activité) met le Trésor Italien au bord de la faillite.
« L’union européenne n’en fait pas assez » c’est le sentiment partagé en Italie selon M. Bezardin,
l’Europe du nord, l’Allemagne en tête, refuse toujours les Eurobonds, et alors que le commissaire européen Thierry Breton tente de déployer un plan à 1500 Milliards, les Italiens se sentent absolument abandonnés. La solidarité, si elle arrive, aura été tardive.
Mais l »Europe est-elle en mesure de faire face à ce type de pandémie? Dans les textes, les mesures liées à une situation d’urgence renvoient explicitement aux autorités nationales (suspension de Schengen, dérapage budgétaire autorisée, etc).
Dans ces conditions, sans compétences données par les Etats membres, peut-elle faire preuve de la solidarité dans laquelle elle se drape? Cette crise va sans doute amener des réponses… Pour certains une évidence, ces situations ne peuvent se gérer qu’au niveau continental..pour d’autres, la démonstration que seul l’échelon national est apte à réagir, c’est le chemin pris par la Hongrie avec les pleins pouvoirs accordés au Président Victor Horban ce lundi 30 Mars.
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