Les Bourses mondiales ont plongé dans le rouge face à l’accélération de la propagation de l’épidémie de coronavirus hors de Chine, qui fait craindre des répercussions macroéconomiques majeures.
La Bourse de Tokyo a ouvert la séance de mardi avec une chute supérieure à 4% pour le Nikkei, qui a oscillé autour de ce niveau dans les premières transactions. L’indice élargi Topix abandonnait de son côté 3,81%.
Les places financières chinoises ont également ouvert en repli mardi mais moins marqué: l’indice composite de Shanghai perdait 1,62% tandis que celui de Shenzhen cédait 2,09% et que le Hang Seng de Hong Kong perdait 0,37%.
Les marchés mondiaux ont dégringolé lundi face à la diffusion internationale du coronavirus apparu en Chine en décembre.
A Wall Street, le Dow Jones a connu sa pire séance en plus de deux ans avec une chute de 3,56%, le Nasdaq est tombé de 3,71% et le S&P 500 de 3,35%.
Les places européennes ont clôturé sur des pertes comprises entre 3% et plus de 5%. La Bourse de Paris a notamment chuté de 3,94%, Londres de 3,34%, Francfort de 4,01%, Milan de 5,43%, Zurich de 3,58% et Madrid de 4,07%.
L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro s’est enfoncé de 4,01%.
Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se sont repliés vers les valeurs refuge, à savoir les obligations d’Etat et l’or.
Après avoir atteint dans la matinée un nouveau sommet en sept ans, à 1.689,31 dollars, l’once d’or gagnait 1,1% à 1.660,84 dollars vers 21H45 GMT.
« Le marché s’inquiète du fait que la multiplication des cas hors de Chine ne se traduise par une pandémie mondiale susceptible d’avoir des répercussions macroéconomiques significatives », a commenté auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, gérant actions de Dôm Finance.
Carte des valeurs boursières dans le monde le 24 février ( AFP / )
« Tant que nous avions l’impression que l’épidémie était cantonnée à la Chine, les raisons de s’inquiéter étaient moindres. Maintenant que les cas se multiplient en dehors de Chine, en Corée du Sud, en Iran et désormais en Italie, les marchés réévaluent les impacts macroéconomiques possibles », a-t-il complété.
Deux mois après l’apparition du nouveau coronavirus dans le centre de la Chine, l’épidémie s’est accélérée lundi à travers le globe avec notamment des bilans en forte hausse en Corée du Sud et en Iran, qui comptent respectivement le plus grand nombre de cas de contamination et le plus grand nombre de décès en dehors de Chine.
L’Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays d’Europe à mettre en place un cordon sanitaire autour d’une dizaine de villes du Nord.
Et cinq pays ont annoncé lundi de premiers cas de contamination: Afghanistan, Bahreïn, Koweït, Irak et Oman.
La reprise « en péril »? –
« D’abord c’était l’Iran, après l’Italie », donc cela « touche l’espace Schengen, ce qui pose un vrai problème puisque c’est une zone ouverte », a estimé auprès de l’AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs appelé lundi la planète à se préparer à une « éventuelle pandémie » du nouveau coronavirus, en jugeant « très préoccupante (…) l’augmentation soudaine » de ces nouveaux cas hors de Chine.
Les investisseurs ont de la « difficulté à mettre un prix sur ce risque », a jugé M. Baradez, et c’est ce que les marchés reflètent.
La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva a déclaré dimanche que le coronavirus avait « perturbé l’activité économique en Chine » et pourrait « mettre en péril » la reprise de l’économie mondiale.
Un économiste de la Maison Blanche a souligné lundi que les perturbations causées par cette épidémie auraient un effet sur l’économie américaine, précisant que l’ampleur de cet impact restait incertain.
« Alors que la publication des résultats 2019 touche à sa fin, les effets liés au coronavirus pourraient être de plus en plus importants sur les publications du premier trimestre, et les alertes sur résultats pourraient être annoncées dans de nombreux secteurs d’ici là », a prévenu dans une note Vincent Boy, analyste chez IG France.
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