La Belgique est un des pays où résident le plus de Français. Proximité géographique et culturelle, imbrication économique comme social, font que les Français installés au plat pays sont encore un peu en France.
Avec 250 000 Français déclarés auprès des autorités belges, le tissu associatif et citoyen y est particulièrement dense. De nombreuses listes s’étaient donc présentées face aux partis tous aussi nombreux. Ainsi 10 listes se sont présentées aux suffrages des expatriés en Belgique.
Une faible participation
Le vote électronique était aussi proposé aux électeurs en Belgique comme sur l’ensemble des circonscriptions. Mais là aussi avec peu de résultat, car si la participation en ligne fut conséquente ce fût au prix de bureaux de vote vides le dimanche, le taux d’abstention est donc faramineux 87% des expatriés dans ce pays n’ont pas participé à l’élection.
Déception chez les indépendants
4 listes non issues de parti traditionel se présentaient au suffrage. Aucune n’a obtenu de sièges. Même l’Union des Français de Belgique, une association dont le succès fut fulgurant ces dernières années et dont l’audience on-line est reconnue de tous (Ndrl : l’association est dirigée par le rédacteur en chef de notre site lesfrancais.press, Fabien Ferasson de Quental, qui a lui aussi échoué à être élu) ou l’Alliance Solidaire de Jean-Pierre Bandard, soutenue par l’UFE locale, n’ont pu s’imposer.
2 candidats sortants, dont une élue sur la commune si francophile d’Ixelles, au coeur de Bruxelles, ont aussi été éjectés du jeu politique local comme l’ancien rédacteur en chef de l’antenne bruxelloise de Radio France qui portait les couleurs du Modem.
LREM, un score record
Avec 22,5%, Thierry Masson pour LREM et Jeremy Michel pour Agir, tous deux élus sortant, ont su mobiliser les forces macronistes du Royaume. Grâce à leur 3 sièges sur 7 au Conseil consulaire, ils signent un des meilleurs résultats de la République en Marche (si ce n’est le premier, mais la compilation des scrutins n’était pas encore finie au moment où nous publions cet article).
« Je suis très honoré de la confiance renouvelée par vos votes et très heureux de poursuivre ce mandat de Conseiller des Français de l’étranger ».
Jeremy Michel sur Facebook
Anne Genetet dans le podcast sur les consulaires déclarait que la liste qui sera présentée par le parti présidentiel aux sénatoriales de cet automne serait constituée de nouvelles têtes issues des élections consulaires, certains imaginent, donc, déjà le jeune eurocrate, Thierry Masson, sénateur.
EELV porté par le succès des verts en Belgique
Comme à Londres ou en Espagne, EELV fait une entrée en force dans le jeu politique des expatriés en Belgique.
Ils étaient les favoris, il faut dire, que les Français de Belgique et de Bruxelles en particulier, avaient suivi leurs camarades belges lors des élections locales du plat pays en portant haut les « Ecolo »(le parti frère d’EELV en Belgique).
Le choix de la tête de liste, Bertrand Wert, a aussi été judicieux. Elu, lui aussi, comme conseiller communal à Ixelles, il a su profiter de la dynamique enclenchée par le Bourgmestre (le maire de la commune) et des relais belges. Il réalise donc le très beau score de 22% à moins de 100 voix de LREM avec 2 élus au Conseil et 3 délégués.
« Cet excellent résultat vient récompenser notre longue implantation dans la vie sociale, politique, économique et culturelle de la société belge et européenne, et très engagée sur les débats de sociétés qui animent l’avenir de notre communauté des Français-es de Belgique : de la lutte contre les discriminations, au féminisme, à la défense de nos services publics et de l’enseignement pour tou-tes, comme au climat. Elle signe aussi, après les européennes de 2019 et les municipales de 2020, en attendant les régionales et départementales de juin prochain, à quel point l’écologie politique est aujourd’hui une force politique motrice et porteuse d’espoir dans la société française, qu’elle soit installée au sein des frontières nationales ou ailleurs dans le monde »
Bertrand Wert, tête de liste EELV
LR et PS sauvent un siège
Les Républicains sont eux sortis déçus des élections. La proximité avec la France, la place de premier parti d’opposition à Emmanuel Macron au pays, permettaient d’espérer un meilleur chiffre.
Mais pris en tenailles par le RN et l’Alliance Solidaire de Jean-Pierre Bansard, sans oublier une liste dissidente, Anthony Bisch, le tête de liste et chef de la section locale, n’a pas pu faire progresser son parti. Il sauve les meubles en maintenant 1 élu au conseil et en obtenant 1 déléguée consulaire. Cependant, il est un des 2 seuls survivants de l’hécatombe européenne qu’a vécu dimanche le parti Les Républicains et est le seul représentant de la droite au Conseil Consulaire en Belgique.
« Après une campagne hors norme, les votes des Françaises et Français de Belgique ont permis à la liste Ensemble-Union des Françaises et des Français de Belgique de devenir la première force politique de la droite et du centre en Belgique.«
Anthony Bisch sur Facebook
Pour la candidate du Parti socialiste, les enjeux étaient multiples. Cecilia Gondard est aussi la présidente de la fédération socialiste et avait postulé pour représenter son parti aux élections sénatoriales.
Mais elle fut prise de surprise par la candidature de Ségolène Royal au Sénat avec comme n°2 Mehdi Benlahcen (le président du groupe regroupant les socialistes et leurs alliés à l’Assemblée des Français de l’étranger, qui lui ne fut pas réélu ce dimanche au Portugal) et secouée en interne par des opposants. Et pourtant, elle a su se concentrer sur la campagne locale, et au prix de nombreuses heures de présence sur le terrain et en ligne, elle a réuni près de 14% des électeurs, doublant même Les Républicains.
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