Claudia Scherer-Effosse, la nouvelle directrice générale de l’AEFE a adressé, comme le faisaient ses prédécesseurs, ses vœux aux communautés scolaires des lycées français du monde pour l’année 2024, sur Youtube. Dans son discours, elle annonce une année charnière pour le réseau et réaffirme la mobilisation de l’agence pour atteindre les objectifs du programme « Cap 2030 » voulu par Emmanuel Macron. Consciente des tensions qui peuvent parcourir le réseau tant avec les parents d’élèves (le coût des frais d’écolage) que les syndicats des professeurs (inquiets pour leur statut et par l’appel accru au secteur privé), elle propose à tous les acteurs du réseau de l’AEFE de « poursuivre le travail collégial, main dans la main, pour garantir la meilleure éducation internationale française, pour donner à nos élèves les clés pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain et pour ouvrir nos portes à un nombre grandissant d’élèves. »
CAP 2030
L’objectif est ambitieux : doubler d’ici à 2030 le nombre d’élèves accueillis dans les lycées français du monde. Donné en 2018 par Emmanuel Macron, à l’occasion de son discours sur la stratégie pour la francophonie et le plurilinguisme, ce challenge n’est pas facile à relever pour l’agence malgré sa bonne volonté encore réaffirmée par la nouvelle directrice générale.
« En tant que nouvelle directrice générale, je veux réaffirmer que le Cap 2030 est une ambition qui nous mobilise et nous pousse en avant. Depuis l’AEFE, nous sommes là pour jouer notre rôle de gouvernail pour atteindre ce Cap, malgré les difficultés et les tempêtes. »
Claudia Scherer-Effosse, directrice générale de l'AEFE
Pour y arriver, les gouvernements ont donné des moyens supplémentaires à l’AEFE afin de renforcer ses établissements, mais aussi la formation des enseignants avec la création des 16 Instituts régionaux de formation. Une plateforme dédiée, ATENA, a été ouverte. Elle permet de « gérer l’ensemble de la formation continue dans le monde ».
Mais un axe de développement du réseau de l’AEFE, choisi afin de concilier ambition présidentielle et réalité des budgets, soit s’appuyer sur le secteur privé pour ouvrir d’autres établissements et ainsi accueillir plus d’élèves, crée des tensions avec les professeurs et les parents d’élèves.
Pourtant, ce n’est pas vraiment une nouveauté puisque le réseau s’était constitué à partir d’initiatives privées comme avec la Mission laïque française (Mlf) avec qui l’agence a d’ailleurs renforcé ses relations en signant le 30 décembre 2021 un nouvel accord-cadre pour ses 110 établissements.
Cinq mois plus tôt, l’AEFE s’était engagée aussi, par un accord similaire, avec Odyssey. Le groupe, qui a ouvert ses premiers établissements en 2017, réunissant seize structures scolaires dans quinze pays du monde, traverse pour autant actuellement une crise liée à son développement rapide.
Un réseau d’excellence
L’autre ambition de la nouvelle directrice générale de l’AEFE, Claudia Scherer-Effosse, c’est aussi de maintenir le niveau d’excellence des établissements français à l’étranger.
Rappelons que le réseau d’enseignement français à l’étranger (EFE) enregistre, chaque année une moyenne d’obtention du baccalauréat supérieure à celle de l’hexagone. En 2023, l’écart s’établit à près de sept points au-dessus à la moyenne nationale. De la même manière, le ministère de l’Éducation et de la jeunesse précise que « plus de la moitié des candidats ont obtenu leur diplôme avec mention en France à la session 2023, à savoir 57 alors que ce chiffre grimpe à 82,1% dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger. La différence la plus notable se trouve dans le nombre de lycéens ayant obtenu la mention « très bien » : si le taux d’obtention pour les Français de l’Hexagone était de 9%, il était de 27,2% dans les lycées français de l’étranger.
Enfin et ce n’est pas un détail, on apprend via le rapport de l’AEFE que plus de la moitié des bacheliers AEFE se sont inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur en France en 2023. A cette grosse moitié, il faut ajouter ceux qui s’inscrivent pour leurs études supérieures dans d’autres pays.
Une vie parascolaire riche
Autre point que la nouvelle directrice générale de l’AEFE, Claudia Scherer-Effosse, a voulu souligner, c’est la richesse de la vie parascolaire dans tous les pays. Une communauté d’élèves et de parents qui ne s’arrêtent pas aux portes de l’établissement mais qui relie tous les établissements.
Cet état d’esprit est le fruit de nombreuses années de travail des bureaux parisiens de l’AEFE et des professeurs comme des personnels d’encadrement qui au fil des années ont créé l’Orchestre des lycées français du monde, le Forum des anciens élèves ou les JIJ (Jeux internationaux de la jeunesse). Des évènements que nous couvrirons comme chaque année.
Regardez les vœux de Claudia Scherer-Effosse
Auteur/Autrice
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Loic Pautou est un jeune Français parti en VIE au Vietnam et qui n'est jamais revenu. Propriétaire d'une agence de tourisme à Hanoï, il écrit aussi pour Lesfrancais.press et le Guide du Routard.
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