« C’est un peu le retour du Covid ! » Une phrase que l’on a entendue ce jour à Quito. « À partir de 18 heures, tout le monde est à la maison », nous confirme Tannya Bricard, conseillère des Français d’Equateur. Mais cette fois-ci, ce n’est pas la crainte d’un virus qui incite à ce couvre-feu. Mais bien celui des armes. « C’est du jamais vu en Equateur » nous assure l’élue consulaire. « Tout le monde est inquiet », poursuit-elle.
En Equateur : les événements de terreur se multiplient
Depuis mercredi, l’Équateur est en « état de guerre ». Un décret reconnaissant l’existence d’un conflit armé interne a été signé par le président Daniel Noboa. Depuis dimanche, après l’évasion de l’ennemi public numéro 1, « Fito », chef redouté du gang des Choneros, les événements de terreur s’enchaînent.
Cette crise sécuritaire sans précédent a notamment été marquée par une spectaculaire prise d’otages en direct sur un plateau de télévision. Les autorités du pays tentent de reprendre la main. Les forces de sécurité ont ainsi placé en détention plus de 300 personnes suspectées d’appartenir à des bandes criminelles, mais les violences se poursuivent.
« En Équateur le narcotrafic s'est incrusté dans tous les milieux de la société »
Un Français vivant dans ce pays depuis plusieurs années l’a constaté. « En Équateur le narcotrafic s’est incrusté dans tous les milieux de la société Equatorienne sans qu’aucune autorité ne prenne des décisions ». Il poursuit en indiquant que cette présence criminelle est « maintenant devenue le quotidien ici ». Pour cette personne, ce qui arrive en ce moment « n’est donc pas surprenant ».
Pour protéger nos compatriotes sur place, l’Ambassade de France à Quito a envoyé directement un message de prudence à nos ressortissants. Information confirmée par Tannya Bricard qui représente les 3.000 Français vivant dans ce pays. Deux autres élus consulaires sont aussi en relation directe avec nos compatriotes, François Andres et Yves du Parc.
Des groupes WhatsApp ont également été créés pour les Français de l’Equateur. Ces derniers ont pour objectifs d’informer l’ensemble de la communauté française dans toutes les régions du pays.
« J’appelle les Français établis en Equateur à la prudence. »
Eléonore Caroit, députée Renaissance des Français d’Amérique du Sud et Caraïbes, suit également de très près la situation. « Dans le contexte d’extrême violence que connaît l’Équateur, j’appelle les Français établis dans le pays à la prudence. » Elle reste attentive à l’évolution que connaîtra le pays. L’élue à l’Assemblée nationale nous informe qu’elle est « en contact régulier avec le poste diplomatique sur place pour venir en aide à nos concitoyens qui le nécessitent ».
Pour le moment, il n’y a aucune décision de prise, ni de recommandation particulière pour une évacuation de nos ressortissants. La volonté de quitter le pays revient à chacun en fonction de sa situation spécifique. En revanche, depuis le 9 janvier, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a recommandé aux Français envisageant un déplacement en Équateur de différer leurs projets dans toute la mesure du possible.
Auteur/Autrice
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Jérémy Michel a travaillé de nombreuses années pour des élus et a coordonné les affaires publiques européennes d'une grande entreprise française. Installé à Bruxelles depuis 2000, il est actuellement coach et consultant.
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