En attendant le jugement de Tom Felix en Malaysie et après le retour de Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie cet hiver, il reste quatre Français condamnés à mort dans le monde. Qui sont-ils ? Que peut faire la France pour eux et leurs proches ?
Nora Lalam 19 ans sans information
En Algérie, une Française, la seule femme de cette liste, se trouve dans le couloir de la mort depuis 2005. Ou c’est en tout cas ce que supposent les ONG, puisque très peu d’informations ont filtré depuis l’arrestation de cette personne, dont même le prénom relève du mystère. « Le nom de Nora Lalam est ressorti, mais on n’est pas parvenu à le confirmer », nous révèle Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l’ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM). Même les causes de son arrestation ne sont pas connues, ni même si sa peine de mort a été exécutée ou si elle est toujours en vie. Aucune information n’est remontée en 19 ans.
Chan Thao Phoumy, un Français de l’étranger
Français né au Laos, il a été condamné à mort en août 2010, par un tribunal de Canton, dans le sud de la Chine, pour fabrication, transport, contrebande et trafic de méthamphétamine. En revanche, les autorités chinoises ne communiquent pas à propos des condamnés à mort dans ses cellules. Difficile même d’assurer que l’homme est toujours en vie et enfermé en Chine. Selon le consulat de Pékin qui suit son dossier, il est dans une situation de fort isolement avec uniquement des visites consulaires.
Stéphane Aït-Idir et Redouane Hammadi, les dealers de Courbevoie
Les deux hommes originaires de La Courneuve, en banlieue de Paris, ont été condamnés à mort au Maroc en janvier 1995 pour leur participation à l’attaque d’un hôtel de Marrakech qui avait fait deux morts parmi des touristes espagnols en août 1994. À noter que les peines de mort continuent d’être prononcées dans le pays, mais un moratoire est appliqué de facto depuis 1993. Aussi, un débat national existe sur la peine de mort, et le 17 décembre dernier, le Maroc a voté à l’ONU en faveur d’une résolution pour un moratoire sur la peine de mort dans le monde.
Transfèrement ?
L’État français ayant pour politique de lutter contre la peine de mort dans le monde et dans toutes circonstances, chaque condamnation devient quelque part un enjeu diplomatique. La France, pour beaucoup de crimes, notamment ceux en Asie, est très présente. Les consulats y ont bien conscience de leur rôle et répondent présents !
En revanche, sur des sujets comme le terrorisme, particulièrement au moment de la condamnation à mort des onze ressortissants français en Irak, alors même que l’Hexagone a été durement touché par des attaques, « le pays a été moins exemplaire », selon des associations comme Amnesty.
Globalement, la lutte contre la peine de mort concernant les ressortissants français se résume en quelques points. De la prévention aux voyageurs qui se rendent dans les pays où les questions de drogue peuvent être passibles de peine de mort, à la réactivité des consulats sur place pour mettre à disposition des concernés, qui ne connaissent que rarement la législation et la langue locale, des moyens de se défendre.
Après, ça se joue dans le dialogue entre les États concernés afin, au meilleur des cas, de pouvoir mettre en place une mesure de transfèrement, qui reste encore trop exceptionnelle.
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