Dans cette chronique, on revient sur les faits qui ont marqué la vie consulaire, soit ce qui est lié à l’administration, la fiscalité et la vie associative des Français de l’étranger au cours de l’année 2022. On a retenu l’évolution de l’application de prise de rendez-vous dans les consulats, le changement de direction à ADFE-Français du Monde et les Etats généraux de la Diplomatie.
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Nouveau dispositif de prise de rendez-vous pour les consulats
Depuis plusieurs années et la pandémie les Français de l’étranger éprouvent de grandes difficultés à effectuer leurs démarches dans les administrations, de quoi « pourrir » sa « vie consulaire ». Le système de prise de rendez-vous était particulièrement critiqué. Depuis cet été, une nouvelle interface est en cours de déploiement, une application web qui vient d’être dotée d’une nouvelle option : la notification de disponibilité d’un rendez-vous au consulat.
Jusqu’à présent, même dans la nouvelle interface, il était obligatoire de revenir régulièrement sur le site de son consulat pour trouver des créneaux disponibles. En effet, ces derniers sont mis à disposition du public à un rythme propre à chaque pays, selon la décision des services consulaires locaux, si ceux accessibles étaient déjà pris, il n’y avait qu’une option, celle de revenir se connecter, encore et encore, jusqu’à trouver un rendez-vous disponible.
Un nouveau dispositif a donc été mis en place. Plusieurs consulats ont commencé à s’en servir. Pas tous, car l’option n’est pas activée par défaut, ce sont les services consulaires locaux qui doivent l’activer. Si votre consulat l’a activé, une page indiquant la possibilité de recevoir une notification de disponibilité sera visible à la place de l’écran d’indisponibilité, page bien connue de tous puisqu’elle indique que tous les rendez-vous sont pris. Si elle n’apparait pas, n’hésitez pas à écrire à votre consulat et/ou aux élus consulaires pour que l’option, bien pratique, soit mise à disposition du public sur l’interface de rendez-vous du service consulaire dont vous avez besoin.
Changement de leadership à l’ADFE-Français du monde
Parmi ceux qui animent notre vie consulaire, on ne peut ignorer les associations et en particulier les deux principales, l’UFE et L’ADFE. Et cette année, deux démissions sans précédent et une crise ouverte dans la principale association de gauche des Français de l’étranger : la présidente Claudine Lepage, ex sénatrice et pilier de l’association depuis les années 90 a décidé de tirer sa révérence dans une annonce au Bureau national datant du 22 octobre. Une démission suivie de près par celle de Philippe Moreau, son dévoué secrétaire général issu comme elle des réseaux militants de Munich. L’annonce a surpris des adhérents plutôt habitués à regarder avec distance les affaires du siège parisien et qui sont attachés à la figure respectée de cette ex enseignante spécialiste des questions éducatives et culturelles, élue en 2015 à la tête de l’association après une entrée au Sénat en 2008. La double démission n’a pas étonné cependant les membres des instances qui avaient constaté une dégradation nette de l’ambiance de travail à FDM ces dernières semaines.
Claudine Lepage, malgré l’annonce de sa démission, se voulait rassurante en nous écrivant le jour de la Toussaint que « l’association continuera à fonctionner car la continuité est assurée ». Une volonté de dédramatiser partagée par le président du groupe Ecologie et Solidarité à l’Assemblée des Français de l’Etranger, Baptiste Heintz, qui a tenu à saluer le « sincère sens des responsabilités » de Philippe Moreau et Claudine Lepage qui « ont préféré céder leurs places » alors qu’ils ne se retrouvaient pas dans la nouvelle orientation attendue de l’association. Au fond beaucoup réalisent aujourd’hui qu’il ne sera pas simple de remplacer une personnalité aussi expérimentée que Mme Lepage. Les militants ont visiblement été nombreux à lui rendre hommage sur le forum de l’association. Comme un parfum de regrets ? Claudine Lepage et Philippe Moreau resteront membres du conseil d’administration, leur démission ne concernant que leurs rôles au sein du Bureau. Une influence conservée dans les instances qui pourrait être utile pour conseiller (ou recadrer?) la nouvelle équipe dirigeante.
Crise ouverte au quai d’Orsay
Au coeur de la vie consulaire, il y a bien sûr ceux qui font le lien avec la France, soit les diplomates et le personnel des consulats. Et cette année, fait inédit, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a lancé vendredi 28 octobre les “États généraux de la diplomatie”. Le Président de la République, Emmanuel Macron, les avait annoncés à la fin de l’été. L’objectif de la tenue de ces États généraux de la diplomatie est de répondre aux attentes de la profession alors qu’une réforme ouvrant les métiers de la diplomatie à des personnalités publiques sème la discorde entre le corps diplomatique et le gouvernement, entraînant même une grève historique en juin.
Plus qu’une simple disposition administrative, les fonctionnaires formés à la diplomatie pourraient être non seulement contraints de la quitter pour poursuivre leur carrière, éventuellement dans d’autres ministères, mais aussi faire face à la concurrence, pour des postes en ambassade, de non-diplomates. Une décision qui fut mal comprise par les concernés. Nous avons reçu en novembre Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations unies à Genève, rapporteur général de ces États généraux de la diplomatie, et le secrétaire général Florian Escudié.