Chaque année, à Cannes en mai, le tapis rouge devient le lieu de rassemblement des plus grandes stars, des acteurs et actrices du monde entier. En 2025, ils marqueront, encore une foi, de leur présence la Croisette pour cette édition exceptionnelle. Alors que le Festival du Film 2025 s’ouvre ce mardi 13 mai, on fait un zoom sur les artistes français en compétition pour ce Cannes 2025.
Juliette Binoche, une présidente pour apaiser les esprits
En 2025, certains prédisent une quinzaine à la « mai 68 », car le Festival de Cannes se déroulera cette année sur fond de bouleversements géopolitiques, culturels et sociaux d’une ampleur inédite, qui seront difficiles à éviter dans les salles de projection et en dehors. Et pour gérer tout ça, la présidence du jury a été confiée à Juliette Binoche.
L’actrice est une des seules françaises à être connue internationalement, ayant reçu un oscar à Hollywood pour le Patient anglais. Mais cette artiste est bien plus complète, elle compte quelque 70 films et 40 années de curiosité artistique depuis son premier grand rôle dans Rendez-vous d’André Téchiné, présenté sur La Croisette en 1985. Quatre décennies l’ont transformée en star internationale, initiant collaborations inattendues et scénarios qui lui tiennent à cœur. Elle est récompensée du Prix d’interprétation à Cannes en 2010 pour son rôle dans Copie Conforme d’Abbas Kiarostami. Après ce cinquième film avec la comédienne présenté en Sélection officielle, quatre suivront jusqu’à La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng en 2023. Après une pause en 2024, elle revient donc sur la Côte d’Azur.
Depuis la scène de l’amphithéâtre des frères Lumière, elle ouvrira le rendez-vous international le plus médiatique au monde (depuis 30 ans, hors année des JO) avant de laisser place à Mylène Farmer qui interprétera un titre inédit. Cette cérémonie, décidément très bleu, blanc, rouge, se conclura avec la comédie romantique Partir un jour, premier long-métrage d’Amélie Bonnin, avec Bastien Bouillon et Juliette Armanet.
3 films trois en langue française en compétition
Dès le lendemain, le marathon des projections commencera pour les festivaliers. Et on note que cinq films français ou de coproduction majoritaire française représenteront le cinéma français en compétition, parmi lesquels trois en langue française, et deux réalisés par des femmes.
Julia Ducournau, Palme d’or 2021 avec Titane, présentera ainsi son 3e long-métrage, Alpha, avec Tahar Rahim et Golshifteh Farahani.
Pour la troisième fois en compétition après Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) et Lemming (2005), Dominik Moll, encore auréolé du triomphe public de La Nuit du 12 (Cannes Première 2022), présentera Dossier 137, un polar avec Léa Drucker.
Hafsia Herzi revient de son côté, quatre ans après Bonne mère (Un certain regard), avec La Petite Dernière, adaptation du roman éponyme de Fatima Daas.
Des cinéastes issus de tous les continents présenteront également en compétition des films coproduits – minoritairement – par la France : Luc et Jean-Pierre Dardenne, Tarik Saleh, Chie Hayakawa, Bi Gan, Mario Martone, Kleber Mendonça Filho, Joachim Trier, Oliver Laxe et Jafar Panahi.
Cannes, au-delà du tapis rouge
Le saviez-vous, il y a plusieurs tapis à Cannes, le rouge que l’on connait tous qui se déploie sur l’entrée principale donnant accès au principal amphithéâtre consacré aux inventeurs (français) du 7ème art, les frères lumières. Mais il en existe aussi des bleu, vert et même jaune, chaque couleur étant attachée à une compétition dite des sections parallèles. On en fait un rapide tour pour les Français de l’étranger qui auraient la chance d’être la baie cannoise.
Côté Quinzaine des Cinéastes, après l’ouverture en hommage à Laurent Cantet, dont le film réalisé par Robin Campillo, Enzo, sera présenté, la sélection permettra de découvrir les nouveaux films de Antony Cordier, Julia Kowalski et Thomas Ngijol, ainsi que deux premiers films, signés Louise Hémon et Prïncia Car.
À la Semaine de la Critique, qui s’ouvrira et se conclura par deux films français (L’Intérêt d’Adam de Laura Wandel en ouverture, et Planètes de Momoko Seto en clôture), la sélection proposera notamment deux premiers films français majoritaires, Nino de Pauline Loquès et Imago de Déni Oumar Pitsaev.
Enfin, à l’ACID (association du Cinéma indépendant pour sa diffusion), signalons le retour de Sophie Letourneur et Philippe Katerine avec L’Aventura, les seconds longs-métrages d’Aurélien Vernhes-Lermusiaux et du trio Anton Balekdjian/Mattéo Eustachon/Léo Couture, ainsi que deux documentaires signés Sepideh Farsi et Sylvain George.
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Directeur de publication et rédacteur en chef du site lesfrancais.press
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