Bruxelles s’attaque aux escroqueries en ligne sur le COVID-19

Facebook, Google, Amazon, Alibaba ou eBay doivent réagir face à la « prolifération de techniques de marketing trompeuses » qui exploitent à des fins économiques la peur générée par le coronavirus chez les consommateurs.

Dans une lettre du 23 mars, le commissaire européen à la justice et à la protection des consommateurs, Didier Reynders, appelle les plateformes en ligne à retirer de leurs sites les publicités mensongères pour des produits qui prétendent prévenir ou guérir le coronavirus.

« Il est dans l’intérêt des opérateurs de plateformes comme vous de garantir un environnement sûr aux utilisateurs, en éliminant les risques que les pratiques commerciales illégales font courir aux consommateurs, déjà fragilisés par l’actualité tragique qui touche l’Union et le reste du monde », indique le Belge dans sa lettre.

Afin de régler ce problème, Didier Reynders invite les plateformes à prendre des mesures correctives en « enlevant tout contenu illégal ». La législation européenne oblige les plateformes opérant au sein de l’UE à prendre de telles mesures lorsqu’elles constatent que des activités illégales ont lieu sur leurs sites Web.

La lettre fait suite à la position commune adoptée la semaine dernière par le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC), constitué d’autorités publiques nommées par les États membres. Dans cette déclaration, le réseau CPC met en exergue les violations du droit européen de la consommation les plus fréquemment dénoncées dans le cadre de l’épidémie de coronavirus au sein de l’UE.

Ces violations consistent en des allégations infondées selon lesquelles certains produits peuvent contribuer à éradiquer le virus, mais aussi des techniques de vente forcée et une tarification excessive de certains articles.

Des consommateurs partout en Europe sont aussi victimes de tentatives de phishing par e-mail, dans lesquels ils se voient proposer des remèdes miracles contre le coronavirus.

Le directeur de l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA), Juhan Lepassaar, a récemment souligné ce problème dans un article de blog, où il prévient que « les e-mails qui présentent une image d’urgence ou de conséquences graves [concernant l’épidémie de coronavirus] ont de fortes chances d’être [des tentatives] de phishing ».

Il y a peu, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle aussi publié une série de lignes directrices dans lesquelles elle conseille aux citoyens de se méfier des cybercriminels qui se font passer pour des autorités sanitaires légitimes partout dans le monde.

Parallèlement, la commission américaine du commerce (FTC) a également donné des instructions sur les moyens de repérer les potentielles tentatives d’escroquerie dans le cadre de la crise sanitaire.

La semaine dernière, Mark Warner et Richard Blumenthal, deux sénateurs américains, ont fait pression sur la FTC pour qu’elle prenne des mesures contre Google, qui continuait à diffuser des publicités pour des masques « de protection » censés empêcher toute contamination par le virus.

« Google a fait savoir à plusieurs reprises aux consommateurs que ses politiques interdisent les publicités pour des produits comme les masques de protection », ont indiqué les sénateurs dans une lettre conjointe.

« Et pourtant, l’entreprise ne semble pas prendre la moindre mesure pour faire respecter cette politique ».

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