Au Brésil, la démocratie s’enracine. Depuis 2002 et la première élection de Luiz Inácio Lula da Silva dit Lula, le jeu des élections et de l’alternance politique se sont ancrés dans la vie politique du géant d’Amérique du sud comme le démontre la forte participation. Cependant le second tour s’annonce comme le « grand oral » du peuple brésilien. Est-ce que la campagne va rester non violente même si elle est rugueuse entre les deux candidats aux antipodes de l’échiquier politique ? Est-ce que les électeurs brésiliens vont accepter le résultat des urnes ? Des questions au coeur des préoccupations des Français de l’étranger.
Pour bien comprendre les enjeux et sonder la communauté française du pays, on a reçu Bertrand Dupont, le président des Bretons de Sao Paulo et de l’UFE du Brésil. Ce Français installé de longue date au Brésil est aussi élu des Français du Brésil – Sud.
Une élection finalement pas si facile pour Lula
Le président brésilien sortant Jair Bolsonaro a créé la surprise dimanche en talonnant le leader de la gauche Luiz Inácio Lula da Silva au premier tour de l’élection présidentielle. Un résultat bien loin des annonces de victoire au premier tour qu’annonçaient les médias européens.
« Les sondages se sont trompés. Ils annonçaient 51% contre 36%. La différence est énorme. Personnellement j’étais réservé, en particulier depuis les manifestations de soutien au président Bolsonaro. »
Bertrand Dupont, élu des Français du Brésil
Mais un second tour, c’est aussi le signe d’un débat public libre et intense, une bonne nouvelle. Mais cela n’empêche pas qu’entre Bolsonaro et Lula, le duel s’annonce très incertain. Un duel au couteau se prépare entre les deux ennemis. Ils auront trois semaines de campagne d’ici au second tour, le 30 octobre, pour convaincre leurs compatriotes.
Interrogé par la presse, Bolsonaro s’est abstenu de lancer ses habituelles attaques contre le système électoral ou les juges de la Cour suprême et a reconnu qu’il y avait «une volonté de changement d’une partie de la population. Mais certains changements peuvent mener au pire», a-t-il mis en garde.
Le président brésilien a aussi réussi à faire élire une vague de gouverneurs, sénateurs et députés, montrant un enracinement des valeurs ultra-conservatrices incarnées par le bolsonarisme, séduisant notamment le stratégique électorat évangélique. Le président a également déversé des milliards en aides sociales pour les plus pauvres à quelques mois de l’élection pour faire oublier sa gestion calamiteuse de la crise de la Covid-19 qui a fait près de 700.000 morts, et la faim qui affecte 30 millions de Brésiliens.
Une campagne très longue
Avec Bertrand Dupont, on s’immerge dans l’ambiance de la campagne. On en profite aussi pour découvrir le système électoral du Brésil. Vote électronique, second tour éloigné de 4 semaines, gestion des fuseaux horaires… l’élu consulaire nous explique tout.
Evidemment, on se demandera quel regard portent les 40 000 Français résidant au Brésil sur ces élections et quels sont les enjeux pour eux ?