Bourses scolaires AEFE 2025 : chiffres clés et retours d'expérience

Bourses scolaires AEFE 2025 : chiffres clés et retours d'expérience

Au sein du réseau de l’AEFE, la scolarité est payante. Les frais d’écolage augmentent d’ailleurs quasiment chaque année. Cependant, il existe un système pour aider les familles françaises dans le financement de l’école de leurs enfants. Après un processus d’étude des dossiers, c’est la Commission nationale des bourses scolaires (CNB) qui statue sur chaque demande. Celle-ci a eu lieu il y a quelques jours. Chiffres clés et témoignages.

Bourses scolaires : un système d’aides pour les familles françaises

En 2024, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) regroupe, sous différents statuts, 600 établissements homologués répartis dans 138 pays, accueillant plus de 398 000 élèves, dont 30 % sont de nationalité française.

C’est à ces derniers que s’adresse le système de bourses scolaires. Bien entendu, tous ne peuvent en bénéficier : l’attribution des aides est soumise à plusieurs critères précis. Ceux-ci font d’ailleurs actuellement l’objet de débats dans le cadre des Assises de la protection sociale des Français de l’étranger, qui se poursuivent jusqu’en octobre 2025. Si vous souhaitez proposer des évolutions pour ce dispositif, il vous est d’ailleurs possible d’apporter votre contribution en ligne en cliquant ici

Scolaide par l'AEFE
Scolaide par l'AEFE

Cette année une nouvelle plateforme digitale avait été mise en place pour aider les familles à déposer leur demande de bourses scolaires. Mais cet espace numérique, appelé Scolaide, a connu quelques soubresauts, ce qui a pu retarder l’étude des dossiers. Cependant, la Commission nationale des bourses s’est finalement tenue il y a quelques jours, et a rendu son verdict.

Bourses scolaires : des montants à la baisse

Dans un contexte budgétaire tendu, le montant global alloué aux bourses scolaires s’élève en 2025 à un peu plus de 105 millions d’euros, contre plus de 107 millions en 2024. Les bourses dédiées aux AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) sont également revues à la baisse, passant de 2,41 millions d’euros en 2024 à 1,89 million d’euros en 2025.

 

« Concernant les bourses scolaires, le manque de visibilité et l’instabilité des critères conduisent les familles à s’autoexclure »

Ainsi, face à la hausse continue des frais de scolarité, à la diminution des enveloppes allouées aux bourses et à des critères d’attribution jugés instables, le mécontentement grandit notamment parmi les représentants des parents d’élèves.

Bourses scolaires : la position des parents d’élèves et des syndicats de professeurs

Du côté de la FAPEE (Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger), le compte n’y est donc pas : Après avoir rappelé « le contexte manifestement douloureux de la mise en œuvre du logiciel Scolaide », cette fédération a, au cours de Commission nationale des bourses souligné « le manque de visibilité et l’instabilité des critères (qui) conduit les familles à s’autoexclure. » 

Analyse que rejoignent également les syndicats de professeurs SNES – FSU qui ont aussi demandé au cours de cette même réunion qu’une étude fine soit menée pour en déterminer les causes liées à la baisse du nombre de familles – et donc d’élèves – bénéficiaires de l’aide à la scolarité, tout en craignant que, dans certains cas, il s’agisse d’ « autocensure » de la part de familles qui ne font pas de dossier. »

Ecole du réseau AEFE - © Alvaro Portillos
Ecole du réseau AEFE © Alvaro Portillos

Outre ce point, la FAPEE, après avoir « salué le travail des équipes de l’Agence pour préparer la CNB » a insisté sur un autre point : « l’État français a le devoir de garantir une information claire et complète des citoyens sur leurs droits ou toutes décisions administratives (…) Dans cet esprit, (nous) rappelons notre opposition totale à l’application, dès cette année, du critère d’un taux de handicap de minimum 50% pour bénéficier de la bourse AESH quand cette information n’était pas connue des familles. » Ajoutant : « cela a pu conduire des familles à avancer le salaire d’une AESH pour laquelle elles ne seront jamais remboursées. »

« Le réseau AEFE se transforme en écoles de riches. La hausse continue des frais de scolarité, couplée à l’insuffisance chronique des enveloppes budgétaires pour les bourses scolaires, éloigne de plus en plus de familles de classe moyenne ou modeste »

Du côté de la FCPE, (Fédération nationale des conseils des parents d’élèves des écoles laïques) la position est également en opposition avec les montants proposés : « Nous insistons également sur le fait que la mixité sociale, valeur essentielle du réseau AEFE, est aujourd’hui gravement menacée dans nombreux établissements en gestion directe,» a indiqué son représentant. Tout en poursuivant : «  Le réseau se transforme en écoles de riches. La hausse continue des frais de scolarité, couplée à l’insuffisance chronique des enveloppes budgétaires pour les bourses scolaires, éloigne de plus en plus de familles de classe moyenne ou modeste des établissements français à l’étranger. »

Bourses scolaires - Crédit : Lycée Chateaubriand Rome
Bourses scolaires © Lycée Chateaubriand Rome

Cette même fédération souhaite « un recalibrage sérieux et ambitieux du dispositif des bourses, pour qu’aucun élève français à l’étranger ne soit privé de sa scolarité dans le réseau public pour des raisons financières. » Cette évolution du système des bourses scolaires pourrait alors s’effectuer au sein d’un groupe de travail annoncé « sur les aides à la scolarité » qui se constituera prochainement et que la FAPEE appelle de ses « vœux depuis plusieurs années. »

Bourses scolaires : une évolution nécessaire

C’est donc tout un système qui semble à revoir, tout en préservant l’esprit de ce dispositif. Pour la sénatrice des Français établis hors de France Hélène Conway-Mouret souligne que « les bourses scolaires sont un rempart contre la reproduction des inégalités. Elles ont été conçues pour garantir que l’école républicaine reste accessible à toutes les familles françaises, où qu’elles vivent et quel que soit leur profil socio-économique. Il faut renforcer ce dispositif, pas l’affaiblir. »

Entre hausse des frais de scolarité et baisse des bourses : l’équation devient intenable pour trop de familles qui doivent s’engager pour plusieurs années »

Entre « hausse des frais de scolarité et baisse des bourses : l’équation devient intenable pour trop de familles qui doivent s’engager pour plusieurs années ». L’ancienne ministre PS est ainsi préoccupée : « Nous risquons de les perdre, notamment les classes moyennes, et ainsi de faillir à notre promesse républicaine. Ce sont les besoins sur le terrain qui doivent dicter les budgets, et non pas des arbitrages à Paris. »

Outre la nécessaire évolution demandée par de nombreux acteurs pour ce dispositif d’aides au sein du réseau AEFE, cette année plus de 13.000 familles et près de 20.000 élèves français seront soutenus par le système des bourses scolaires.  Un chiffre que beaucoup souhaitaient toutefois voir augmenter. »

Auteur/Autrice

  • Jérémy Michel est rédacteur en chef adjoint du média Lesfrancais.press. Il est également coach en développement personnel et formateur en communication. Jérémy a auparavant travaillé au sein de diverses institutions politiques françaises et européennes. Il a aussi été en charge des affaires publiques d’un grand groupe spécialisé dans la santé.

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