Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi (31 janvier) un projet de loi pour tourner plus vite la page des législations héritées de l’Union européenne, deux ans après un Brexit dont les bénéfices tardent à se concrétiser.
Aujourd’hui en position extrêmement délicate à cause d’un scandale de fêtes organisées à Downing Street sous confinement, le dirigeant conservateur de 57 ans veut convaincre des vertus du Brexit, dont la réalisation après des années de paralysie politique post-référendum a été la clé de son triomphe électoral en décembre 2019.
Ce nouveau projet de loi « libertés du Brexit » (Brexit Freedoms) vise à faciliter le processus déjà en cours pour modifier ou abandonner et remplacer les lois héritées de l’Union européenne.
Selon le gouvernement, ces réformes vont permettre de faire économiser un milliard de livres sterling (1,2 milliard d’euros) aux entreprises britanniques en « paperasserie » et « fardeau réglementaire ».
Mais nombre de ces entreprises se plaignent des obstacles créés par le Brexit. Selon une enquête du secteur manufacturier britannique publiée récemment, deux tiers des entreprises interrogées estiment que le Brexit a entravé, à des degrés divers, leur activité. La moitié d’entre elles craignent d’être confrontées à de nouvelles difficultés cette année, avec la pleine entrée en vigueur des contrôles douaniers.
Saluant le Brexit comme « un moment historique et le début d’un nouveau chapitre enthousiasmant pour notre pays », le Premier ministre Boris Johnson affirme dans un communiqué que son projet de loi permettra de « libérer encore les avantages du Brexit et faire en sorte que les entreprises puissent dépenser davantage de leur argent pour investir, innover et créer des emplois »
Loin de partager cet enthousiasme, le gouvernement écossais (indépendantiste) exhorte Londres à résoudre les problèmes auxquels le secteur de l’alimentation est confronté : manque de main-d’œuvre et paperasse.
« Depuis deux ans, le Brexit a échoué à apporter le moindre bénéfice aux populations écossaises rurales », a déclaré la ministre chargée de ce dossier au gouvernement local, Mairi Gougeon, dans un communiqué.
Face aux pénuries de main-d’œuvre, le gouvernement écossais demande des visas de deux ans et affirme que les 30 000 visas pour les travailleurs saisonniers annoncés fin décembre par le gouvernement britannique sont bien loin des 55 700 jugés nécessaires par les syndicats du secteur en Grande-Bretagne.
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