Comme chaque année, la direction des Français de l’étranger a publié son rapport sur l’action consulaire. Derrière ce terme, on retrouve la vie citoyenne mais aussi quotidienne des Français de l’étranger. On a résumé le document pour vous permettre d’avoir une vue panoramique de l’action de la France pour ses expatriés.
2,8 % d’inscrits en plus
Les Français en expatriation sont sensés s’inscrire au registre consulaire. Une démarche qu’à peine la moitié de nos compatriotes font. Pourtant l’inscription au registre consulaire est un vrai gage de sécurité pour les Français de l’étranger. En effet, en étant inscrit(e) auprès de votre consulat, vous vous assurez qu’en cas de crise (guerre, catastrophes naturelles ou économiques) d’être pris en charge par les autorités françaises. En sus, en étant inscrit, vous obtenez le droit de voter pour les élections consulaires, législatives et présidentielle comme expatrié(e).
Ainsi, les données du registre sont à manier avec précaution. Elles ne permettent pas de connaitre exactement les flux de personnes, n’étant renseignées que de façon volontaire. Par ailleurs, les Français qui mettent fin ou qui ne renouvellent pas leur inscription au registre ne sont pas tenus d’en préciser le motif.
D’ailleurs, cette année l’administration a observé une augmentation de 2,8 % par rapport à 2023 (1 692 978 inscrits au 1er janvier 2023). En effet, Au 31 décembre 2024, le nombre d’inscrits au Registre des Français établis hors de France s’élevait à 1 741 942. En parallèle, le nombre d’électeurs inscrits sur la Liste électorale consulaire (LEC) s’élève à 1 617 523 au 1er janvier 2025. Soit une augmentation de 3,92% par rapport à 2024. Les Français de l’étranger se sont donc mobilisés pour mettre à jour leur inscription au cours de l’année électorale 2024.
En effet, il est possible de garder comme lieu de vote son ancienne commune de résidence ou celle de naissance. Un choix que bon nombre d’expatriés avaient fait. Mais dans le contexte politique actuel, afin de s’assurer de faire entendre sa voix, ils sont nombreux à avoir décidé de s’inscrire comme électeurs dans leur circonscription de Français de l’étranger (il en existe 11) afin de pouvoir participer aux élections qui peuvent surgir à tout moment comme la dissolution de l’été 2024 l’a prouvé.
Suisse, États-Unis, Royaume-Uni, Belgique et Canada
L’administration consulaire dans son rapport fait aussi ressortir le « quinté » gagnant de l’expatriation. Quels sont donc les pays où s’expatrient nos compatriotes ?
Sur ce point pas de surprise, c’est le même classement depuis des années avec dans l’ordre Suisse, États-Unis, Royaume-Uni, Belgique et Canada.
On dénombre 171 884 inscrits pour la Suisse, 159 357 inscrits pour les États-Unis, 141 065 inscrits pour le Royaume-Uni, 123 226 inscrits pour la Belgique et enfin 118 772 inscrits pour le Canada. Ces 5 pays représentent 40,5 % de la communauté française inscrite au registre dont 31,8% de binationaux. Notons que la première circonscription en termes d’électeurs est désormais le Bénélux qui tacle ainsi le Royaume-Uni et les pays scandinaves.
À l’échelle régionale, la communauté française se répartit de la façon suivante :
- Europe (UE et hors UE) : 48,31%
- Amériques et Caraïbes : 21,18%
- Afrique du Nord et Moyen-Orient : 15,8%
- Asie-Océanie : 7,3%
- Afrique subsaharienne et Océan indien : 7,41%
Autre constat de l’administration : « la communauté française à l’étranger est installée de façon durable ». En effet, 1 232 097 de Français inscrits sont depuis plus de 5 ans dans la même circonscription consulaire et 141 639 depuis moins d’un an.
400 000 mineurs
L’administration consulaire a, aussi, dans son rapport, étudiait la répartition par classe d’âge des Français de l’étranger. Une donnée qui casse les aprioris sur les expatriés. Les retraités, souvent assimilés à des évadés fiscaux, comme les jeunes adultes, eux souvent vue en France comme des aventuriers, ne constituent pas le cœur de la communauté des Français de l’étranger. Ils représentent, respectivement, 22% et 16% de la population.
Ce sont, donc, bien les familles, portées par des actifs, qui sont le cœur du phénomène d’expatriation. Preuve que les cursus français sont des atouts comme nos savoir-faire, le monde réclame nos travailleurs. Et ces derniers en profitent alors que la France se bat avec ses crises économiques depuis près de 50 ans.
Mais le corolaire, que n’ont pas anticipé l’administration comme les gouvernements, c’est le nombre de mineurs à l’étranger qui a explosé. Les moins de 18 ans représentent désormais 23% des inscrits soit près de 400 000 jeunes Français. Vous le savez, l’école de la République transmet ce bassin de valeurs que nous partageons.
D’ailleurs, lors de notre consultation qui avait pour thème « Être Français, c’est quoi ? » , les répondants, à 73,27%, ont considéré qu’adhérer à ces valeurs est une condition indispensable pour se dire Français. Et pourtant, pour la grande majorité de ces jeunes Français qui ont suivi leurs parents en expatriation l’accès aux écoles françaises leur est impossible du fait des couts de scolarité. Chiffres à l’appui, c’est un sujet qui devient prioritaire, peut-on laisser près d’un demi-million de mineurs en dehors du périmètre de l’Éducation nationale ?
