Baccalauréat des expatriés : le casse-tête

Baccalauréat des expatriés : le casse-tête

Inde, Philippines, Cambodge mais aussi Irlande et Ontario, les régions ou pays en plein confinement sont encore nombreux. Pourtant les épreuves du Baccalauréat approchent.. Comme en France, les aménagements ont été nombreux un peu partout dans le monde. Trop pour certains, qui reprochent au gouvernement d’avoir dénaturé l’examen. Cependant, l’organisation des quelques épreuves encore présentes reste un casse-tête pour l’administration mais aussi les professeurs.

« Ce qui est complexe c’est l’hétérogénéité des situations, en raison de l’avancée de l’épidémie mais aussi suivant les réactions des pays face à l’apparition de nouveaux cas ou de nouvelles vagues. Il est important de faire confiance à l’expertise locale et au dialogue social. Les représentants des personnels de l’UNSA Éducation ont participé activement à la rédaction de protocoles sanitaires adaptés et tenant compte de la législation locale. Nous accompagnons nos adhérents en ce sens.« 

Adrien Guinemer Conseiller national « Hors de France » : AEFE, MLF, MEAE

Les aménagements mis en place

Pour les candidats qui ne sont pas autorisés, dans leur pays de résidence, à se déplacer dans leur centre d’examen pour passer leurs épreuves terminales du baccalauréat, des aménagements ont été fixés par l’Éducation nationale avec une forte proportion de notations en continue, ne laissant plus qu’1 à 3 examens en place selon les pays.

Après avoir été longuement et fortement refusé, tant par les enseignants que par les lycéens, et leurs syndicats respectifs, le contrôle continu est désormais plébiscité, par les mêmes. Ceux qui étaient révulsés par la perspective de l’introduction d’une dose (même faible) de contrôle continu se mobilisent aujourd’hui pour que le bac soit attribué selon cette seule modalité d’évaluation comme en 2020.

Certes, les candidats bacheliers de cette année ne sont plus à strictement parler les « mêmes » que ceux des joursd’avant la réforme « Blanquer », et de la Covid-19. Mais la nouvelle place du contrôle continu dans une perspective d’évaluation finale pose la question du maintien d’un examen comme le Baccalauréat. Cependant, le corps professoral plaide pour une refonte et harmonisation de ce mode de notation si il devait devenir la référence.

« Le contrôle continu est une bonne mesure. Mais le SE-Unsa plaide pour une évaluation continue qui devienne plus qualitative et plus certificative, fruit d’un travail collectif en amont surtout, et en aval de l’évaluation. La réforme du baccalauréat complexifie considérablement les statuts et rythmes de l’évaluation, entre contrôle continu, épreuves communes, de spécialité, épreuves finales ou non, à échéances variées.
Un contrôle continu de qualité, plus lisible, permettrait de guider plus sereinement les élèves vers les attendus en faisant baisser la pression évaluative, et de l’inscrire comme une course de fond, et non comme une course d’obstacles. Il doit être revalorisé comme mode d’évaluation car il est, de fait, le support essentiel de l’orientation des élèves dans l’enseignement supérieur. De la reconnaissance par tous les acteurs de sa qualité dépendra la suppression de la mention du lycée d’origine dans Parcoursup, gage de démocratisation de notre système scolaire. »

Adrien Guinemer Conseiller national « Hors de France » : AEFE, MLF, MEAE

Pour l’épreuve de philosophie, la moyenne du contrôle continu sera aussi retenue. Mais concernant le Grand Oral, maintenu en France en présentiel, l’épreuve sera organisée par des «moyens de communication audiovisuelle, validés par les services académiques de rattachement», précise la foire aux questions du site du ministère. De telles mesures, justifiées par «un cas de force majeur», est-il ajouté.

Toutes les sessions en juin

Un décret datant du 1er février, «relatif aux épreuves de remplacement du baccalauréat général et du baccalauréat technique à compter de la session 2021», prévoyait l’organisation des épreuves de remplacement. Il y est stipulé que les élèves qui n’auront pas pu passer les épreuves terminales en juin «présenteront les épreuves de remplacement en septembre».

Ce report entrainerait de nombreux problèmes pour les élèves pour leur entrée dans le monde universitaire: qu’en sera-t-il si l’examen est reporté? Devront-ils faire une année sabbatique? Ou auront-ils des places réservées dans l’optique d’une rentrée décalée exceptionnellement?

Finalement, la semaine dernière, l’AEFE et le ministère de l’Education nationale se sont ravisés, tous les élèves passeront le Bac en juin, d’une façon ou d’une autre. Une sessions qui sera surveillé comme le lait sur le feu.

Auteur/Autrice

  • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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