Avec Boris Johnson, le Royaume-Uni fait un pas supplémentaire vers le « hard Brexit »

Boris Johnson remplacera la Première ministre britannique Theresa May le 24 juillet après avoir confortablement remporté l’élection au sein du parti des conservateurs.

Boris Johnson a été désigné leader du parti conservateur le 23 juillet avec 66 % des voix, contre 33 % pour son rival, le secrétaire d’État aux affaires étrangères, Jeremy Hunt. Au total, 159 320 membres du parti conservateur ont participé au vote.

Dans un court discours de victoire, l’ancien maire de Londres a promis de « construire une grande société » et s’est engagé à réconcilier pro- et anti-Brexit.

« Nous savons que nous pouvons y arriver », a-t-il déclaré, ajoutant que son slogan de campagne était « concrétiser le Brexit, unir le pays et vaincre Jeremy Corbyn, ce que nous allons faire ».

« La campagne est finie, le travail commence. »

Le résultat n’est pas surprenant puisque Boris Johnson était donné favori pour succéder à Theresa May depuis qu’elle a annoncé son intention de démissionner en mai dernier.

Dans une campagne dominée par le Brexit, Boris Johnson et Jeremy Hunt avaient tous deux promis de sortir le Royaume-Uni de l’UE avec ou sans accord le 31 octobre.

Malgré sa nette victoire au sein des membres du parti conservateur, Boris Johnson fera face aux mêmes difficultés que sa prédécesseure : il va devoir gouverner avec une faible majorité, un pays et un parti divisés. Lorsque le résultat a été annoncé, les militants de la campagne People’s vote, qui réclament un vote du peuple sur l’accord du Brexit, manifestaient devant la salle à Westminster.

Pendant sa campagne, Boris Johnson a déclaré que chaque membre de son cabinet devra « se réconcilier » avec l’idée d’un Brexit sans accord, ce qui a poussé plusieurs ministres à démissionner, comme la ministre de l’Éducation, Anne Milton, qui s’est dite très inquiète de la gouvernance de Boris Johnson. « Je crois fermement que le parlement doit continuer à jouer un rôle central dans l’approbation d’un accord et que nous devons quitter l’UE de manière responsable. »

Boris Johnson n’exclut pas la possibilité de suspendre le parlement, où une majorité de députés s’oppose à un Brexit sans accord, afin de forcer une sortie de l’UE le 31 octobre.

« Il y a une majorité claire dans la Chambre des communes qui ne veut pas quitter l’UE sans un accord, et je pense que cela deviendra très clair cet automne », a indiqué le ministre de la Justice, David Gauke.

Rory Stewart, secrétaire d’État au développement international, s’est joint au ministre des Finances, Philip Hammond et au ministre de la Justice, David Gauke, pour dire qu’il préférait démissionner avant que le nouveau Premier ministre ne prenne ses fonctions plutôt que servir dans son gouvernement.

Le nombre de Tories rebelles expose Boris Johnson à un possible vote de défiance dans les prochains mois. Des élections générales à l’automne sont donc très probables.

Le nouveau Premier ministre a promis de rapidement chercher à renégocier des parties de l’accord de retrait de l’UE, ce qui a été rejeté à maintes reprises par les dirigeants européens.

« Un Brexit sans accord serait une tragédie, pour toutes les parties, pas seulement pour les Royaume-Uni », a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. « Nous allons tous en pâtir si ça arrive. »

Frans Timmermans a par ailleurs accusé Boris Johnson de « jouer un rôle » avec le Brexit. « Je vous invite à jeter un œil à ce qu’il écrit depuis des années. Il a mis beaucoup de temps à décider s’il était pour ou contre l’UE. »

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