Peu le savent mais « Motown », la capitale mondiale de l’automobile commença comme un modeste fort fondé par un aventurier français. Détroit, principale ville du Michigan sur les bords des lacs St Clair et Erie, fut en effet fondée par Antoine de Lamothe-Cadillac.
Etonnant destin que celui de ce visionnaire, faux aristocrate qui se forgea une nouvelle identité lors de son arrivée dans le nouveau monde à 25 ans en 1673. Après avoir arpenté ces nouveaux territoires qui comptaient des colonies anglaises, hollandaises, françaises, avoir été gouverneur dans le Maine et commandant dans l’Ohio, fonda le fort Pontchartrain du Détroit en 1701. Près de 60 ans durant et avant sa prise par les Anglais, Détroit se développa bon an mal an.
Une ville dont le dévelopement est depuis toujours en dents de scie
Visionnaire, Antoine de Lamothe-Cadillac prophétisa que Détroit, en raison de son emplacement stratégique dans la région des grands lacs, se développerait. Pour autant, en 1740, seul 100 familles s’étaient installées dans la colonie. Les hivers rudes de cette région au climat continental et les tensions entre les puissances coloniales expliquent en partie cela.
Le 19ème et le 20ème siècle virent Détroit bénéficier d’une croissance exponentielle. Henry Ford y construisit sa première usine en 1896. De nos jours toujours, Ford, General Motors et Chrysler y ont leur siège et d’importantes usines. La marque Cadillac y fut crée en hommage au fondateur de la ville.
Détroit subit cependant de plein fouet dans la seconde partie le déclin du secteur automobile, la concurrence japonaise, la délocalisation. La population aisée, souvent blanche, fuit en banlieue laissant dans un centre ghettoisé une population noire, pauvre, livrée à elle même. Le nombre d’habitants tomba à moins de 700 000 habitants et le taux de criminalité explosa.
Faillite en 2013, renaissance partielle depuis
La pire période fut atteinte en 2013 quand, incapable d’assumer 18 milliards de $ de dette, fut déclarée en faillite. Des pans entiers de la ville, désertés, donnèrent lieu à des images spectaculaires d’une ville fantôme. Une horde d’artistes bohèmes, attirés par les prix plus qu’abordables et une ambiance décalée. Depuis lors, Détroit semble renaitre, notamment grâce au renouveau des 3 grands de l’automobile et la rénovation du centre-ville. Antoine de Lamotte-Cadillac ne reconnaitrait sans doute pas la ville qu’il fondant il y a plus de 3 siècles.
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