Des terrasses vides, des équipes au chômage technique, un secteur soutenu par l’Etat mais des responsables souvent au bord de la crise de nerf, la réouverture des bars et restaurants en juin 2021 aura rappelé à tous la fonction sociale et économique vitale de ce secteur. Sans bars moins de convivialité, sans restaurants plus de bonne chère, et une vie citadine qui perd de sa saveur. Le blues du restaurateur pendant la crise épidémique aura fait écho à la déprime du client.
« Rendez-nous nos terrasses, rendez-nous la vie sociale qui va avec ! »
Ce cri du cœur nous l’avons tous formulé secrètement ou plus bruyamment jusqu’à la libération du printemps dernier. Au Luxembourg le secteur Horeca emploie 20 000 personnes sans compter les nombreux emplois induits et aura connu une seconde période de fermeture sèche, à l’image de ses voisins du Benelux, dès l’automne 2020, le 26 novembre marquant le début de six nouveaux mois de gel d’activité. Une épreuve de plus pour un secteur déjà éprouvé !
Une année asphyxiante pour les restaurateurs
Au final, l’année 2020 aura été impactée fortement par les confinements avec des chiffres d’affaires qui se seront rétractés d’environ 60 pour cent avec un manque à gagner important au printemps 2020 et lors des fêtes de fin d’année. L’aide de l’Etat luxembourgeois qui est arrivée rapidement aura évité bien des faillites dont le nombre sera au final resté limité. Mais que de stress et de fébrilité chez les professionnels ! Gabriel Boisante est un compatriote français qui possède, avec ses associés, sept établissements dans le secteur Horeca luxembourgeois. Restaurateur expérimenté, l’homme est aussi un acteur engagé dans la cité, à la fois élu local et homme de théâtre, il nous raconte avec ses mots la crise Covid en acteur économique de premier plan et observateur politique avisé.
Nous sommes allés à sa rencontre au Bazaar, cet établissement de l’hypercentre de Luxembourg que d’aucuns comparent à un café de Flore local en raison de sa clientèle de décideurs, de jeunes branchés et d’hommes et femmes politiques puisque la brasserie se trouve à deux pas du palais ducal et de la chambre des députés. Maintenant que l’horizon épidémique est un peu moins chargé, nous lui avons posé cette question volontairement provocatrice : « Alors la Covid, plus jamais ça ? »