50 millions d’euros promis en aide direct aux expatriés… Moins de 400 000 euros utilisés en 3 mois…
Face à ce constat, l’ensemble des élus des Français de l’Etranger, et en particulier les élus consulaires issus des mouvements de gauche, s’étaient mobilisés, depuis plusieurs semaines, pour alerter le gouvernement sur les conditions d’accès à ces aides.
En un trimestre, seulement moins de 3000 français ont pu être aidés. Alors que les besoins sont majeurs dans de nombreux pays.
Les Français installés en Amérique du Sud ou en Asie du Sud-Est sont particulièrement frappés.
Les expatriés de ces régions ont souvent développé des activités et des entreprises dans les domaines des services et dans l’accueil des touristes. Deux secteurs d’activités particulièrement frappés par la crise et dans lesquelles les difficultés se sont accumulés et pour lesquelles l’avenir reste encore incertain. 31 conseillers consulaires se sont alarmés de la situation sociale de nombreux Français sur place. Ils ont interpellé à cet égard le nouveau premier ministre Jean Castex.
En Asie, aussi, les Français sont très présents dans l’univers touristique, en particulier au Vietnam. La complexité juridique des structures locales, l’absence d’aide des gouvernements, ont précipité les expatriés dans des situations proches de la précarité.
Mais les cas sont nombreux et sur tous les continents, même en Europe, même en Amérique du Nord ou en Australie.
Une aide complexe à obtenir
C’est pour répondre à ces situations, que les élus des Français hors de France ont pu obtenir du gouvernement la mise en place d’un plan global de 240 millions d’Euros dont 50 millions pour subvenir aux Français les plus touchés par la crise liée à la Covid-19.
Pour les candidats à ces aides, le parcours est très compliqué. En effet, Les personnes souhaitant bénéficier de ces sommes devront justifier de leur perte ou diminution de revenus du fait de la crise. L’aide n’étant pas systématique, il faut aussi qu’elles soient éligibles pour cela elles ne doivent donc pas disposer de moyens propres pour traverser cette crise, ni de possibilité d’aide familiale, amicale, etc. Ces dernier point ont crystallisé les tensions. Les critères etaient sujets à interprétation : Comment prouver que votre famille ou vos amis ne peuvent pas vous aider ? Et si ils en auraient les moyens, doivent-ils se justifier de pas aider le foyer concerné ? Devez vous vendre votre domicile pour passer cette crise ?
De nombreux élus, dont les membres du groupe à l’Assemblée des Français de l’Etranger « Français du monde, Écologie et Solidarité » (ancien PS), ont multiplié les actions pour faire évoluer ce cadre administratif. Et cette semaine, c’est chose faite. En effet, L’administration a annoncé la suppression principe de subsidiarité applicable à l’existence de ressources propres ou d’une aide familiale, amicale ou associative. C’est donc bien uniquement la perte de revenus qui est pris en compte pour l’obtention de cette aide.
Un véritable soutien ou une aide symbolique ?
Logiquement cet assouplissement des critères d’attribution devrait entrainer une hausse importante des demandes… Mais il y a peu de chance que cela soit le cas ! Pourquoi ? Simplement car l’aide est ponctuelle, c’est à dire un seul paiement et que le montant est plus que limité de 40€ à 300 € (avec une moyenne à 130 euros).
Si le montant global qui est affecté à ce fonds de soutien d’urgence peut paraître impressionnant, 50 millions d’euros, le soutien réel, que peut apporter ce type d’aide, semble plus que réduit.
La question se pose : effet d’annonce ou réelle volonté de prolonger le rayonnement économique et culturel de la France en favorisant le maintien de ses expatriés dans leurs pays d’accueil ? La réponse sera peut être dans la création d’un fonds permanent comme l’a proposé dans une loi adoptée au Sénat le Sénateur Ronan Le Gleut.
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