Du 27 au 31 mars avait lieu la 38ème session de l’Assemblée des Français de l’étranger, AFE, où siègent 90 élus venus du monde entier. La campagne pour les élections sénatoriales 2023 de cet automne a ponctué la semaine dédiée aux expatriés.
Un véritable terrain de jeu pour celles et ceux souhaitant obtenir leurs suffrages lors des prochaines élections sénatoriales de septembre prochain. Tous les élus présents sont en effet des grands électeurs et chaque voix compte pour cette élection où le collège électoral reste très réduit (moins de 500 électeurs) et donc plus facilement palpable.
Les grands électeurs présents se sont sentis fortement courtisés lors de cette semaine
Tous les partis étaient au rendez-vous dans les rangs du public, sourire aux lèvres, distribuant des amabilités, portant un intérêt particulier pour les problèmes rencontrés dans les pays de résidence des élus ou encore proposant une discussion autour d’un café, sans aucun engagement bien sûr !
Chacun scrutant avec attention qui « discute » avec qui… même les photos postées sur les réseaux sociaux faisaient l’objet d’une attention particulière…
Pour la première fois, le Rassemblement National était présent
Ce dernier a adressé une invitation aux élus des Français de l’étranger, pour assister à un « cocktail amical » à l’Assemblée nationale à la rencontre de leur tête de liste, Pierre Brochet, en présence de parlementaires RN.
Là où certain ont appelé à un rassemblement des droites et de celles et ceux qui se reconnaissent comme patriotes, quelques curieux présents à ce cocktail se posent encore la question de l’intérêt d’une telle initiative… Effectivement le Rassemblement National ne compte que trois élus dans le monde parmi les grands électeurs et le parti d’Eric Zemmour, Reconquête, un seul.
Mais le Rassemblement National n’a pas été le seul à attirer les grands électeurs sous les dorures de la République. Les invitations au Sénat ou encore à l’Assemblée nationale ont également été envoyées, à gauche comme à droite, à des élus extrêmement choyés par les sortants qui souhaitent être renouvelés, les candidats à la recherche de colistiers ou encore les partis en manque de candidats voire d’adhérents à l’étranger.
On pouvait également croiser des candidats sans soutien politique et sans… colistiers, distribuer leur candidature imprimée sur papier A4… Notamment un candidat pour l’alliance centriste, soutenu par deux anciens sénateurs issus de l’UFE, Michel Guerry et Christiane Kammermann…
6 sénateurs sur 12 à renouveler
Un attrait particulièrement fort pour cette élection, où 6 des 12 sénateurs, représentant les français établis hors de France, seront élus ou réélus. Discrets, les députés représentant les Français établis hors de France, n’étaient que très peu dans les rangs du public. Seuls quelques-uns ont assisté à l’intervention, en ouverture de la session, du ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, Oliver Becht, et ont ensuite disparu. Personne pour le retour du Ministre en fin de session pour le rendu des travaux des commissions !
Autre étonnement de cette session, une surprise politique avec des accords qui pourraient sembler surprenants au sein d’une assemblée dite « normale » !
Des alliances étranges de votes entre la droite et la gauche aboutissant à une mise en difficulté de la majorité présidentielle.
On a ainsi pu voir un binôme élu par l’Assemblée à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), avec comme titulaire Mélanie Montinard élue à Rio (LFI) et comme suppléant, Franck Ferrari élu à Moscou (LR).
Session où une autre tension semblait palpable, une tension entre des élus et l’administration, pour cette dernière session de la directrice des Français de l’étranger et de l’administration consulaire, Laurence Haguenauer.
Recadrage, mise au point, refus d’inviter certains intervenants, rappel à l’ordre sur le rôle et le champ de compétence des élus du côté de l’administration… Comportements et interventions pouvant apparaître comme désobligeants voire agressifs mais aussi frustration mêlée à un sentiment de manque de considération du côté des élus.
Là où des élus ne comprennent pas et n’admettent pas le manque de réponses concrètes à leurs questions orales ou écrites, l’administration a tenu à rappeler que cette instance n’était que consultative et n’obligeait en rien quant à l’application des décisions prises, y compris les résolutions votées en séance plénière.
Beaucoup d’élus conviennent d’une ambiance assez particulière lors de cette session et attendent avec impatience la 39ème session d’octobre prochain pour retrouver une certaine sérénité et espérer que les parlementaires, nouvellement élus ou réélus, porteront un intérêt toujours aussi fort aux travaux de l’Assemblée.
A suivre…
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