AEFE : un désastre évitable?

AEFE : un désastre évitable?

Le rapport de M. Petit sur l’état du réseau culture français continue à faire des remous. L’ampleur du désastre annoncé en matière d’enseignement français à l’étranger inquiète de nombreux acteurs.

A droite, les sénateurs LR fustige la pesanteur administrative lourde et omniprésente. Depuis des années, Les Républicains dénoncent régulièrement cette situation au sein du système public, et de l’Education nationale en particulier, d’une administration à la française constatée à l’étranger. 

Une académie ? de moins en moins soutenue !

On ne peut considérer, un établissement public, l’AEFE, en l’occurrence, relevant du ministère des Affaires étrangères et pilotée  par l’Education nationale comme une Académie classique homogène. 

Carte des établissements AEFE

Premier constat d’importance, l’éducation publique est gratuite en France et payante à l’étranger, et même très coûteuse dans de nombreux pays. Au fil des années l’Etat auto-centré, corporatiste et fonctionnarisé, dans la difficulté d’assurer les investissements nécessaires au développement du réseau, établissement public, s’est progressivement retiré.

Des couts de fonctionnement prohibitifs

Les parents d’élèves, français et étrangers  assument chaque année et par élève inscrit des frais de scolarité toujours plus élevés, de l’ordre de 1 500 ou 2 000 euros jusqu’à 20 000 et même  30 000 euros, selon le niveau de vie des pays d’implantation. Ces familles portent maintenant majoritairement les charges de fonctionnement des établissements. 
Cette manière à la française, purement administrative, déconnectée des réalités quotidiennes de la vie de tout un chacun de gérer sans anticipation, sans capacité de concevoir ni d’élaborer des plans stratégiques de développement, ici ou là,  conduit naturellement, tôt ou tard, à une impasse.

Un outil diplomatique sous-estimé ?

Le deuxième constat est de voir se déliter ce magnifique instrument diplomatique d’influence à l’étranger que représentent les établissements à gestion directe, conventionnés et partenaires membres du réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger.

Le navire amiral navigue désormais en pleine tempête. Le risque encouru dans l’état des finances actuelles, aggravé par les conditions sanitaires et économiques , est de devoir se diriger de fait vers une privation du réseau qui, à l’exemple des pays anglo-saxons, répondra  à des clientèles ayant les moyens de scolariser leurs enfants.

C’est un choix parmi d’autres, certainement,  mais dans la République qui nous gouverne, et pour les enfants français scolarisés dans ce réseau à l’étranger, dont notre pays ne peut être indifférent,  l’exclusion du plus grand nombre d’entre eux de notre enseignement français est à craindre pour l’avenir. 

Des dispositifs mis en place par la députée Cazebonne !

Lors du dernier Conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, le 15 octobre, les délibérations, autorisant son directeur à mettre en œuvre les mesures de soutien à l’ensemble des établissements d’enseignement français et des mesures de soutien aux établissements ayant subi une baisse significative de leurs effectifs ou confrontés à des difficultés financières, ont été adoptées. 

Mesures de soutien à l’ensemble des établissements d‘enseignement français

Ces mesures sont issues d’un amendement déposé par Mme Cazebonne et adopté à l’Assemblée nationale lors de l’examen du PLFR3 (Lien vers l’amendement)

Samantha Cazebonne
Samantha Cazebonne

La crise sanitaire ayant affecté l’ensemble des établissements, un dispositif de soutien généralisé est, désormais, déployé afin de les accompagner budgétairement dans les actions qu’ils ont dû mettre en œuvre du fait de la crise. Les établissements pourront ainsi être accompagnés dans les quatre domaines suivants :

1/ le renforcement de leur capacité numérique,

2/ l’accompagnement des élèves en difficulté,

3/ l’application de protocoles sanitaires,

4/ la formation des personnels à l’enseignement à distance.

Tous les établissements ont donc été invités à déposer un dossier de demande de soutien dans un ou plusieurs des domaines énoncés. 

L’AEFE apportera un soutien à hauteur maximum de 30% du montant des actions engagées et pour un montant maximum de 100 000€ par établissement. Ces aides bénéficieront à l’ensemble des familles dont les enfants fréquentent les établissements qui les auront reçues, puisqu’elles permettent une adaptation de l’environnement éducatif au contexte actuel.

Mesures de soutien aux établissements ayant subi une baisse significative de leurs effectifs ou confrontés à des difficultés financières.

Les établissements ayant enregistré une diminution de plus de 5% des effectifs des niveaux homologués, les chiffres de l’enquête annuelle de l’AEFE faisant foi, pourront demander une aide spécifique au titre du financement de mesures favorisant la relance de leur activité. Cette aide peut être cumulée avec celle obtenue dans le cadre des mesures du point 1.

Ce soutien pourra financer des mesures d’adaptation de l’établissement à la situation sanitaire, à l’amélioration de son attractivité (y compris une baisse ponctuelle de ses tarifs) et de communication. Le financement de projets immobiliers, hors location ponctuelle, est exclu du dispositif.

Après instruction du dossier, l’AEFE pourra attribuer une aide pour l’ensemble des actions présentées par l’établissement et quel que soit le domaine, d’un montant pouvant monter : 

1/ jusqu’à 50% du montant des actions proposées pour un montant maximal de 150 000€ si l’effectif de l’établissement a diminué de plus de 5% par rapport aux résultats de l’enquête dite « lourde » de la rentrée 2019 ;

2/ jusqu’à 100% du montant des actions proposées et pour un montant maximal de 300 000€ si l’effectif de l’établissement a diminué de plus de 25% de l’effectif total constaté lors de l’enquête « lourde » de la rentrée 2019.

Les postes diplomatiques ont été destinataires vendredi 23 octobre d’une note diplomatique relative à la nouvelle phase du plan de soutien aux établissements et les établissements avaient jusqu’au 8 novembre dernier pour remplir les dossiers. 

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