Accord migratoire Italie-Albanie : l’ONU appelle au respect du droit international

Accord migratoire Italie-Albanie : l’ONU appelle au respect du droit international

L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi (7 novembre) au «respect du droit international relatif aux réfugiés» après l’accord signé lundi (6 novembre) entre l’Italie et l’Albanie visant à délocaliser dans ce pays l’accueil de migrants sauvés en mer et l’examen de leur demande d’asile.

« Les modalités de transfert des demandeurs d’asile et des réfugiés doivent respecter le droit international relatif aux réfugiés », a exhorté le HCR dans un communiqué publié à Genève.

L’accord signé lundi à Rome par la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et son homologue albanais Edi Rama prévoit que l’Italie va ouvrir dans ce pays, candidat à l’adhésion à l’UE, deux centres pour accueillir des migrants sauvés en mer afin de « mener rapidement les procédures de traitement des demandes d’asile ou les éventuels rapatriements ».

Ces deux centres gérés par l’Italie, opérationnels au printemps 2024 pourront accueillir jusqu’à 3 000 migrants, soit environ 39  000 par an selon les prévisions. Les mineurs, les femmes enceintes et les personnes vulnérables ne seraient pas concernés.

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Le Premier ministre italien Giorgia Meloni (à droite) et le Premier ministre albanais Edi Rama (à gauche) posent au palais Chigi à Rome, Italie, le 6 novembre 2023. [EPA-EFE/GIUSEPPE LAMI]

Le HCR, qui dit n’avoir « pas été informé ni consulté sur le contenu de l’accord », estime que « les retours ou les transferts vers des pays tiers sûrs ne peuvent être considérés comme appropriés que si certaines normes sont respectées — en particulier, que ces pays respectent pleinement les droits découlant de la Convention relative au statut des réfugiés et les obligations en matière de droits de l’Homme, et si l’accord contribue à répartir équitablement la responsabilité des réfugiés entre les nations, plutôt que de la déplacer ».

Un membre du gouvernement italien a précisé mardi que les migrants seraient emmenés directement vers ces centres, sans passer par l’Italie, et que ces structures seraient placées sous l’autorité de Rome en vertu d’« un statut d’extraterritorialité ». Mais de nombreuses questions sur le fonctionnement d’un tel projet restent en suspens.

L’Italie est confrontée à un afflux de migrants depuis janvier (145  000 contre 88  000 en 2022 sur la même période). Les règles européennes prévoient que d’une manière générale, le premier pays d’entrée d’un migrant dans l’UE est responsable du traitement de sa demande d’asile, et les pays méditerranéens se plaignent de devoir assumer une charge disproportionnée.

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