Accessibilité numérique : les cancres de l’administration française

Accessibilité numérique : les cancres de l’administration française

Les sites de France emploi, des impôts, de l’Urssaf mais aussi ceux des consulats et plus généralement tous ceux liés au Ministère des Affaires étrangères comme pour de nombreuses administrations ne sont toujours pas accessibles à 100 % aux personnes en situation de handicap. Depuis ce 1er janvier, ils encourent une amende de 50 000 euros, une sanction qui punira des manquements proscrits par la loi depuis 2005.

Mises en demeure

Une ordonnance présentée en septembre en Conseil des ministres prévoit que les mauvais élèves de l’administration reçoivent d’abord une mise en demeure de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), avant d’être sanctionnées financièrement si elles échouent toujours à se conformer à l’obligation d’accessibilité. « Si un manquement sanctionné persiste plus de six mois après l’imposition de la sanction initiale, une nouvelle sanction pourra être imposée », avait alors précisé le gouvernement.

L’administration reste par ailleurs passible d’une amende de 25 000 euros si elle enfreint une série d’obligations complémentaires : publication d’informations sur l’accessibilité du site, possibilité pour les usagers de signaler des manquements…

L’accessibilité aux personnes handicapées des sites web de l’administration est théoriquement obligatoire depuis février 2005. Toutefois, en pratique, les gouvernements successifs n’ont cessé de décaler le calendrier de mise en accessibilité des sites publics. ©EPA/ETIENNE LAURENT

Accessibilité aux personnes handicapées

L’accessibilité aux personnes handicapées des sites web de l’administration est théoriquement obligatoire depuis février 2005. Toutefois, en pratique, les gouvernements successifs n’ont cessé de décaler le calendrier de mise en accessibilité des sites publics.

Le dernier objectif affiché par l’exécutif est de rendre intégralement accessibles les près de 250 démarches en ligne les plus courantes d’ici la fin de l’année 2025.

Le gouvernement considère une démarche comme 100 % accessible si elle respecte l’intégralité des critères de son « Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité » (RGAA).

Sur les 248 démarches en ligne les plus courantes, à peine 6 étaient accessibles à 100 % en juillet 2023, selon le dernier pointage réalisé par le gouvernement.

Les demandes de vignettes Crit’Air, les saisines de la Défenseure des Droits, ou les demandes d’aide juridictionnelle se distinguent, eux, ainsi parmi les démarches en ligne les plus accessibles aux personnes handicapées.

Le gouvernement recense 125 démarches partiellement accessibles (entre 50 % et 99 % de conformité au RGAA), soit la moitié des 248 formalités les plus courantes : déclaration de naissance, attestation de vaccination contre le Covid-19, demande de logement en cité universitaire… Notons que les demandes de rendez-vous pour obtenir un titre d’identité dans les consulats comme l’accès au registre consulaire ne sont toujours pas conformes à 100% créant une discrimination avec nos compatriotes de l’étranger handicapés. Par contre, le service France consulaire a été lui conçu dès le départ pour être accessible au plus grand nombre via le service Acceo.

En tout, 78 démarches usuelles restent non accessibles aux personnes handicapées, parmi lesquelles les demandes de bourse pour les étudiants, l’inscription au registre national du refus des dons d’organes ou les demandes de cartes européennes d’assurance maladie.

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire