Les citoyens français confinés à Shanghai, frappés par la COVID, ne pourront pas voter dans un bureau de vote de la ville lors du premier tour de l’élection présidentielle très disputée de dimanche, a annoncé vendredi l’Ambassade de France à Pékin.
Un refus des autorités chinoises
Les démarches répétées auprès des autorités chinoises pour obtenir l’autorisation d’ouvrir le bureau de vote à l’intérieur du consulat français de la ville et pour que les électeurs et les responsables électoraux quittent leur domicile ont été repoussées, a indiqué l’ambassade.
« Malheureusement, les autorités de Shanghai ont répondu le 7 avril que ‘compte tenu de la situation grave et compliquée à Shanghai, il est objectivement impossible de remplir les conditions pour que votre consulat organise les élections, pour la sécurité de toutes les personnes résidant à Shanghai’ »,
L’ambassade de France sur son compte de médias sociaux WeChat.
Ni le gouvernement de la ville de Shanghai ni le ministère chinois des Affaires étrangères n’ont voulu répondre aux sollicitations des différents médias. Cependant le consul Benoît Guidée a réussi à discuter avec les autorités chinoises mais sans obtenir d’avancées.
« Nous avons proposé aux autorités locales un système de dispense pour aller voter, explique-t-il. Nous l’avons proposé. Pour le moment, nous n’avons pas de réponse positive. C’est très complexe à obtenir. »
Benoît Guidée, Consul général de France à Shanghai
Depuis ces échanges, l’ambassade de France en Chine précise qu’il a été répondu par les autorités de Shanghai le 7 avril que « compte tenu de la situation grave et compliquée à Shanghai, il est objectivement impossible de remplir les conditions pour l’organisation par votre consulat de l’élection, pour la sécurité de toutes les personnes résidant à Shanghai‘ ».
4 848 électeurs
Shanghai abrite environ 26 millions d’habitants, dont 4 848 électeurs français inscrits en décembre. Ils ne cachent pas leur déception de ne pas pouvoir participer à l’élection, eux qui ont déjà été frappés par les motifs impérieux et les mesures chinoises contre la Covid-19 .
« C’est une grande frustration car c’est un droit que nous avons et nous n’avons jamais manqué une seule élection »
David Iosub, 47 ans, un Parisien qui vit avec sa famille à Shanghai depuis huit ans.
Les électeurs français ne peuvent voter qu’en personne ou par procuration, et les demandes de vote par procuration doivent inclure une visite en personne dans des lieux désignés, tels que le consulat. Ce qui est impossible vu le niveau de confinement dans la région de Shanghai. Il n’y a donc aucune possibilité de participer au scrutin, ce que déplore la classe politique française locale.
« Du point de vue de la démocratie, il est toujours regrettable qu’un grand nombre de Français ne puisse voter lors d’une élection importante »
Franck Pajot, candidat basé à Pékin pour les élections législatives françaises de cet été pour l’Asie, l’Océanie et l’Europe orientale
Seule exception, la députée de la circonscription, si bavarde d’habitude sur les réseaux sociaux, Anne Genetet, qui n’ émis aucun message à destination de ses compatriotes en Chine.
Le seul réconfort, c’est que les bureaux de vote de six autres villes chinoises, dont Pékin, Hong Kong et Guangzhou, sont ouverts comme prévu. Un deuxième tour de scrutin aura lieu le 24 avril, mais les Français de Shanghai en seront, sauf surprise, toujours exclus.
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