A Gaza, des négociations contre le chaos.

A Gaza, des négociations contre le chaos.

Le plan de paix américain n’en finit pas d’être annoncé et reporté. Personne ne se fait pourtant d’illusion: les principaux intéressés le rejetteront. Tous s’en inquiètent pourtant, et l’anticipe, car ils savent que ce sera la base de négociations possibles. Les Américains, eux, attendent lle résultat des élections israéliennes. Netanyahou reste favori, mais il est concurrencé  sur sa droite, sur sa gauche, et inculpé de corruption.

 

Les miliciens du Hamas ont envoyé des roquettes sur Israel, (des Fajr de fabrication iranienne emportant 90 kg d’explosifs) ce qui a provoqué la riposte de l’aviation israélienne qui a bombardé une centaine d’objectifs sur la bande de Gaza.

Ce qui est curieux, c’est que ces bombardements n’ont pas fait de victimes. Comme si les cibles étaient choisies pour ne pas faire trop de mal, tout en montrant la fermeté du gouvernement à l’opinion publique israélienne. Puis, un cessez le feu est rapidement intervenu grâce à une médiation égyptienne. Enfin, le Hamas a informé la population que les manifestations habituelles du vendredi après la prière était annulée. Des miliciens du Hamas, en armes,  empêchent maintenant les gens d’approcher de la frontière. Des manifestations au coeur de Gaza, contre le Hamas cette fois, étaient dispersées.

En fait, les roquettes auraient été tirées par des dissidents désireux de faire capoter les négociations secrètes entre l’Egypte, Israël et le Hamas. Paradoxalement, Israël est inquiet de ces groupes dissidents, et souhaite que le Hamas conserve le contrôle sur Gaza. D’une part parce que les factions dissidentes sont peut-être plus radicales encore. Elles sont toutes en concurrence entre elles, pour le contrôle de territoires , comme des gangs, des trafics et des soutiens financiers. Le tir des roquettes pourrait n’avoir été que la protestation d’une faction sur la répartition de l’argent récolté par le Hamas  la veille des tirs, les Israéliens avaient laissé passer une obole de 90 millions de dollars du Qatar vers le Hamas. Les israéliens préfèrent avoir le hamas comme seul interlocuteur.

D’autre part, Netanyahou considère que, du point de vue international, tant que le Hamas contrôlera Gaza, personne ne souhaitera vraiment l’existence d’un Etat palestinien. Ni Les Egyptiens, ni les Américains, ni les Saoudiens, ni même les Turcs ou les Russes. Quant aux Européens, ils paient (2 milliards ces dernières années) et s’accrochent à une autorité palestinienne en pleine crise, sans illusion, mais sans poids.

Eviter que le chaos ne s’installe complètement, conserver le lien avec le Hamas et le renforcer, attendre le plan de paix américain et le règlement de la question syrienne, tels semblent être les objectifs de Netanyahou, espérant se succéder à lui-même.

Et si c’était un autre? Malgré les surenchères de ses rivaux, plus ouverts ou plus durs, il y a peu de chances que la stratégie israélienne change fondamentalement tant que les positions de ses interlocuteurs réels ou potentiels restent aussi fragiles et incertaines.

Le Hamas, divisé, fragilisé, corrompu, faible et violent à la fois est à l’image de bien des pays et acteurs de la région. Autorité palestinienne, Syrie, Liban, Egypte, Arabie saoudite, Qatar, Iran, lesquels connaissent des situations sûres et stables? C’est le moment d’attendre, pensent la plupart. C’est le moment de profiter des faiblesse des uns et des autres pour négocier, pensent d’autres. En attendant, conserver le lien et faire durer.

 

 

 

 

 

 

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