La crise sanitaire a mis en lumière que, tout comme l’Italie ou l’Espagne, la France est avant tout un pays touristique.
Pour s’en convaincre, il suffit de marcher au sein des grandes métropoles ou le long des plages pour constater que l’absence des touristes internationaux crée un grand vide. La fréquentation des musées et des monuments demeure faible, les hôtels peinent à rouvrir, quand les cafés et les restaurants éprouvent des difficultés à remplir leurs salles. Cette situation n’est en rien étonnante pour un pays qui est la première destination touristique mondiale avec plus de 80 millions d’étrangers par an. Si le secteur du tourisme ne représente que près de 9 % du PIB, son poids dans notre économie est bien supérieur en prenant en compte les nombreuses activités qui en dépendent indirectement. Près de trois millions de personnes en vivent. Cette dépendance est mal vécue par de nombreux Français. Elle est souvent perçue comme un mal nécessaire générant des nuisances environnementales. La limitation ou la réduction du tourisme suppose de trouver de nouveaux relais de croissance.
Sauver la planète
Pour certains, la décroissance serait la solution pour sauver la planète. Moins de touristes, moins d’avions, moins de voitures, moins d’infrastructures, moins de constructions sont des termes tendances. Cette attrition volontaire remet en cause les fondements de l’économie et du social que nous connaissons depuis le début de la révolution industrielle.
Face à cette tentation, d’autres prônent la réindustrialisation ou l’industrialisation de la France. Après avoir vu son poids au sein du PIB divisé par près de deux depuis quarante ans, l’industrie peut-elle devenir à nouveau un relais de croissance ? Cela suppose évidemment que des villes acceptent l’implantation d’usines, ce qui est de plus en plus difficile. Cela signifie un recours à des processus de production de haute technologie en recourant aux robots. Cela nécessite également un état d’esprit favorable à l’innovation et au progrès.
Avec la crise de la Covid-19, la société française et ses dirigeants sont traversés par d’importantes contradictions. L’impératif environnemental se heurte à la nécessité de sauver des emplois et des filières clefs comme celle de l’automobile et de l’aéronautique. La recherche du bien-être individuel semble à tort s’opposer à celle du retour de la croissance. L’économie, la science, la recherche ne sont pas les ennemis de l’environnement. Depuis la fin du XVIIIe, elles ont permis une amélioration sans précédent des conditions de vie avec un allongement inimaginable de l’espérance de vie et l’éradication de nombreuses maladies. Les progrès agricoles depuis 1945 ont permis de nourrir un nombre croissant de populations sur tous les continents.
A rebours de la décroissance et du malthusianisme, le véritable défi des prochaines années n’est-il pas de permettre à la science de trouver les solutions pour endiguer le réchauffement climatique, limiter les nuisances environnementales et lutter contre la pauvreté ?
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