7 élections à surveiller ! Tour du monde des scrutins en 2026 sans oublier la France

7 élections à surveiller ! Tour du monde des scrutins en 2026 sans oublier la France

En 2024, plus de la moitié des citoyens sur la planète avaient dû se rendre aux urnes, un record historique. 2025 fut une année plus calme. Mais en 2026, 7 élections seront à surveiller avec des enjeux parfois très importants pour tous. Des USA à la Hongrie, sans oublier les élections locales en France et dans les consulats, on fait un tour du monde des scrutins en 2026.

France : l’année des élections locales – les municipales

Les élections municipales de 2026 en France, prévues les 15 et 22 mars, représentent un moment clé de la vie démocratique locale. Cette année, le mode de scrutin évolue pour favoriser la parité et la cohésion dans les conseils municipaux, avec un scrutin de liste paritaire généralisé à toutes les communes, quelle que soit leur taille. Car malgré les turbulences politiques qui ont touché le pays, 69 % des Français continuent d’accorder leur confiance aux maires (enquête Cevipof pour l’AMF). Le maire conserve l’image d’un élu en première ligne et reste une balise dans un océan de défiance et ce depuis une dizaine d’années.

Pour les Français de l’étranger, il est crucial de vérifier leur inscription électorale, car une radiation peut survenir en cas de perte de lien avec la commune. Les démarches d’inscription ou de vérification s’effectuent en ligne sur service-public.gouv.fr ou auprès des consulats. Pour les expatriés encore inscrits sur les listes électorales de leur dernière commune de résidence en France ou de leur commune de naissance, ces élections offrent l’opportunité de participer au choix des conseillers municipaux et communautaires, même à distance. Les électeurs concernés peuvent ainsi voter directement dans leur bureau de vote en France ou par procuration. Mais ils peuvent avant le 04 février 2026 faire le choix de s’inscrire sur la liste électorale consulaire afin de participer en mai de la même année au pendant des municipales à l’étranger, les élections consulaires.

France : l’année des élections locales – les consulaires

En mai 2026, les Français établis hors de France seront appelés aux urnes pour participer aux élections consulaires, un scrutin essentiel pour représenter leurs intérêts à l’étranger. Ces élections concernent les quelque 1,6 million de Français inscrits sur les listes électorales consulaires, répartis dans 176 circonscriptions à travers le monde. L’enjeu principal sera le renouvellement des 90 conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), une institution clé qui défend les droits et les préoccupations des expatriés, qu’il s’agisse de questions administratives, sociales ou fiscales. Ils participent à travers des représentants désignés ou élus au conseil d’administration d’organismes centraux dans la vie des expatriés, comme la Caisse des Français de l’étranger (présidée par une élue consulaire, Isabelle Frej, actuellement) mais aussi l’AEFE et bien d’autres..

Élections Consulaires 2026
Élections Consulaires 2026 ©LFP

Les conseillers élus en mai 2026 joueront également un rôle déterminant dans la désignation des sénateurs représentant les Français de l’étranger, dont les élections sont prévues en septembre 2026. En effet, ces élus consulaires formeront, avec les députés des Français de l’étranger, le collège électoral chargé d’élire les 12 sénateurs dédiés à la diaspora. Leur mission sera donc double : représenter les attentes des Français à l’étranger au quotidien et influencer la composition du Sénat, où leurs voix contribueront à façonner les lois qui les concernent directement. Ces élections s’inscrivent ainsi dans une dynamique plus large de participation citoyenne et de renforcement des liens entre la France et ses ressortissants dispersés à travers le globe.

France : les sénatoriales 2026

Tout le monde politique commence à se préparer pour les élections sénatoriales de septembre 2026, que ce soit à droite et au centre, pour garder la majorité au Sénat, à gauche, pour rester de solides forces d’opposition, ou au Rassemblement national (RN), où l’on espère faire élire suffisamment de sénateurs pour y composer un groupe. Mais avant de se projeter à septembre 2026, les parlementaires observent déjà attentivement ce qui se jouera en mars et qui sera déterminant : les sénateurs savent bien que leur élection s’apparente à un troisième tour des municipales.

Pour les sénateurs des Français de l’étranger, ça sera le second round des élections consulaires. Et leur rôle n’est à négliger, car comme le rappelle Gérard Larcher régulièrement, le Sénat est la maison des Français de l’étranger. Nos parlementaires de la haute chambre jouent un rôle clé dans la défense de nos intérêts spécifiques, qu’il s’agisse de l’accès aux services consulaires, de la fiscalité, de la protection sociale ou encore de l’éducation des enfants à l’étranger. Le mode de scrutin, indirect, implique que les sénateurs seront élus par un collège électoral composé des 11 députés et des 442 conseillers et délégués consulaires. À noter, que le pilier de la droite des Français de l’étranger, Christophe Frassa, a annoncé dans ses vœux pour l’année 2026, ne pas se représenter.

Carton de vœux 2026 du sénateur Christophe Frassa
Carton de vœux 2026 du sénateur Christophe Frassa ©LFP

Hongrie joue sa place dans l’UE en 2026

Les élections législatives hongroises de 2026, prévues pour avril, s’annoncent comme un scrutin décisif pour l’avenir politique du pays. Après plus de quinze ans au pouvoir, le Premier ministre Viktor Orbán et son parti Fidesz-KDNP font face à un défi inédit avec la montée en puissance de Péter Magyar, leader du parti Tisza, qui incarne une opposition unie et déterminée à renverser la majorité actuelle. Les sondages placent les deux camps au coude-à-coude, reflétant une société hongroise profondément divisée entre le maintien d’un pouvoir perçu comme autoritaire et l’espoir d’une alternance démocratique. Ce scrutin, prévu en avril, intervient dans un contexte de tensions accrues avec l’Union européenne, notamment sur les questions de l’État de droit, de la liberté de la presse et de la gestion des fonds européens, ainsi que sur la position ambiguë de la Hongrie vis-à-vis de la Russie et de l’Ukraine.

Péter Magyar et Viktor Orban au parlement européen en 2024
Péter Magyar et Viktor Orban au parlement européen en 2024 ©PE

La communauté française en Hongrie, estimée à plusieurs milliers de personnes, suit avec attention ces élections. Selon les dernières données, environ 10 000 Français résident en Hongrie, et un nombre significatif de binationaux franco-hongrois pourraient jouer un rôle dans ce scrutin, notamment en tant qu’électeurs ou acteurs de la société civile. Leur présence, bien que modeste en proportion de la population hongroise (environ 9,6 millions d’habitants), témoigne de liens culturels et économiques forts entre les deux pays. Pour les Français de l’étranger, ces élections rappellent l’importance de la participation citoyenne, même à distance, et soulignent les enjeux démocratiques qui transcendent les frontières.

Ce vote pourrait ainsi marquer un tournant, non seulement pour la Hongrie, mais aussi pour la place du pays au sein de l’Europe et du monde.

Brésil : la tentation évangéliste

Les élections générales brésiliennes de 2026, prévues pour le 4 octobre, s’annoncent comme un moment clé pour le pays, avec l’élection du président, du vice-président, des membres du Congrès national, des gouverneurs et des assemblées législatives des États. Ce scrutin intervient dans un contexte politique marqué par la condamnation de l’ancien président Jair Bolsonaro, déclaré inéligible jusqu’en 2030, et par la montée en puissance de l’électorat évangélique, qui pourrait influencer l’issue du vote en faveur de la droite. Le Brésil, avec sa population de plus de 213 millions d’habitants, reste un géant politique et économique d’Amérique latine, attirant une communauté française estimée à environ 20 000 résidents permanents, selon les dernières données consulaires. À ceux-ci s’ajoutent près de 2 millions de Brésiliens d’ascendance française, dont une partie détient la double nationalité franco-brésilienne, renforçant les liens historiques et culturels entre les deux pays. Ces binationaux, souvent très impliqués dans la vie locale, pourraient jouer un rôle non négligeable dans la mobilisation électorale, notamment dans les grandes villes comme São Paulo ou Rio de Janeiro, où la présence française est la plus marquée.

es évangéliques représentent aujourd'hui au Brésil un quart de la population, contre moins de 10 % en 1991.
es évangéliques représentent aujourd'hui au Brésil un quart de la population, contre moins de 10 % en 1991. ©AFP/EVARISTO SA

Ce scrutin sera aussi l’occasion pour les Français de l’étranger, toujours attentifs aux dynamiques politiques des pays où ils résident, de mesurer l’impact des choix brésiliens sur leurs propres conditions de vie et d’investissement. Avec un contexte international marqué par des enjeux climatiques et économiques majeurs, le Brésil de 2026 s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire, sous le regard attentif de ses partenaires européens et de sa diaspora.

Israël : tourner la page de la guerre

Les élections législatives israéliennes de 2026, prévues pour le 27 octobre, s’annoncent comme un scrutin décisif pour l’avenir politique du pays, marqué par les tensions internes et les conséquences de la guerre à Gaza. Ce vote interviendra dans un contexte de polarisation accrue, alors que la société israélienne reste divisée sur la gestion de la crise sécuritaire et les réformes judiciaires controversées portées par le gouvernement Netanyahu.

La participation des Français d’Israël, estimés à plus de 100 000 ressortissants, et des binationaux franco-israéliens, dont le nombre s’élève à plusieurs dizaines de milliers, pourrait jouer un rôle non négligeable, notamment dans les circonscriptions où la diaspora francophone est bien implantée. Ces électeurs, souvent très engagés dans la vie politique locale, pourraient influencer les débats sur la sécurité, la laïcité et les relations internationales, des sujets centraux pour cette communauté. Avec près d’un million de francophones en Israël, la présence française et binationale représente un enjeu démographique et culturel majeur, reflétant les liens historiques et contemporains entre les deux pays.

Dans un bureau de vote à Tel Aviv pour les élections générales israéliennes, le 1er novembre 2022
Dans un bureau de vote à Tel Aviv pour les élections générales israéliennes, le 1er novembre 2022. ©Tomer Neuberg/Flash90

USA : Trump aura-t-il convaincu les Américains ?

Les élections de mi-mandat aux États-Unis, prévues pour le 3 novembre 2026, s’annoncent comme un scrutin décisif pour l’avenir politique du pays. Ces « midterms » détermineront la composition de la Chambre des représentants, dont les 435 sièges seront renouvelés, ainsi qu’un tiers du Sénat. Traditionnellement, ces élections sont un test pour le parti du président en place, souvent sanctionné par les électeurs, comme le montrent les statistiques depuis 1860. En 2026, sous la présidence de Donald Trump, les enjeux sont particulièrement élevés : tensions économiques, débats sociétaux et batailles idéologiques animent une campagne déjà très disputée. Les États clés comme l’Arizona, la Pennsylvanie ou la Géorgie pourraient jouer un rôle déterminant dans la balance des pouvoirs à Washington.

La communauté française aux États-Unis, forte de près de 160 000 ressortissants inscrits en 2025, suit ces élections avec attention. Parmi eux, un tiers environ sont des binationaux franco-américains. Avec plus de 3,5 millions de francophones et 11 millions de personnes d’origine française ou canadienne-française, la présence française et francophone aux États-Unis représente une voix non négligeable, notamment dans des régions comme la Nouvelle-Angleterre ou la Louisiane. Ces élections de 2026 pourraient donc aussi refléter les préoccupations et les choix de cette communauté, entre attachement à leurs racines et intégration dans le débat politique américain.

Auteur/Autrice

  • Loic Pautou est un jeune Français parti en VIE au Vietnam et qui n'est jamais revenu. Propriétaire d'une agence de tourisme à Hanoï, il écrit aussi pour Lesfrancais.press et le Guide du Routard.

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