Le Secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne l’a annoncé, les 30 ans de l’AEFE, l’agence de l’enseignement français à l’étranger, seront l’occasion « d’une année de célébrations, non pas juste pour se souvenir mais également pour se projeter, et mieux faire connaître l’enseignement français à l’étranger ».
L’agence, crée en 1990, est vue par le ministre comme une « composante essentielle de la diplomatie française » qui fait de la France une « puissance éducative ».
Le directeur de l’AEFE, Olivier Brochet, a indiqué les 5 axes, les 5 ambitions, en ce 30ème anniversaire :
- Le renforcement de l’attractivité des établissements
- une communication plus offensive
- le maintien de la qualité et le renforcement de l’outil de formation
- la promotion des valeurs portées par l’enseignement français
- la mise en valeur de l’unicité du réseau éducatif
Cette ambition se heurte cependant à une réalité : celle des moyens
, et ce alors que le Président de la République a affirmé son ambition de doubler le nombre d’élèves, aujourd’hui environ 350 000, d’ici 2030. L’AEFE aura alors 40 ans. Alors qu’elle gère directement et indirectement l’essentiel du réseau, l’autre acteur majeur étant la mission laïque française, pourrait-elle « absorber » une telle hausse ?
Le financement des lycées français en jeu
Si une dotation de 25 millions d’Euros a été allouée pour renforcer l’enseignement français à l’étranger, cela n’empêche pas les inquiétudes, en particulier du corps enseignant qui se mobilise pour les grèves . Si il n’est pas certain que le mouvement dure, les antagonismes sont en tout cas clairs. La majorité affiche sans difficulté sa volonté de permettre le développement du réseau avec l’intervention d’autres acteurs : soit au sein du réseau AEFE avec l’intervention d’acteurs privés comme des fondations, les lycées en Amérique du nord par exemple fonctionnent déjà sur ce modèle, et aussi en dehors de l’AEFE avec l’introduction de nouveaux acteurs. Des procédures pour faciliter les homologations, tout en restant vigilants sur la qualité de l’enseignement selon la majorité, devraient être mis en place.
Les parents d’élèves aussi, à travers leurs associations, ont des revendications. En particulier de pouvoir intervenir plus dans la gestion des lycées, notamment lors de projets d’agrandissements. Une revendication motivée aussi par le fait que l’enseignement français à l’étranger coûte cher, les frais de scolarité ont tendance à être en hausse et la concurrence est rude. L’enseignement français à l’étranger est un enseignement d’excellence avec quasiment 100% de réussite au baccalauréat.
Une série d’évènements programmés en 2020
En attendant, l’AEFE prépare une série d’évènements pour l’année 2020 :
- 3 avril 2020 à Madrid : grand rassemblement d’élèves acteurs du programme d’échanges scolaires ADN AEFE
- 25 avril 2020 à Paris : concert de l’Orchestre des lycées français du monde dans l’auditorium de Radio France
- Du 14 au 16 mai 2020 à Paris : rencontre des ambassadeurs en herbe finalistes, au lycée Montaigne et au palais du Luxembourg, siège du Sénat
- Du 15 au 20 juin 2020 à Chicago : Jeux internationaux de la jeunesse à Chicago
- Le 24 juin 2020 à Paris : grand rendez-vous des boursiers Excellence-Major à Sciences Po
- Fin novembre 2020 : 4e édition de la Semaine des lycées français du monde
Ainsi donc la situation est paradoxale : certaines inquiétudes concernant l’avenir de l’enseignement français à l’étranger, de grandes ambitions, une évolution certaine du réseau et de ses acteurs. Rendez-vous dans 30 ans pour faire le bilan ?
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