L’année 2019 fut marquée par des évènements majeurs dont les conséquences vont rythmer la première moitié de la nouvelle décennie : Elections européennes, climat, Brexit, nouvelles institutions…
15 janvier : rejet de l’accord de Brexit de Theresa May
Le Brexit aurait bien pu avoir lieu dès le 29 mars 2019, date à laquelle il était initialement prévu. Mais c’était sans compter le rejet massif par les députés britanniques de l’accord de sortie proposé par Theresa May. Le 15 janvier en effet, les parlementaires de la Chambre des communes disent « no » à l’accord négocié pendant près d’un an et demi avec Bruxelles et conclu en novembre 2018.
Il était notamment hors de question pour les plus ardents Brexiters, de même que pour les unionistes nord-irlandais du DUP (sur lesquels Mme May fondait sa majorité parlementaire), d’accepter le « backstop ». Ce « filet de sécurité » prévoyait de maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE en cas d’incapacité des Européens et des Britanniques à s’entendre sur une autre relation qui aurait garanti la fluidité des échanges entre les deux Irlande après le Brexit.
21 mars : le Brexit est reporté
Après une deuxième tentative ratée de validation de son accord, Theresa May est contrainte de demander un report du Brexit aux Européens afin d’éviter un no deal. A savoir une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’UE, laquelle aurait des conséquences économiques potentiellement désastreuses pour le pays.
Réunis en Conseil européen le 21 mars, les Vingt-Sept acceptent la requête de Theresa May. Mais pas au 30 juin comme elle le souhaitait. Ils lui accordent la date du 22 mai si elle parvient à faire valider l’accord conclu en novembre 2018 avant le 12 avril. A défaut, un no deal doit avoir lieu, à moins que la dirigeante décide de négocier un report plus long.
Son accord étant rejeté pour la troisième fois le 29 mars, Theresa May opte pour la seconde solution. Le 11 avril, les Européens acceptent un nouveau report, au 31 octobre cette fois-ci.
23-26 mai : élections européennes
Du 23 au 26 mai 2019, plus de 400 millions d’Européens sont appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux eurodéputés. Ce neuvième scrutin européen (le premier a eu lieu en 1974) se démarque fortement des précédents.
A noter d’abord : la présence inattendue des Britanniques. Le report du Brexit au 31 octobre 2019 les a juridiquement contraints à élire des représentants au Parlement européen.
Mais au-delà de cette participation surprise, de nombreux éléments font de ces élections européennes un vote historique à l’échelle de l’UE. Premièrement, la forte hausse de la participation. Alors qu’elle n’avait cessé de baisser depuis le premier scrutin européen (de 62 % en 1979 à 43 % en 2014), celle-ci dépasse les 50 %.
Deuxièmement, la fin de la majorité absolue au Parlement européen pour la droite conservatrice (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D). Alors que nombre de textes étaient votés grâce aux coalitions les unissant, ils doivent bien plus qu’auparavant tenir compte des libéraux et des Verts. Ces deux familles politiques ont effectivement réalisé une importante percée, atteignant 108 sièges sur 751 pour la première et 74 pour la seconde.
Enfin, si les eurosceptiques et europhobes réalisent de bons scores, ils restent divisés et isolés dans l’hémicycle ; leur progression est limitée par rapport à ce que beaucoup pronostiquaient.
23 septembre : Sommet Action climat
Le climat et l’environnement ont été au cœur des préoccupations européennes en 2019… et devraient y rester pour de nombreuses années. Plusieurs rendez-vous ont ponctué ces douze derniers mois afin de répondre à l’urgence de la situation. Avec plus ou moins de réussites.
En avril, les Européens avaient par exemple adopté d’importantes mesures de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de l’environnement, telles que l’interdiction de la pêche électrique ou encore la première obligation européenne de réduction des émissions de C02 pour les camions. Mais en septembre, le Sommet Action climat de l’ONU à New York fait partie des rendez-vous manqués.
Au terme de cette rencontre internationale, les dirigeants – y compris européens – ne présentent pas les plans concrets de réductions d’émissions de C02 attendus. Même António Guterres, secrétaire général de l’ONU, ne cache pas sa déception à l’issue du sommet…
17 octobre : un nouvel accord de Brexit est conclu avec Boris Johnson
Après le deuxième report du Brexit, Theresa May, incapable de faire ratifier par le parlement britannique l’accord de sortie de novembre 2018, jette l’éponge et démissionne le 7 juin.
Elu haut la main par les militants du Parti conservateur, le Brexiter Boris Johnson la remplace. Farouchement opposé à l’accord de sa prédecesseure, et en particulier au « backstop », il rouvre les négociations avec l’UE. Tout en se disant prêt à un no deal en cas d’échec.
Boris Johnson obtient finalement gain de cause. Le 17 octobre, il conclut un accord de sortie avec Bruxelles après d’intenses pourparlers. Quasiment identique au premier, ce nouveau deal contient cependant deux différences majeures : la déclaration politique l’accompagnant est modifiée et, surtout, le « backstop » supprimé. A la place, il est convenu que l’Irlande du Nord continuera de suivre certaines règles européennes, mais qu’elle pourra décider d’ici 2025 de poursuivre cet alignement ou non.
Le Premier ministre du Royaume-Uni tente de faire ratifier cet accord par le parlement britannique dès le 19 octobre. A défaut d’y parvenir à cette date, une loi britannique, votée par les députés début septembre, exige en effet qu’il sollicite un nouveau report du Brexit au 31 janvier. Les parlementaires décidant d’ajourner leur vote, Boris Johnson n’y échappe pas : il est contraint de demander, de mauvaise grâce, le report aux Européens, qui l’acceptent.
1er décembre : entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne
Malgré le départ des Britanniques, la vie continue pour l’UE. Après les élections européennes du 26 mai, les têtes des principales institutions européennes doivent changer.
En juillet, l’Italien David Sassoli est élu comme nouveau président du Parlement européen.
Dans la foulée, l’Allemande Ursula von der Leyen (PPE) est proposée par les chefs d’Etat et de gouvernement au poste de présidente de la Commission européenne ; et élue par les eurodéputés. La constitution de son collège de commissaires, censé entrer en fonction le 1er novembre, n’est toutefois pas de tout repos. Les candidats hongrois László Trócsányi, roumain Rovana Plumb et français Sylvie Goulard sont retoqués, notamment en raison de risques de conflits d’intérêts. Leurs remplaçants, respectivement Olivér Várhelyi, Adina-Ioana Vălean et Thierry Breton, trouvent finalement grâce aux yeux des parlementaires européens. Ce qui permet à la nouvelle Commission européenne de commencer son mandat avec un mois de retard, le 1er décembre.
Le même jour, l’ancien Premier ministre belge Charles Michel (libéral) prend ses fonctions de nouveau président du Conseil européen.
Un mois plus tôt, la Française Christine Lagarde avait accédé à la tête de la Banque centrale européenne, après avoir dirigé le Fonds monétaire international pendant huit ans.
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