Chaque 11 novembre, la France se recueille. Et, partout dans le monde, de Paris à Phnom Penh, un même geste relie notre diaspora : le Bleuet de France. Fleur née dans la boue des tranchées, il incarne la mémoire collective des Français et soutient concrètement anciens combattants, victimes de guerre et du terrorisme, ainsi que les veuves et orphelins. Prolongement naturel de ce symbole à l’étranger, l’association Le Souvenir Français œuvre elle aussi au devoir de mémoire hors de nos frontières, notamment en Belgique. Rencontre avec Pierre Laffont, président du comité Bruxelles–Brabant flamand.
Pourquoi le Bleuet : origines
Le Bleuet de France est l’une des fleurs mémorielles emblématiques de notre pays, associée au souvenir des soldats morts pour la patrie, en particulier durant la Première Guerre mondiale (1914‑1918). Son histoire est d’ailleurs intimement liée à celle de l’armée française.
« Le Bleuet de France devient le 11 novembre 1935
l’emblème national des commémorations de l’Armistice. »
Sur les champs de bataille dévastés du Nord et de l’Est, les bleuets continuaient de fleurir malgré les obus et les tranchées. Les jeunes recrues, surnommées « Bleuets » en raison de leur uniforme bleu horizon, virent dans cette fleur fragile mais tenace le reflet de leur propre combativité pendant cette période dramatique de la guerre.
C’est ensuite en 1920, à l’Hôtel des Invalides à Paris, que deux infirmières, Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt, eurent l’idée de confectionner des bleuets en tissu afin d’offrir un travail rémunéré aux anciens combattants blessés et mutilés, les « gueules cassées ». Vendues au public, ces fleurs artificielles permirent également de financer des ateliers de rééducation professionnelle et de soutenir la réinsertion des vétérans.
Reconnu en 1928 comme fleur du souvenir par l’État français, le Bleuet de France devient, le 11 novembre 1935, l’emblème national des commémorations de l’Armistice et de l’hommage aux morts pour la France. Depuis l’étranger, chacun peut porter ce Bleuet de France le 11 novembre, mais aussi le 11 mars, le 8 mai et le 14 juillet, et honorer la mémoire de nos anciens, tout en transmettant ce geste aux jeunes générations. Vous pouvez vous le procurer sur la boutique en ligne gérée par l’Œuvre nationale du Bleuet de France via l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG).
Le souvenir français et les Français de l’étranger
Autre manière de rendre hommage à nos anciens combattants depuis l’étranger, celle de participer aux actions portées par Le Souvenir Français. Fondée en 1887 et reconnue d’utilité publique en 1906, cette association anime la vie commémorative, sauvegarde tombes et monuments et transmet l’histoire aux jeunes générations.
Forte de très nombreux adhérents, ses comités sont aussi présents en dehors de la France, et l’un des plus actifs se trouve en Belgique. Pour Lesfrancais.press, Pierre Laffont, Président du comité Bruxelles-Brabant flamand du Souvenir Français en Belgique a répondu à nos questions.
Lesfrancais.press : « Pourquoi en 2025, cette commémoration du 11 novembre est-elle importante notamment pour les Français vivant en Belgique et à l’étranger ? »
Pierre Laffont : « À Bruxelles, c’est une cérémonie assez unique en son genre. Elle honore d’abord la mémoire des dizaines de milliers de Français tombés sur le sol belge pendant la Grande Guerre, au service de la liberté et de la paix en Europe. Elle rappelle ensuite la force du lien entre la France et la Belgique, deux nations amies unies par une histoire, des valeurs et un destin commun qui célèbrent ensemble ce lien autour d’un monument dédié.
« Chaque adhésion au Souvenir Français est
un acte de fidélité à notre histoire ».
Pierre Laffont, Président du comité Bruxelles-Brabant flamand
du Souvenir Français en Belgique
Enfin, elle fédère chaque année l’ensemble des acteurs de la présence française en Belgique (Ambassade, élus, associations, établissements scolaires) autour d’un même devoir de mémoire. C’est un moment précieux de fraternité franco-belge qu’il est essentiel de faire vivre et de transmettre. »
Soutenir le Souvenir Français
Lesfrancais.press : « En dehors des commémorations, comment soutenir l’action du Souvenir Français quand on vit à l’étranger ? »
Pierre Laffont : « Si vous avez la fibre historique et souhaitez transmettre aux générations futures pour que le sacrifice de nos aïeux ne soit jamais oublié, alors rejoignez-nous. Le Souvenir français en Belgique, présent dans toutes les provinces, agit pour entretenir la mémoire et transmettre l’histoire, en lien avec les autorités françaises, belges et établissements scolaires.
Notre rôle ne se limite pas à la mémoire de la Grande Guerre mais aussi à la guerre de 1870-1871 ou aussi au souvenir des soldats et résistants français morts en Belgique lors de la Seconde Guerre Mondiale. Son action repose sur l’engagement et les adhésions de ses membres, réunis au sein de comités locaux. Chaque adhésion est un acte de fidélité à notre histoire. »
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