Yaël Braun-Pivet à Londres : « J’ai moi-même vécu plusieurs années à l’étranger »

Yaël Braun-Pivet à Londres : « J’ai moi-même vécu plusieurs années à l’étranger »

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet était à Londres le 11 juin 2025 pour rencontrer, entre autres, les Français établis outre-Manche. Au cours de ce déplacement la députée des Yvelines a aussi été accueillie à la Chambre des Communes britannique par Sir Lindsay Hoyle, le Speaker du Parlement. Ils ont, ensemble, ouvert une page nouvelle de l’amitié franco-britannique. D’autant plus que le Président Emmanuel Macron se rendra en visite d’État prochainement au Royaume-Uni. Pour Lesfrancais.press Yaël Braun-Pivet est revenu sur l’ensemble de ces sujets, tout en n’oubliant pas qu’elle a elle-même « vécu plusieurs années à l’étranger ».

Les Français du Royaume-Uni : un atout pour la France

Lesfrançais.press: « Yaël Braun-Pivet, vous étiez à Londres récemment. Vous êtes venue pour rencontrer les expatriés ? Que pensez-vous des Français qui choisissent de faire leur vie ici ? »

Yaël Braun-Pivet : « C’était important pour moi de venir à la rencontre de nos compatriotes ici à Londres. J’ai tenu à le faire aux côtés de Vincent Caure, le député de la circonscription, qui connaît très bien les réalités du terrain et m’a permis d’échanger avec une grande diversité de profils. Vous savez, les Français de l’étranger sont une vraie richesse pour notre pays. Ils portent notre culture, nos valeurs, et ils contribuent aussi à faire rayonner la France à l’international.

« Les Français de l’étranger sont une vraie richesse pour notre pays »

Lesfrançais.press: « La Grande-Bretagne et l’Union européenne ont conclu il y a quelques semaines un nouveau pacte de défense et de sécurité, dans le cadre d’un vaste “reset” des relations après le Brexit. Les deux parties ont décidé d’entamer des discussions sur la mobilité des travailleurs et la réintégration du Royaume-Uni dans Erasmus+. Que pensez-vous ? »

Yaël Braun-Pivet: « C’est une excellente nouvelle ! On a tous vu à quel point le Brexit a compliqué la vie de beaucoup de personnes, notamment les jeunes et les entrepreneurs. Je comprends très bien leur choix : vivre à Londres, c’est s’ouvrir à d’autres horizons, à d’autres opportunités, J’ai moi-même vécu plusieurs années à l’étranger et je mesure à quel point cette expérience est formatrice et enrichissante, tant sur le plan personnel que collectif. »

Yaël Braun-Pivet_ Vincent Caure et Lindsay Hoyle à Londres
Yaël Braun-Pivet Vincent Caure et Lindsay Hoyle à Londres

Revoir la question de la mobilité, c’est essentiel, surtout dans un monde où les échanges sont la clé de l’innovation et de la compréhension mutuelle. Pour Erasmus+, je ne peux qu’être enthousiaste : c’est un programme qui a changé la vie de milliers de jeunes. Si le Royaume-Uni revient dans Erasmus+, ce sera un vrai signal d’ouverture. »

Emmanuel Macron et la communauté française à Londres

Lesfrançais.press: « Avez-vous parlé de la visite d’Etat que le président de la République française Emmanuel Macron effectuera au Royaume-Uni du 8 au 10 juillet ? »

Yaël Braun-Pivet: « Oui, nous avons abordé cette prochaine visite, qui marquera une nouvelle étape dans la relance de la relation franco-britannique, comme d’ailleurs le Sommet franco-britannique. Elle sera l’occasion de poser des actes concrets de coopération, notamment en matière économique, de sécurité et de défense à l’heure où nous avons besoin d’une Europe forte et solidaire. Je crois que c’est aussi un moment fort pour la communauté française ici, qui se sent parfois un peu oubliée depuis le Brexit. J’espère que cette visite permettra d’avancer concrètement sur des sujets qui touchent la vie quotidienne des Français au Royaume-Uni. »

Lesfrançais.press: « Vous avez aussi visité le Dispensaire Français, qui accompagne nos compatriotes et francophones en situation de précarité. Que pensez-vous de ce type de lieux ? »

Yaël Braun-Pivet: « J’ai été très touchée par ce que j’ai vu au Dispensaire français, c’est le député de la circonscription, Vincent Caure qui a tenu à m’y emmener, et je l’en remercie vivement.

« On oublie parfois que l’expatriation peut aussi rimer avec précarité ou isolement »

C’est un lieu de solidarité, d’écoute, où chacun peut trouver un soutien, qu’il soit médical, social ou simplement humain. On oublie parfois que l’expatriation peut aussi rimer avec précarité ou isolement. Ces structures sont essentielles, et je veux vraiment saluer le travail des bénévoles et des professionnels qui s’y investissent au quotidien. Cela montre que, même loin de l’Hexagone, la solidarité nationale ne s’arrête pas aux frontières. »

Les expatriés et l'Assemblée nationale

Lesfrançais.press: « Lors de vos déplacements à l’étranger, avez-vous un réflexe pour organiser une rencontre avec la communauté française vivant dans le pays visité ? »

Yaël Braun-Pivet: « Toujours ! C’est même la première chose que je demande à mon équipe. Rien ne remplace le contact direct, les échanges informels, les témoignages de vie.

Yaël Braun-Pivet_ présidente de lAssemblée nationale avec le député Vincent Caure à la rencontre des Français de Londres
Yaël Braun-Pivet_ présidente de lAssemblée nationale avec le député Vincent Caure à la rencontre des Français de Londres

Ça me permet de mieux comprendre leurs attentes, leurs difficultés, mais aussi leurs réussites. Les Français de l’étranger sont très divers : ils viennent de tous horizons, de tous les territoires de France et de toutes générations, ces rencontres sont très riches. »

Lesfrançais.press: « De nombreuses lois françaises ont un impact direct sur nos compatriotes vivant à l’étranger. Comment faire pour qu’ils soient davantage pris en compte lors des débats ? »

Yaël Braun-Pivet: « C’est un vrai sujet, et je pense qu’on peut encore progresser. La démocratie représentative ne peut ignorer les Français qui vivent hors de l’Hexagone.

« La démocratie représentative ne peut ignorer les Français qui vivent hors de l’Hexagone »,

D’abord, il faut renforcer les outils d’évaluation des impacts extraterritoriaux de nos lois. Ensuite, nous devons institutionnaliser davantage la consultation des Français de l’étranger, en particulier sur les textes les concernant directement : fiscalité, éducation, protection sociale. Enfin, je plaide pour une meilleure articulation entre les députés des Français de l’étranger et les commissions permanentes, afin que leur expertise ne reste pas périphérique, mais irrigue pleinement le travail parlementaire. »

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