Visite d’Emmanuel Macron au Maroc : critiques virulentes de la presse algérienne

Visite d’Emmanuel Macron au Maroc : critiques virulentes de la presse algérienne

« Macron bafoue le droit international », « une visite sur le dos du peuple sahraoui » : la presse algérienne a critiqué avec virulence la visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc, où le président français a apporté un soutien appuyé à « la souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.

Cette ex-colonie espagnole, dont le Maroc contrôle près de 80 % et qui fait l’objet d’un conflit depuis un demi-siècle entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, est considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU.

Sous le titre « Macron bafoue le droit international », le quotidien francophone El Watan a rappelé que le soutien renforcé, annoncé fin juillet par Paris à un plan d’autonomie du territoire proposé par Rabat « n’est pas passé sans conséquence en Algérie, provoquant une profonde crise entre les deux pays ».

Pour El Watan, avec son discours devant le Parlement marocain mardi 29 octobre où il a estimé que « le présent et l’avenir » du territoire « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », « Macron en remet une couche… au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger ».

Pour El Watan, avec le discours d'Emmanuel Macron devant le Parlement marocain mardi 29 octobre où il a estimé que « le présent et l’avenir » du territoire « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », « Macron en remet une couche… au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger ». / @EPA-EFE/JALAL MORCHIDI
Pour El Watan, avec le discours d’Emmanuel Macron devant le Parlement marocain mardi 29 octobre où il a estimé que « le présent et l’avenir » du territoire « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », « Macron en remet une couche… au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger ». / @EPA-EFE/JALAL MORCHIDI

El Watan a rappelé qu’Alger a retiré « avec effet immédiat » son ambassadeur à Paris dès l’annonce française de fin juillet, dénoncée par l’Algérie comme contribuant à « consolider le fait accompli colonial [marocain] dans ce territoire ».

« Marché de dupes »

Le quotidien a cité des représentants sahraouis insistant sur la tenue d’un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, décidé lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé.

Pour le site d’information TSA, le rapprochement entre la France et le Maroc « s’est fait sur le dos du peuple sahraoui et sous l’impulsion des lobbies français hostiles à l’Algérie ».

Toutefois, pour ce média francophone, en contrepartie du soutien apporté au Maroc, M. Macron « devra repartir les valises presque vides » et il s’agit d’un « marché de dupes » car la position française sur le Sahara occidental est « symbolique, sans aucune valeur juridique ».

« La récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne annulant les accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l’UE est venue rappeler à tous que la souveraineté sur les territoires, ce ne sont pas les États qui la décrètent ».

« Quant au Maroc, ce n’est pas lui faire injure de dire qu’il n’a pas grand-chose à offrir » à la France car « le royaume n’est ni un marché de consommation ni un Eldorado pour les entreprises françaises », selon TSA.

Pour le quotidien arabophone Ecchorouk, proche du pouvoir, de « tous les objectifs que Macron a construits dans ses relations avec Alger, aucun n’a été atteint ».

Et « malgré les tentatives de rapprochement du président français avec l’Algérie depuis 2020 […] Paris continue de perdre les quelques intérêts économiques qui lui restent ».

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