Une réforme de fond à l'AEFE pour l'automne ?

Une réforme de fond à l'AEFE pour l'automne ?

La convocation du Conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) un 17 juillet augurait d’annonces importantes ne pouvant attendre la rentrée. Au cœur de l’été c’est donc Anne Grillo, la directrice générale de la mondialisation au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), qui a annoncé une réforme de fond de l’AEFE pour l’automne !

L’AEFE : bientôt des grands changements !

C’est le prétexte du déficit record de cette année qui a été saisi pour ouvrir la voie à de grands changements pour l’opérateur public et son réseau au sein de l’AEFE. Si tous les tenants et aboutissants de la réforme à venir ne sont pas connus à ce jour, la méthode a été posée. Le contexte budgétaire de l’État a notamment été rappelé. Et une détermination institutionnelle affirmée.

C’est ainsi que prenant la parole lors du Conseil d’administration de l’AEFE qui s’est réuni ce 17 juillet la directrice générale de la mondialisation au MEAE Anne Grillo a notamment déclaré : « nous avons un réseau en développement. Il y aura ainsi quinze nouveaux établissements homologués à la rentrée. Mais l’agence doit composer avec la nouvelle dynamique de 40 milliards d’économie à faire et de son déficit structurel » a indiqué au cours du

Outre cela, elle a également ajouté : « nous devons réfléchir à une véritable refondation du modèle. Même avec les paramètres actuels on aurait dû réformer dans tous les cas. Mais la suppression des -24 millions d’euros par le parlement (baisse de la subvention publique versée à l’agence) nous oblige à nous pencher sur l’avenir de l’agence de façon accélérée ».

L'enseignement français à l'étranger © AEFE
L'enseignement français à l'étranger © AEFE

Quelle concertation avant la réforme ?

Devant des représentants des familles, des personnels et des élus qui découvraient le cadre politique ainsi posé, Anne Grillo a précisé que ce serait d’abord dans un groupe de travail avec les services de l’État et la direction de l’AEFE qu’un diagnostic sera partagé et des propositions seront formulées. Les familles et les syndicats seront visiblement consultés a posteriori au même titre que tous les acteurs de l’enseignement français à l’étranger.

S’il n’était pas question de développer les propositions de fond à ce stade, certaines indications ne trompent pas « les réponses différeront nécessairement de celles de 1990 (date de création de l’AEFE). On opère dans un contexte politique et budgétaire totalement différent ».

Un conseil d’administration de l’AEFE extraordinaire à l’automne

La liste des sujets de réforme évoqués par la directrice qui assume la tutelle de l’agence pour les affaires étrangères est longue : « nous examinerons, entre autres, le changement de statuts des établissements, le changement des modèles de convention, la mise à disposition des personnels dans le réseau, rien ne sera décidé sans consultation ».

La représentante du ministère de l’Europe et des affaires étrangères désire travailler avec responsabilité et courage et annonce « un conseil d’administration extraordinaire à l’automne pour poser un nouveau modèle pour l’agence »

Quelles premières réactions des partenaires ?

Les administrateurs présents à ce CA ont accueilli ces annonces entre stoïcisme et scepticisme. Représentants des parents, des personnels ou des élus sentent bien que la rentrée va donner lieu à un intense moment de débat et de mobilisation. Les craintes existent que les jeux ne soient déjà faits en amont et que l’autorité ait déjà en tête un détricotage de l’opérateur public et une priorité donnée aux établissements partenaires.

Jeux Internationaux de la Jeunesse les JIJ Athenes 2024 ©AEFE
Jeux Internationaux de la Jeunesse les JIJ Athenes 2024 ©AEFE

Notamment, le sujet des détachements pour plus de 5000 fonctionnaires français travaillant dans ce réseau extérieur est crucial. Jusqu’à présent c’est l’AEFE qui est coordinateur de ces mobilités à l’international et qui pose un cadre de recrutement commun. C’était d’ailleurs un des acquis de gestion lié à la mise en place d’une agence unique voilà 35 ans.

La sénatrice Samantha Cazebonne veut lancer à la fin août une grande consultation pour faire des propositions collectives en pointant, dans un document largement diffusé, le poids de la prise en charge des personnels différant selon qu’on soit en établissement à gestion directe ou conventionné.

Du côté des tenants de la simplification, ils feront valoir que les établissements partenaires sont moins coûteux pour les familles mais les défenseurs de la scolarisation française à l’étranger feront valoir cette mission comme devant reposer sur des établissements gérés par une agence. Avec un système de bourses scolaires pour les plus modestes et des mécanismes de répartition des aides publiques en matière d’immobilier ou de pédagogie. Les représentants des personnels ne voudront pas laisser certaines catégories de personnel sur le bord du chemin et voudront préserver l’opérateur dans ses missions fondamentales.

Ainsi, derrière ces positions se dissimulent des choix stratégiques différents : organiser la coopération éducative d’enfants étrangers ou faciliter d’abord la scolarisation d’enfants français sur tous les points du globe ? Avoir des enseignants formés en France ou à l’étranger. Les gérer localement ou de façon centralisée. Les interrogations sont nombreuses et l’automne sera agité à n’en pas douter !

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