Une large confiance pour Jean Castex

Une large confiance pour Jean Castex

Le Premier ministre Jean Castex a obtenu mercredi une large confiance de l’Assemblée nationale sur sa première déclaration de politique générale, avec 345 voix pour, 177 contre et 43 abstentions, moins que les gouvernements d’Édouard Philippe en avaient obtenues.

Pendant une heure précise, il a annoncé sa feuille de route pour les prochains mois. Le tout nouveau Premier ministre Jean Castex a délivré, ce mercredi après-midi, son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. A environ 600 jours de la fin du mandat d’Emmanuel Macron, il a définit son cap et donné des détails au lendemain de l’interview du 14-Juillet donnée par le président de la République. Cependant pas un mot à l’attention des expatriés que le gouvernement comme le président Emmanuel Macron comptent, pourtant, bien mobiliser en vue des échéances de 2021 (consulaires) et 2022 (Présidentielle et législatives). 

« Ressouder le pays » grâce au « dialogue » et aux « territoires »

Après avoir éludé en une phrase la question du port du masque qu’il faudra « développer », le premier Ministre Jean Castex a livré sa vision des conséquences de la crise sur le pays. Décrivant « difficultés » et « défaillances » mises en lumière, Jean Castex a détaillé sa première ambition : celle de « ressouder ces Frances si différentes ». « Celle des banlieues, France rurale, France dite périphérique, (…) celle qui n’a pas droit à la parole, qui ne dit rien mais qui n’en pense pas moins… », a détaillé Jean Castex.

Pour ce faire, le Premier ministre mise sur le « dialogue social » et les « territoires », deux mots qui lui sont chers et sur lesquels il était très attendu. Dès vendredi, il réunira les partenaires sociaux pour élaborer « un calendrier et une méthode » quant aux différents sujets, à commencer par le plan de relance. Un bilan sera présenté tous les deux mois, promet-il. Il a aussi évoqué « une nouvelle étape de la décentralisation » afin de « réarmer » les collectivités territoriales et de pouvoir s’y appuyer. « Notre intention est de rendre plus cohérente et efficace l’organisation territoriale de l’État », annonce-t-il.

La lutte contre le chômage, « priorité absolue »

Déjà évoquées par Emmanuel Macron lors de son interview du 14-Juillet, les mesures pour l’emploi du plan de relance (100 milliards d’euros) ont été rappelées et un petit peu étoffées. Jean Castex, qui a placé la lutte contre le chômage comme « priorité absolue » espère favoriser l’emploi des jeunes à l’aide d’un « dispositif exceptionnel » de réduction du coût du travail : 4.000 euros par an pour l’embauche d’un jeune de moins de 25 ans jusqu’à 1,6 smic « dans toutes les entreprises et pour une durée d’au moins un an ».

Le plan de relance qui sera lancé en septembre contiendra aussi l’ouverture de 200.000 places en formations qualifiantes pour les jeunes. Le dispositif de chômage partiel, qui a déjà coûté 30 milliards d’euros, sera financé à hauteur de 8 milliards en 2021. « La crise a apporté une nouvelle confirmation qu’il faut transformer notre appareil productif », estime le Premier ministre, qui a promis une enveloppe de 40 milliards d’euros pour l’industrie. Des mesures de ce plan seront appliquées « localement », par « bassin d’emploi ».

Le combat de l’écologie

Attendu sur des annonces concrètes, Jean Castex en a livré un certain nombre. Sur le volet social, par exemple, les repas des restaurants universitaires seront à 1 euro pour les étudiants boursiers, l’allocation de rentrée scolaire sera revalorisée de 100 euros, alors qu’« aucun effort fiscal ne sera demandé aux Français ».

Mais c’est surtout sur le plan écologique (mais « pas pour une décroissance verte ») que le gouvernement veut accélérer : ce mercredi, Castex a par exemple annoncé un « moratoire pour l’installation de nouveaux projets de centres commerciaux dans les zones périphériques » ou un « plan vélo très ambitieux » contractualisé avec les collectivités territoriales, qui devront aussi innover en matière de tri des déchets, énergies renouvelables… « D’ici fin 2021, tous les territoires seront dotés de contrats de développement écologique avec des plans d’actions concrets ». Le calendrier des rénovations urbaines, prévues dans 450 quartiers, sera accéléré. Le plan de relance consacrera « plus de 20 milliards d’euros » à la rénovation thermique des bâtiments, à la réduction des émissions polluantes, à la production d’une alimentation « plus locale et durable », et au soutien des « technologies vertes » comme les batteries.

D’autres dossiers à régler

En haut de la pile, la réforme des retraites ne sera pas mise sous le tapis. Objectif du Premier ministre : que la concertation reprenne afin d’améliorer le « contenu et lisibilité de la réforme ». Devant les parlementaires, il s’est aussi engagé à poursuivre « la refonte de l’école de la République », le combat pour « la laïcité » et « l’égalité hommes femmes ». « Lutter contre l’islamiste radical demeure d’une de nos préoccupations majeures », a-t-il précisé. Il a annoncé « un projet de loi contre les séparatismes », qui sera présenté en Conseil des ministres à la rentrée afin d’« éviter que certains groupes ne se referment autour d’appartenances ethniques ou religieuses ». Pour endiguer « la petite délinquance qui gâche la vie des gens », Jean Castex a annoncé vouloir créer « des juges de proximité spécialement affectés aux incivilités du quotidien ».

Français de l »étranger, les oubliés ?

En effe, alors que les nominations des secrétaires d’Etat devaient suivre celle des ministres, elles furent annoncées pour ce 15 juillet à l’occasion de la déclaration de politique générale et finalement elles seraient décalées à la fin de la semaine.

Jean Baptiste Lemoyne bataille en arrière-coulisses pour conserver son poste. Son ambition sénatoriale serait contrariée si il devait passer la main.

Les rumeurs courent… Une députée franco-américaine semble en mesure d’obtenir le poste. Du coté des élus des Français de l’Etranger, même si la sénatrice Joelle Garriaud-Maylam ou la députée Anne Genetet semblaient tenir la corde un moment, l’option ne fut pas retenue.

Dernier espoir pour une représentation des expatriés au sein du gouvernement, en Pieyre-Alexandre Anglade, il n’y a que le député des « institutions européennes » qui pourrait, par son cursus au Parlement européen, obtenir le Secrétariat d’Etat à l’Europe. Cependant ce poste est souvent réservé à de hauts techniciens.

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