La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a placé la barre très haut pour son second mandat. Elle avait affirmé lors de son discours devant le Parlement européen en juillet que les décisions prises au cours des cinq prochaines années détermineront la « place de l’Europe dans le monde pour les cinquante années à venir ».
Ursula von der Leyen prépare les lettres de mission des commissaires désignés par les États de l’Union européenne (UE). Ces derniers rejoindront le Collège de commissaires pour la législature 2024-2029 s’ils passent les auditions devant le Parlement.
Et pour atteindre les objectifs et répondre aux enjeux européens à venir en matière d’écologie, de compétitivité et de résilience, entre autres, une grande expertise sera nécessaire. Tous les yeux sont donc rivés sur les aspirants commissaires, que les Vingt-Sept ont jusqu’à ce vendredi 30 août dans la soirée pour désigner.
« Cette fois, les lettres de mission seront une description de poste qui devra refléter les compétences des candidats, […] la qualité sera nécessaire pour faire face aux défis multi-niveaux à l’échelle mondiale et interne », explique à Euractiv un spécialiste des institutions.
L’économie, thème central de la prochaine législature
Les profils des candidats correspondent largement aux besoins « économiques » du prochain exécutif européen, puisque neuf d’entre eux ont une expérience dans ce domaine.
En outre, sept candidats sont spécialisés dans les questions environnementales, agricoles et énergétiques, comme les aspirants tchèque, danois, néerlandais et espagnol ; et quatre autres disposent d’une expertise en matière de politique étrangère et de sécurité.
Enfin, quatorze candidats — soit la moitié — ont déjà une expérience de la politique européenne, et la formation de quatre d’entre eux est considérée comme plus technique que politique (République tchèque, France, Portugal, Slovénie).
Qui sont les candidats commissaires ?
Magnus Brunner, Autriche
L’Autriche a proposé le nom du ministre des Finances Magnus Brunner. Député du Parti populaire autrichien (ÖVP, Parti populaire européen/PPE) depuis quinze ans, ce dernier a également l’expérience du secteur privé, car il a occupé le poste de directeur politique de la Fédération économique autrichienne entre 2002 et 2005.
Vienne espère que Magnus Brunner obtienne le portefeuille du budget, actuellement détenu par son compatriote Johannes Hahn, mais de nombreux pays sont aussi sur les rangs. Quoi qu’il en soit, les références du candidat autrichien devraient au moins le mettre dans la course pour un portefeuille économique.
Magnus Brunner a exprimé son désir de se concentrer sur la compétitivité de l’UE, bien qu’il ne soit pas un adepte de l’augmentation des dépenses publiques.
Dubravka Šuica, Croatie
De nouveau proposée comme commissaire par la Croatie, Dubravka Šuica a servi en tant que vice-présidente de l’exécutif de l’UE et commissaire à la Démocratie et à la Démographie depuis 2019.
Issue de l’Union démocratique croate (HDZ, PPE), l’ancienne eurodéputée, députée et maire de Dubrovnik, sa ville natale, avait dû être « suppliée » de déménager à Bruxelles il y a cinq ans. Elle semble depuis s’être bien acclimatée à la vie au Berlaymont.
Fervente défenseuse de la Politique de cohésion, elle est également connue pour avoir soutenu que les défis démographiques de l’Europe devraient être relevés par l’immigration légale, et pour avoir proposé une directive sur la défense de la démocratie, que de nombreux groupes de la société civile ont comparée à la loi hongroise controversée contre les influences étrangères.
Le Premier ministre croate Andrej Plenković a refusé de spéculer sur le futur portefeuille que pourrait obtenir sa candidate. Conserver son poste actuel serait un choix évident, mais celui de l’Élargissement serait une grande victoire pour Dubravka Šuica, la représentante du plus jeune État membre de l’Union.
Costas Kadis, Chypre
Le candidat chypriote, Costas Kadis, est biologiste de formation et possède une expérience ministérielle dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation et de la culture.
Nicosie semble viser le nouveau portefeuille dédié à la Méditerranée, bien que sa proximité géographique avec le Moyen-Orient puisse jouer en sa défaveur, étant donné la nouvelle approche de la Commission consistant à éviter que les portefeuilles politiques de l’UE ne soient guidés par des intérêts nationaux.
La Chypriote Stella Kyriakídes détient actuellement le portefeuille de la Santé, mais les médias locaux indiquent que le gouvernement ne souhaite pas conserver cette prérogative.
Jozef Síkela, République tchèque
Le choix du gouvernement tchèque s’est porté sur l’actuel ministre de l’Industrie et du Commerce, Jozef Síkela (affilié au PPE). Ce dernier a présidé les réunions du Conseil « Énergie » pendant la présidence tchèque du Conseil de l’UE, au second semestre 2022. Durant cette période, les États membres se sont mis d’accord sur des réductions coordonnées de la consommation de gaz naturel et sur le plafonnement du prix de gaz.
Au cours des négociations, Jozef Síkela s’est opposé à Ursula von der Leyen sur la proposition de plafonnement des prix rédigée par la Commission. À l’époque, le ministre et son équipe avaient ouvertement critiqué l’approche de la Commission en matière de tarification du gaz.
Pendant la présidence tchèque, Jozef Síkela est devenu populaire auprès des diplomates et des autres ministres de l’Union pour sa détermination à amener les Vingt-Sept à s’entendre sur une solution à la crise de l’énergie. Il avait même distribué à ses collègues des sweats à capuche sur lesquels on pouvait lire : « Nous convoquerons autant de Conseils ‘Énergie’ que nécessaire ».
Jozef Síkela soutient le développement des énergies renouvelables et nucléaires dans son pays, tout en s’intéressant à la concurrence et au Marché intérieur. Avant d’entrer dans la politique tchèque en 2021, il a travaillé comme directeur dans le secteur bancaire.
Dan Jørgensen, Danemark
Dan Jørgensen (Social-démocratie/Socialistes et Démocrates européens, S&D), ministre danois de la Coopération pour le développement et de la Politique climatique globale, quitte le gouvernement de Mette Frederiksen pour retourner à Bruxelles dans l’espoir d’obtenir un portefeuille lié au climat ou à l’énergie.
Par deux fois élu au Parlement européen, ce social-démocrate de longue date n’est pas un novice dans la capitale européenne.
En annonçant son choix de candidat, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a déclaré qu’elle s’était entretenue avec la présidente de la Commission et qu’elle s’attendait à ce que Dan Jørgensen obtienne un « portefeuille central » dans le domaine du climat et de l’énergie.
Kaja Kallas, Estonie
Kaja Kallas a quitté son poste de Première ministre de l’Estonie en juin, après avoir été nommée Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, remplaçant Josep Borrell. Avocate spécialisée dans le droit européen de la concurrence, elle a effectué deux mandats au Parlement estonien et un au Parlement européen (2014 et 2018).
En tant que cheffe du Parti libéral de la réforme estonien (ERE, Renew), elle a été la première femme élue au poste de Première ministre en 2021. À ce titre, elle s’est opposée à ce que les aides publiques interfèrent avec les forces du marché.
Plus populaire à l’étranger qu’au sein de son pays, sa cote a chuté après l’apparition d’informations sur les liens de son mari avec la Russie. Depuis l’invasion de l’Ukraine toutefois, elle s’est imposée comme une voix clé du soutien à Kiev et à l’augmentation des investissements dans la défense européenne.
Surnommée la « Dame de fer » estonienne, Kaja Kallas a souvent été citée comme candidate potentielle au poste de secrétaire général de l’OTAN, mais elle représentera désormais l’UE sur la scène internationale.
Henna Virkkunen, Finlande
Femme politique très expérimentée, la Finlandaise Henna Virkkunen (Parti de la Coalition nationale/PPE) a été élue trois fois eurodéputée et a dirigé trois ministères différents dans son pays, l’Éducation, l’Administration publique et les Transports.
Depuis son élection au Parlement européen en 2014, Henna Virkkunen a siégé au sein des commissions parlementaires de l’Industrie, de la Recherche et de l’Énergie (ITRE) et des Transports et du Tourisme (TRAN), ainsi qu’au sein de la commission spéciale d’enquête sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus.
Fervente partisane de la « réduction de la bureaucratie » pour stimuler la croissance économique et ardente supportrice de l’Ukraine, Henna Virkkunen, qui se décrit comme « collaborative, transparente et tournée vers l’avenir », viserait un portefeuille lié à la compétitivité, à la sécurité, à l’élargissement ou à la défense.
Thierry Breton, France
Thierry Breton (affilié à Renew), l’actuel commissaire au Marché intérieur, a été reconduit par le président français Emmanuel Macron pour un nouveau mandat de cinq ans. Cette fois, Paris espère un portefeuille plus large incluant la sécurité informatique et la défense.
Le 12 août, Thierry Breton avait exhorté le milliardaire Elon Musk à ce que sa plateforme X respecte la règlementation européenne, sans informer la présidente de la Commission Ursula von der Leyen de son initiative, ce qui lui a attiré les foudres des défenseurs de la liberté d’expression.
S’il était reconduit, Urusla von der Leyen pourrait être confrontée à des discussions animées lui. Il a notamment remis en question le leadership de l’Allemande immédiatement après qu’elle a été choisie comme tête de liste du PPE pour les élections européennes.
Apóstolos Tzitzikóstas, Grèce
La candidat grec Apóstolos Tzitzikóstas (Nouvelle démocratie/PPE) est actuellement gouverneur de la région de Macédoine centrale, et il a été président du Comité européen des régions entre 2020 et 2022.
Apóstolos Tzitzikóstas serait théoriquement en bonne position pour obtenir le portefeuille de la Politique régionale, mais Athènes a demandé celui des Transports. Cependant, des sources de la Commission ont déclaré que rien n’était encore définitif. L’homme manque d’ailleurs d’expérience dans le domaine des transports.
Son opposition à l’accord sur le changement de nom de la Macédoine du Nord est également un obstacle à l’obtention d’un portefeuille lié à l’élargissement.
Olivér Várhelyi, Hongrie
Actuel commissaire à l’Élargissement, Olivér Várhelyi (Fidesz/Patriotes pour l’Europe) a de nouveau été choisi par le gouvernement hongrois comme candidat commissaire. Avocat de formation, il a longtemps occupé divers postes à Bruxelles, et a été promu ambassadeur hongrois auprès de l’UE en 2015. En 2019, il n’a été pressenti pour le poste de commissaire qu’après le rejet du premier choix du pays, après son audition devant le Parlement européen.
En tant que commissaire à l’Élargissement, il était chargé des négociations d’adhésion à l’UE et du suivi de l’alignement des candidats à l’adhésion sur les valeurs de l’Union. Son mandat chargé, qui a vu l’ouverture de négociations d’adhésion avec des candidats tels que l’Ukraine, a été récompensé par sa reconduction. Il souhaiterait vraisemblablement conserver son portefeuille actuel.
Sa loyauté politique envers le Premier ministre Viktor Orbán a parfois soulevé des interrogations, ce qui pourrait lui donner du fil à retordre lors des auditions, notamment au vu de l’attitude de plus en plus perturbatrice de la Hongrie.
Les choses se sont encore compliquées pour lui après qu’il a traité d’« idiots » les eurodéputés et adopté une ligne résolument pro-israélienne durant la guerre à Gaza.
S’il rejoint le Collège des commissaires, Olivér Várhelyi ne facilitera pas la tâche d’Ursula von der Leyen, puisqu’il sera la voix du nouveau groupe d’extrême droite des Patriotes pour l’Europe au Parlement européen, auquel appartiennent le Fidesz de Viktor Orbán et le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella.
Michael McGrath, Irlande
Le Taoiseach Simon Harris (Fine Gael, PPE) a nommé comme candidat Michael McGrath (Fianna Fáil, Renew), un législateur expérimenté déjà élu au Parlement irlandais et qui occupait depuis 2022 le poste de ministre des Finances.
Avec les références de Michael McGrath, le gouvernement irlandais espère hériter d’un portefeuille similaire à celui de l’actuelle commissaire irlandaise Mairead McGuiness, responsable des Services financiers, de la Stabilité financière et de l’Union des marchés de capitaux.
Simon Harris a confirmé que l’Irlande n’avait pas consulté Ursula von der Leyen avant de désigner son commissaire. La future Commission semblant plus majoritairement masculine que nombre des précédentes, et les médias irlandais s’inquiètent du fait que le choix de Michael McGrath pourrait compromettre les chances de l’Irlande d’obtenir un portefeuille important.
Valdis Dombrovskis, Lettonie
Le commissaire au Commerce Valdis Dombrovskis (Unité/PPE) a été proposé pour un troisième mandat en tant que commissaire de la Lettonie.
Homme politique de centre droit très expérimenté, il a été ministre des Finances et député européen avant de sortir son pays de la crise financière en tant que Premier ministre de 2009 à 2014.
Valdis Dombrovskis a depuis assumé diverses responsabilités dans le domaine financier, en tant que commissaire à la Stabilité financière, aux Services financiers et à l’Union des marchés de capitaux de 2016 à 2020, et en tant que commissaire au Commerce depuis 2020. Cette expérience impressionnante fait de lui un candidat de poids pour un portefeuille économique.
Andrius Kubilius, Lituanie
Le commissaire choisi par la Lituanie, Andrius Kubilius (Union de la patrie – Chrétiens-démocrates lituaniens/PPE), a été deux fois Premier ministre de Lituanie (1999-2000 et 2008-2012), période durant laquelle il a aidé le pays d’Europe de l’Est à surmonter la crise financière mondiale de 2008.
Lors des élections européennes de juin, Andrius Kubilius a été réélu député européen. Au sein du Parlement, l’eurodéputé lituanien s’est occupé de la commission des Affaires étrangères et des Relations de l’UE avec Moscou.
Vilnius espère que le bilan d’Andrius Kubilius et la position de la Lituanie en tant que fervente partisane de ses voisins de l’Est lui permettront d’obtenir les portefeuilles de l’Élargissement et de la Compétitivité.
Christophe Hansen, Luxembourg
Choisi par le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden pour sa « grande expérience des affaires européennes », Christophe Hansen (Parti populaire chrétien-social, CSV) est un membre du PPE âgé de 43 ans et originaire de la ville de Witz, dans le nord du pays.
Le passé de cet homme politique de centre droit au sein des commissions du Commerce international, de l’Environnement, de l’Alimentation et de la Santé du Parlement européen pourrait donner au Grand-Duché une chance d’obtenir le portefeuille de l’Agriculture.
En tant qu’ancien rapporteur de la commission ENVI sur un règlement clé de la Politique agricole commune (PAC), l’expérience pratique de Christophe Hansen en matière de questions agricoles pourrait faire de lui le candidat le plus compétent pour ce portefeuille.
Ce dernier a confirmé son intérêt pour le poste à la presse locale cette semaine, soulignant la nécessité d’une approche flexible pour répondre aux différents besoins du Luxembourg et des États du sud de l’Europe.
Glenn Micallef, Malte
Glenn Micallef, 34 ans, sera le premier candidat de Malte à servir en tant que fonctionnaire, mais pas en tant qu’homme politique, après qu’une affaire de fraude contre le précédent candidat, le vice-Premier ministre Chris Fearne, soit venue contrecarrer les plans.
Ce technocrate a été nommé chef de cabinet du Premier ministre Robert Abela en 2020, ainsi que son conseiller pour les affaires européennes et son sherpa au Conseil européen. Glenn Micallef, diplômé en économie et en politique européenne, a dirigé l’unité chargée des relations extérieures et des préparatifs de la présidence maltaise de l’UE avant d’être directeur général de l’unité de coordination de l’UE de Malte, où il a travaillé sur le Brexit.
Il a également travaillé brièvement pour le groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen à Bruxelles.
Wopke Hoekstra, Pays-Bas
Du côté néerlandais, le gouvernement tente de réintégrer le commissaire au Climat, Wopke Hoekstra (Appel Chrétien-démocrate/PPE). Mais, compte tenu de la perte de poids de ce portefeuille à la suite des élections de juin, il semble plus probable que l’ancien ministre des Finances l’abandonne au profit d’un poste lié à la finance.
La nomination de Wopke Hoekstra au poste de commissaire au Climat avait déjà suscité des débats en raison de ses liens avec de grands pollueurs, dont le cabinet international de conseil McKinsey.
En 2023, les inquiétudes du Parlement européen ont conduit à des vérifications répétées, soulevant des questions quant à la possibilité qu’un scénario similaire se reproduise. Wopke Hoekstra est également à l’origine d’un débat sur le rôle de l’UE dans la lutte contre le changement climatique, qui s’est déroulé dans le cadre d’une conférence de presse.
Piotr Serafin, Pologne
Piotr Serafin (affilié au PPE), 50 ans, juriste et économiste de formation, est l’un des confidents les plus proches et les plus fiables du Premier ministre Donald Tusk.
En 2014, il est devenu chef du cabinet de ce dernier lorsqu’il a été nommé président du Conseil européen et a pris le poste de directeur du secrétariat général du Conseil de l’UE pour les Transports, les Télécommunications et l’Énergie entre 2020 et 2023. Depuis quelques mois, il dirige la représentation permanente de la Pologne auprès de l’UE.
Donald Tusk espère un portefeuille attrayant, peut-être un poste de vice-président. Étant l’un des plus fervents partisans de la réélection d’Ursula von der Leyen, il peut certainement s’attendre à être récompensé.
Varsovie a récemment déclaré qu’elle visait un portefeuille budgétaire correspondant au profil économique du candidat. Les prochaines négociations sur le budget de l’UE nécessiteront également une main ferme, et Piotr Serafin est considéré comme un technocrate compétent dans les cercles bruxellois.
Varsovie, qui compte parmi les plus grands défenseurs de l’Ukraine, convoite aussi le portefeuille de l’Élargissement, bien que les manifestations d’agriculteurs dans le pays aient concrétisé les préoccupations existantes quant à l’adhésion future de Kiev à l’UE.
Maria Luís Albuquerque, Portugal
Maria Luís Albuquerque (Parti social-démocrate/S&D), ancienne ministre des Finances du Portugal âgée de 56 ans, a été choisie par Lisbonne lorsque le pays était sous le coup du plan de sauvetage de la troïka européenne.
En tant que membre du conseil de surveillance de la filiale européenne de la société américaine Morgan Stanley, les spécialistes considèrent que son expertise technocratique est essentielle alors que le Portugal espère un portefeuille économique, mais son implication avec le géant américain pourrait s’avérer politiquement problématique.
Victor Negrescu, Roumanie
Victor Negrescu (Parti social-démocrate/S&D), vice-président du Parlement européen, est la « recommandation personnelle » du Premier ministre roumain Marcel Ciolacu pour un portefeuille économique.
Député européen depuis 2014, Victor Negrescu a été impliqué dans de nombreuses affaires budgétaires. Il est actuellement le négociateur en chef du Parlement européen pour le budget 2025 de l’UE, ce qui signifie qu’il pourrait être un bon candidat pour le portefeuille du Budget.
En tant qu’ancien ministre délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu pourrait également être considéré pour un rôle plus régional — un portefeuille que Bucarest n’exclut pas.
Selon des sources gouvernementales, le Premier ministre Marcel Ciolacu négocie actuellement avec Bruxelles l’acceptation d’un plan septennal de réduction du déficit pour atteindre l’objectif de 3 %, et un déficit de 7 % pour cette année. Comme il négocie avec Bruxelles pour accepter un portefeuille moins important, il pourrait in fine l’accepter.
Maroš Šefčovič, Slovaquie
Le choix de la Slovaquie se porte sur Maroš Šefčovič (affilié au Smer, S&D), un homme devenu une figure incontournable à Bruxelles au cours des 15 dernières années. Ce dernier a rejoint la Commission européenne en 2009 en tant que commissaire à l’Éducation et il est rapidement devenu vice-président chargé des relations interinstitutionnelles.
Connu pour sa capacité d’adaptation et sa fiabilité, Maroš Šefčovič a travaillé sous trois présidents de la Commission, gérant des portefeuilles critiques lors des temps de crise tels que le Brexit, les crises financières et la pandémie de Covid-19. Plus récemment, il a dirigé le Green Deal, l’une des initiatives phares de l’UE.
Avec la décision de la Slovaquie de le reconduire dans ses fonctions, il est en bonne voie pour devenir le commissaire européen ayant le plus long mandat d’ici 2027.
Tomaž Vesel, Slovénie
Tomaž Vesel (affilié à Renew) est l’un des premiers choix pour la nouvelle Commission européenne. Son nom a été annoncé par le Premier ministre slovène Robert Golob (Mouvement pour la liberté, PPE) en avril, bien avant les élections européennes de juin.
Tomaž Vesel, technocrate, a été président de la Cour des comptes slovène entre 2013 et 2022. La Slovénie a ajouté son nom à la liste des pays intéressés par un portefeuille de commissaire lié aux finances, au budget ou à l’élargissement — trois domaines dans lesquels l’expérience de Tomaž Vesel serait mise à profit.
Teresa Ribera, Espagne
Teresa Ribera (PSOE, S&D), l’actuelle ministre de la Transition écologique, a été désignée par l’Espagne comme future commissaire espagnole.
Elle est considérée comme une femme politique expérimentée en matière d’environnement, et comme la « gardienne » du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal). Si ce dossier est rouvert, son rôle sera essentiel pour trouver le juste équilibre entre une mise en œuvre « pragmatique », telle que proposée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et une approche plus ambitieuse prônée par les socialistes et les Verts.
Jessika Roswall, Suède
Première commissaire suédoise issue du Parti modéré (PPE) en 28 ans d’histoire au sein que de l’UE, avocate et eurodéputée, Jessika Rosswall s’est concentrée sur la fiscalité, les affaires civiles et les droits des consommateurs avant d’être nommée ministre des Affaires européennes et des Relations nordiques dans le gouvernement d’Ulf Kristersson en 2022.
En tant que ministre, elle a dirigé les efforts de la Suède sur l’Ukraine, la sécurité, le climat, la compétitivité et l’application de la loi au sein de l’UE. Ulf Kristersson espère que Jessika Roswall trouvera le moyen de continuer à travailler sur ces priorités.
Ekaterina Zaharieva, Bulgarie
La Bulgarie a proposé vendredi Ekaterina Zaharieva (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie/GERB, PPE), qui a servi dans l’ancien gouvernement de Boïko Borissov en tant que ministre des Affaires étrangères (2017-2021) et en tant que ministre du Développement régional dans deux gouvernements intérimaires en 2013 et 2014.
Sofia a présenté deux candidats et est l’un des rares États membres à avoir respecté la demande d’Ursula von der Leyen de présenter un homme et une femme pour rejoindre la Commission.
Ekaterina Zaharieva est considérée comme le choix le plus probable d’Ursula von der Leyen, principalement parce qu’elle est une femme et qu’elle rendrait la composition de la Commission plus acceptable aux yeux du Parlement européen.
Le point faible de Ekaterina Zaharieva pourrait être sa relation étroite avec le VMRO, un parti d’extrême droite partenaire de coalition du GERB pendant son mandat en tant que ministre des Affaires étrangères. Ekaterina Zaharieva aurait été au courant d’une escroquerie organisée par le VMRO pour vendre illégalement des passeports bulgares à des étrangers.
Julian Popov, Bulgarie
Second candidat proposé par la Bulgarie, Julian Popov est un ancien ministre de l’Environnement au sein du gouvernement de Nikolaï Denkov (2023) et du gouvernement intérimaire de 2013.
Julian Popov est plus connu dans les milieux occidentaux que dans son propre pays, et il est membre de la Fondation européenne pour le climat et un militant climatique de premier plan. En 2016, il a été identifié comme l’une des 40 voix les plus influentes de la politique énergétique européenne dans le cadre de l’enquête Euractory40 menée par Euractiv.
Raffaele Fitto, Italie
L’Italie a elle aussi proposé son candidat en dernière minute. Vendredi, Rome a proposé Raffaele Fitto, actuel ministre des Affaires européennes et responsable du Plan national de relance du pays membre du parti Fratelli d’Italia (Conservateurs et Réformistes européens, CRE).
Bien qu’il ne soit pas très technique, Raffaele Fitto est largement reconnu pour son expertise en matière de plan de résilience et de politiques de cohésion, ce qui fait de lui un candidat de choix pour un rôle important dans les affaires économiques et régionales au sein de la Commission.
La carrière politique de cet homme politique a débuté au sein du parti démocrate-chrétien avant qu’il ne rejoigne le parti de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, pour finalement s’aligner sur les Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni.
Il a notamment été président de la région des Pouilles et ministre des Affaires régionales et des Politiques de cohésion sous Silvio Berlusconi. Raffaele Fitto a également acquis une expérience significative au sein des institutions européennes en tant que membre du Parlement européen.
Au moment de la publication de cet article, la Belgique n’a toujours pas annoncé les noms de ses candidats.
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