Vladimir Poutine a lancé, dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 février, une « opération militaire » en Ukraine qui ressemble plus à une invasion russe. Biden, Macron, Johnson, ont rapidement réagi, de Bruxelles à Washington la riposte occidentale s’organise.
L’ Ukraine prise sur 3 flancs
De puissantes explosions ont retenti dans plusieurs villes du pays, dont Kiev, la capitale. C’est le début d’une « invasion de grande ampleur de la Russie », a annoncé jeudi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. Cette opération vise à « détruire l’Etat ukrainien, s’emparer de son territoire par la force et établir une occupation », a renchéri son ministère.
Ainsi, des forces terrestres russes sont entrées sur le territoire ukrainien, depuis le nord, l’est et la Crimée déjà annexée.
« Des véhicules militaires russes, y compris des blindés, ont violé la frontière dans les régions de Tchernigov [Nord, frontière biélorusse], Soumy [Nord-Est, frontière russe], Louhansk et Kharkiv [Est, frontière russe] ainsi que par le point de passage entre la péninsule et la partie continentale de l’Ukraine »
Les gardes-frontières ukrainiens dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux
Moscou a aussi suspendu la navigation dans les eaux de la mer d’Azov, « depuis 4 heures du matin [2 heures, heure française] jusqu’à nouvel ordre », a souligné l’agence maritime russe Rosmorretchflot, citée par Interfax.
L’armée russe qui, selon des agences de presse russes, vise les sites militaires ukrainiens avec des « armes de haute précision », a affirmé avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne ukrainiens et mis « hors service » les bases aériennes à travers le pays, sans donner plus de détails. Elle a aussi annoncé que les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne. Mais au final, c’est toute l’Ukraine qui est visée.
La France prête à jouer son rôle
Dans le discours diffusé ce jeudi 24 février 13h30 (disponible ci-dessous), le Président a évoqué une violation de la charte des Nations Unies, et des valeurs européennes. En conséquence, il indique que des décisions seront prises lors du sommet de l’Union européenne ce jeudi soir et vendredi 23 février lors du sommet de l’OTAN. Les réponses seront économiques et militaires.
« Nous appuieront l’Ukraine, pour assurer leur stabilité. Les événements de cette nuit sont un tournant qui aura des conséquences durables et profondes. »
Emmanuel Macron lors de son discours du jeudi 24 février à 13h30
Emmanuel Macron a reçu au PC Jupiter les cadres de l’État-major des armées et du renseignement, avec le Premier ministre, les ministres des affaires étrangères et des armées et s’exprimera devant le parlement ce vendredi 25 février 2022. Du côté des expatriés, aucune évacuation organisée n’a encore été mise en place.
L’ONU sur la touche
Pour Emmanuel Macron, en réponse aux frappes russes en Russie, la France doit aux côtés de l’OTAN agir de manière forte face à cette agression extrêmement grave d’un Etat par un autre. Pour rappel, la Russie est une puissance nucléaire et est membre du conseil de sécurité de l’ONU. Sa présence au conseil de sécurité, et donc son véto, bloquera toute intervention du côté de l’ONU. C’est ainsi que la France, comme ses alliés, se tourne vers l’Union Européenne et l’alliance militaire née après la seconde guerre mondiale, l’OTAN.
L’Union européenne sur la défensive
Les dirigeants européens se sont montrés unis pour condamner l’invasion militaire de la Russie en Ukraine qui a débuté ce jeudi 24 février et qui a fait plonger le rouble russe à un niveau historiquement bas tandis que le prix du baril pétrole a dépassé les 100 dollars pour la première fois depuis 2014.
À travers toute l’Europe, les gouvernements nationaux ont organisé des réunions d’urgence afin d’évaluer la situation qui précipite l’Europe au bord d’une guerre majeure pour la première fois depuis la désintégration de la Yougoslavie qui avait entraîné un véritable bain de sang au début des années 1990.
Les dirigeants européens se réuniront jeudi soir à Bruxelles pour un sommet d’urgence afin de définir une position commune contre la Russie et d’adopter des sanctions d’une ampleur sans précédent.
L’OTAN renforce ses troupes en Europe
L’OTAN a accepté, lors de consultations extraordinaires qui ont eu lieu aujourd’hui (24 février), de prendre des mesures supplémentaires et de renforcer davantage les forces terrestres, maritimes et aériennes sur son flanc oriental après que le Président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive militaire en Ukraine.
« Nous déployons des forces terrestres et aériennes défensives supplémentaires dans la partie orientale de l’alliance, ainsi que des moyens maritimes supplémentaires »
Les ambassadeurs de l’OTAN dans un communiqué datant du 24 février.
Dans le communiqué, on peut également lire que, en application de ses plans de défense « visant à protéger tous les Alliés », l’OTAN a décidé de « prendre des mesures supplémentaires pour renforcer encore la dissuasion et la défense dans l’ensemble de l’Alliance ». Il est également précisé que « les mesures que nous [l’OTAN] prenons sont et demeurent préventives, proportionnées et non constitutives d’une escalade ».
La décision a été prise après que l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie ont demandé de rares consultations au titre de l’article 4 du traité fondateur de l’OTAN, lesquelles peuvent être organisées si « l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité des membres [de l’OTAN] sont menacées ».
M. Stoltenberg a confirmé qu’une réunion virtuelle des chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN se tiendrait vendredi pour que les 30 dirigeants de l’Alliance militaire, auxquels se joindront la Finlande et la Suède, pays non membres de l’OTAN, ainsi que les dirigeants de l’Union européenne, puissent discuter plus en détail de la question.